L’ambassade de Chine au Canada a publié mercredi une déclaration amère accusant le Canada de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et de soutenir une secte « anti-humanité ».
« Le 27 octobre, le ministre canadien des Affaires étrangères a porté des accusations injustifiées sur la liberté de croyance religieuse de la Chine dans une déclaration à l’occasion de la soi-disant Journée internationale de la liberté religieuse, ce qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine. Nous exprimons un fort mécontentement et une ferme opposition à cela », a déclaré un porte-parole de l’ambassade chinoise.
« En attendant, en tant que pays de droit, la Chine ne permettra jamais à quiconque de se livrer à des activités illégales et criminelles au nom de la religion. Le “Falun Gong” est une secte anti-humanité, anti-société et anti-science, interdite par le gouvernement chinois en vertu de la loi. Il est choquant que le gouvernement canadien soutienne ouvertement cette secte ».
Ces propos, publiés sur le site officiel de l’ambassade de la République populaire de Chine au Canada, font suite à une déclaration du ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté religieuse.
Dans sa déclaration d’hier, M. Champagne a soulevé la question de « la persécution continue des musulmans ouïghours, des bouddhistes tibétains, des pratiquants de Falun Gong et d’autres communautés de foi et de croyance en Chine ».
True North a contacté l’Association Falun Dafa du Canada pour obtenir des commentaires sur les propos de la Chine. Le représentant de l’association, Joel Chipkar, a remercié M. Champagne pour sa déclaration et a appelé le gouvernement canadien à renvoyer l’ambassadeur chinois du Canada « pour avoir propagé la haine et le sectarisme contre les Canadiens ».
« Cette déclaration de l’ambassade de Chine est une pure propagande haineuse visant à alimenter une persécution brutale et illégale qui dure depuis 21 ans en essayant de manipuler les gens pour qu’ils deviennent indifférents aux atrocités de masse en matière de droits de l’homme dont le régime chinois est responsable contre les personnes qui pratiquent le Falun Gong en Chine », a déclaré M. Chipkar.
« La persécution du Falun Gong viole également la Charte des Nations Unies, les conventions internationales sur les droits de l’homme et viole également la propre Constitution et les lois de la Chine. Ici au Canada, cette déclaration de l’ambassade chinoise selon laquelle le Falun Gong est une “secte” constitue une violation du Code pénal du Canada en tant que promotion délibérée de la haine contre un groupe religieux identifiable sur la base des rapports de l’Unité des crimes haineux de la police canadienne ».
Le Falun Gong est un mouvement religieux fondé au début des années 1990 par son leader Li Hongzhi. Le Parti communiste chinois a activement persécuté les adeptes du Falun Gong et d’autres confessions pendant plusieurs décennies dans un effort pour réprimer le culte religieux et la liberté dans le pays.
La répression brutale de la Chine contre les adeptes du Falun Gong comprenait la pratique du prélèvement d’organes.
« Nous demandons également aux médias canadiens d’être sensibles afin de ne pas répéter la propagande haineuse du régime chinois qui est utilisée pour alimenter la calomnie, la torture et le meurtre des personnes qui pratiquent le Falun Gong en Chine », a déclaré M. Chipkar à True North.
Ce n’est pas la première fois que la Chine s’en prend au Canada pour défendre le Falun Gong et d’autres minorités persécutées dans le pays.
En mars, l’ambassadeur chinois au Canada, Cong Peiwu, a accusé les médias occidentaux de diffuser de « fausses nouvelles » concernant l’internement massif des Ouïghours par la Chine dans la région du Xinjiang.
Cong a qualifié les camps de rééducation où un million d’hommes, de femmes et d’enfants ouïghours sont détenus contre leur gré de « centres de formation professionnelle ».