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« Je me souviens » ; vraiment? Et la gestion de la pandémie?

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Ce n’est pas d’hier qu’on affirme que la célèbre devise québécoise qui orne nos plaques d’immatriculation devrait être changée, le peuple québécois ayant cette fâcheuse tendance à oublier les affronts du passé et reprendre son train-train quotidien comme si rien ne s’était passé.

Cette impression ne pourrait être plus vive que lorsque, pendant le Face à Face TVA, on a décidé de n’accorder que deux minutes de débat entre Legault et Duhaime sur la gestion de la pandémie, qui a pourtant été la chose ayant le plus bouleversé la vie des québécois dans les dernières années.

Le débat, initié par une question tendancieuse de Pierre Bruno, ne fut réduit qu’à « Monsieur Legault voulait sauver des vies » et « Éric Duhaime a fait son gérant d’estrade ».

S’emportant dans une moralisation larmoyante, Legault s’est férocement attaqué à Duhaime qui, pour sa part, n’a pu fournir comme argumentation qu’une énumération de controverses entourant la gestion de la pandémie par la CAQ.

Et paf! C’était fini.

Deux ans d’isolement, de fermeture de l’économie, de catastrophes en CHSLD, de tri entre « essentiel » et « non-essentiel », de visites interdites de proches mourants dans les hôpitaux, de couvre-feux discutables, d’encouragement à la dénonciation citoyenne, de choix difficile entre des « bulles familiales », de chantage vaccinal contre le personnel de la santé, de division extrême de la population par l’implantation du passeport vaccinal… Deux ans de vie uniquement rythmée par ces politiques extrêmes qui ont profondément changé la face du monde.

Mais au Québec, une seule saison chaude et tout est oublié ; on retourne illico aux exacts même débats qu’en 2018, comme si rien n’avait changé, comme si les dernières années ne comptaient pas.

Deux minutes dans un débat de 2 heures… Comme une insulte à l’intelligence et au sens des priorités des Québécois.

Et la réaction de beaucoup fut : on en a assez parlé! Legault a fait ce qu’il pouvait. Dossier clos.

Or la gestion de la pandémie aurait dû faire un segment complet, divisé en plusieurs sujets comme par exemple : « Le renouvellement de l’État d’urgence devrait-il être plus strictement contrôlé? Les modalités de la collaboration de la santé publique avec le gouvernement devrait-elles être revues? Devrait-il y avoir plus de contrôle autour de l’allocation des contrats sans appels d’offres en temps d’urgence? Le passeport vaccinal était-il moralement justifiable?

Et surtout : doit-on craindre un retour des mesures à l’automne?

Même sur d’autres sujets tels que l’environnement, l’absence complète du contexte particulier de 2022 était ahurissant.

On martelait le péril de la « crise climatique » et l’urgence d’agir sans aucune mention de la crise énergétique sans précédent qui frappe l’Europe… Tous essayaient d’être plus verts que leur adversaire dans une surenchère de slogans et de vœux pieux.

En aucun cas on a fait mention qu’on redémarrait en ce moment même des centrales au charbon en Allemagne pour pallier au déficit énergétique causé par des politiques vertes et une diplomatie négligente.

À écouter ce débat, on ne peut que sentir à quel point le Québec vis en vase clos, loin des vrais problèmes du monde. Je n’ai jamais aimé l’expression, mais oui, le Québec vit sous un « dôme » de bonne volonté niaise et vertuiste qui rend ses préoccupations tout à fait insignifiantes.

Dans son oubli chronique, voir même pathologique, le Québec n’avance plus, ne répare rien et passe son temps à débattre de lubies passées, telle une Byzance qui discute du sexe des anges à la veille de sa chute finale.

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