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Jean-François Roberge frappe fort avec la Loi sur l’intégration nationale

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Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Le gouvernement de François Legault a ses torts — et ils sont nombreux —, mais lorsqu’il pose un geste judicieux, il convient de le souligner. Cette fois, c’est sous la houlette du ministre Jean-François Roberge qu’une loi d’importance a été adoptée : la Loi sur l’intégration nationale. Une loi qui entend reléguer aux oubliettes le multiculturalisme canadien, du moins en territoire québécois.

Responsable de l’Immigration et de la Langue française, Jean-François Roberge affirme que ce texte changera profondément l’approche québécoise en matière d’intégration. Plutôt que de s’aligner sur le modèle multiculturel canadien — qui pousse les nouveaux arrivants à conserver coûte que coûte leurs traditions d’origine —, Québec propose désormais une nouvelle voie, plus cohérente avec son identité nationale.

Cette approche s’inspire de l’interculturalisme. Il s’agit d’un modèle qui reconnaît l’apport des diverses cultures, mais qui insiste sur la nécessité d’un socle commun : la langue française, la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes, et la reconnaissance de la nation québécoise. Selon Roberge, le multiculturalisme canadien, instauré après le rapatriement de la Constitution en 1982, engendre davantage de ghettos et de tensions qu’il ne favorise l’harmonie sociale.

Évidemment, l’application concrète de cette loi demeure à ce stade nébuleuse. Mais certaines mesures commencent à émerger. Dans une entrevue accordée à Benoît Dutrizac le jeudi 29 mai, le ministre a annoncé que le gouvernement cessera de financer les centres de la petite enfance qui recrutent leur clientèle sur une base ethnique ou religieuse. Une première conséquence concrète de cette nouvelle orientation.

Désormais, les ministères qui distribuent des fonds publics devront évaluer si les projets soutenus respectent les valeurs québécoises. Le message est clair : le multiculturalisme canadien célèbre toutes les cultures… sauf la nôtre. D’où l’urgence de ne pas disparaître dans un monde en mutation rapide.

Roberge vient peut-être de signer l’un des seuls bons coups de la Coalition Avenir Québec cette année. Il faut dire que le gouvernement Legault avait bien besoin d’un signal positif, alors que les sondages le condamnent à une dégringolade électorale si un scrutin avait lieu demain matin.

Cela dit, comme la victoire fédérale des libéraux l’a démontré, il ne faut jamais enterrer trop vite un parti mal en point dans les sondages. La CAQ pourrait rebondir, à condition que François Legault accepte de passer le flambeau à une relève plus jeune. On pense notamment à Simon Jolin-Barrette ou, justement, à Jean-François Roberge.

Certains critiqueront la nouvelle loi, la jugeant insuffisante. Et ils n’ont pas tort. Mais dans le contexte actuel — où Québec demeure assujetti à la Cour suprême du Canada et à un gouvernement libéral fédéral prompt à sabrer toute législation québécoise un peu trop audacieuse —, il s’agit probablement du maximum que l’on puisse faire. En attendant des jours plus favorables à une véritable offensive nationaliste.

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