Ce n’est un secret pour personne que le régime actuel en Chine a beaucoup terni la réputation du pays à l’international. Depuis la pandémie, et avec les nombreuses menaces contre Taiwan, le régime de Xi Jinping s’est mis à dos l’Occident, mais aussi plusieurs pays du « sud global ». Mais suite aux rencontres entre celui-ci, le président français et le chancelier allemand, assistons-nous pour le meilleur et surtout pour le pire à une normalisation de la Chine en Occident? C’est bien possible.
Si les États-Unis continuent de mettre la pression sur le régime chinois, en mettant de nouveaux tarifs douaniers sur des importations chinoises, ou encore en interdisant le coton du Xinjiang, lieu de travail forcé, la Chine semble malgré progressivement normaliser ses relations diplomatiques, surtout avec l’Europe. Il faut dire que l’Europe possède encore moins d’industries sur son territoire que les États-Unis, et ceux-ci espèrent toujours la clémence du régime pour accéder à son marché de consommateurs.
Il y a environ un mois, le président Emmanuel Macron recevait en France Xi Jinping. Cela faisait quelques années qu’il n’avait pas visité la France. Xi s’est rendu en France, en Serbie et en Hongrie lors d’une tournée européenne. La Serbie et la Hongrie, qui sont des pays largement corrompus par la Chine, ne sont pas une surprise. Mais pourquoi un tel entêtement du président Macron à accueillir Xi Jinping?
Les raisons sont très simples : la France se fait encore des illusions quant à attirer de nouveau des touristes chinois. Les Chinois ont peur d’aller en France à cause des nombreux problèmes d’insécurité, et le parti communiste est tenté de limiter les voyages de ses citoyens à l’étranger. On espère encore des retombées économiques qui ne sont jamais arrivées.
Car on n’y pense pas, mais quand le gouvernement chinois déclare quelque chose, ou fait une promesse, on sait aujourd’hui que cela ne se réalisera jamais, ou bien que l’on se fera avoir. Cela est sidérant de voir que malgré tout ce que l’on sait maintenant, les dirigeants européens croient encore en des lendemains meilleurs dans les relations entre leurs pays et la Chine.
Au Canada, cela a pris trop de temps à Justin Trudeau pour réaliser qu’il y avait un problème avec la Chine. Mais au moins, il est peu probable qu’il y ait normalisation des relations entre le Canada et la Chine. La Chine se retrouve tellement mal prise qu’elle fait des yeux doux au Québec. Cela est une politique récente de courtiser des provinces canadiennes ou des États américains pour contourner le gouvernement central. La Chine fait ça même si elle a le plus grand mépris pour la décentralisation et la démocratie.
La Chine produit du fentanyl qui a tué plus de 130 000 Américains l’année dernière. La Chine appuie directement la Russie en lui fournissant des armes. Elle a accéléré la déportation de milliers de ouïghours pour qu’ils soient obligés de travailler dans des entreprises de la côte. Et tout semble indiquer que l’origine du virus vienne du laboratoire de Wuhan. Mais pourtant, plusieurs dirigeants occidentaux se mettent toujours la tête dans le sable en salivant d’envie à la vision d’un marché de consommateurs chinois.
Pourtant, ce marché en question, en plus d’être très difficile d’accès, s’appauvrit rapidement. Ce qui a fait la richesse des Chinois ces dernières décennies, l’épargne et l’immobilier, est en train de fondre à vue d’œil. De plus, les entreprises occidentales peuvent mettre des années à construire leur marché en Chine, travail qui sera anéanti du jour au lendemain à cause d’une bourde comme d’oublier de mettre Taïwan sur une carte de la Chine dans leur bureau.
Est-ce que le jeu en vaut réellement la chandelle? Non. Le Québec comme le Canada ne se font plus d’illusions. Le bureau d’Investissement Québec en Chine sera fermé en juin. Le représentant du Québec en Chine est rentré à la maison depuis déjà longtemps. Quant au Canada, Justin Trudeau, en dirigeant faible qu’il est, a quand même goûté à la médecine de son homologue chinois Xi Jinping, humiliant ainsi son ego. De plus, le Canada ne peut se permettre d’être la brebis galeuse dans l’alliance des Five Eyes. La France et l’Allemagne devront apprendre à la dure que la Chine n’est pas dirigée par un gouvernement de bonne foi.
