Traduit de l’anglais. Article de Eric Stober publié le 19 mars 2023 sur le site de Global News.
Alors que le président chinois Xi Jinping doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine la semaine prochaine, un vice-amiral canadien à la retraite met en garde contre les tentatives de la Chine de créer un nouvel ordre mondial.
Le vice-amiral Mark Norman a déclaré samedi, lors de l’émission The Roy Green Show, que les tentatives de la Chine de « saper le système mondial dans lequel le Canada évolue depuis plus de 80 ans » se multiplient de manière « rapide et inquiétante ».
Il a ajouté qu’il y avait des efforts manifestes pour « réinitialiser l’ordre mondial en termes d’économie, de chaîne d’approvisionnement mondiale, de systèmes de financement, de notre système fondé sur des règles auquel nous nous référons fréquemment, de notre compréhension de la souveraineté physique en ce qui concerne la mer de Chine méridionale et Taïwan ».
« Il s’agit d’une liste permanente et ils agissent de manière très stratégique », a-t-il ajouté. « Ils jouent un jeu à long terme ».
Les réactions actuelles du Canada ne sont que des « symptômes » d’un « ensemble de stratégies beaucoup plus profondes et inquiétantes que la Chine a mises en place depuis des décennies et qu’elle met en œuvre afin de réinitialiser le système dans l’ordre des choses qu’elle préfère ».
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L’exclusion du Canada d’AUKUS est « préoccupante ».
Face à l’évolution des forces géopolitiques mondiales, M. Norman a également souligné l’exclusion du Canada de l’accord AUKUS conclu entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, ce qui, selon lui, est « préoccupant » pour notre sécurité nationale.
« Il y a d’autres pays qui ne sont pas aussi proches physiquement ou géographiquement des États-Unis et qui sont maintenant beaucoup plus étroitement alignés », a-t-il déclaré.
M. Norman est déçu par la nature dédaigneuse du Premier ministre Justin Trudeau à l’égard de l’exclusion du Canada du pacte, qui verra les États-Unis vendre des sous-marins atomiques à l’Australie. Selon lui, l’accord ne porte pas uniquement sur les sous-marins, mais est « bien plus profond que cela ».
« Il s’agit en fait d’une coopération dans le cadre de discussions hautement confidentielles sur des technologies très importantes telles que les technologies quantiques, la biométrie et l’acoustique ».
« Il y a toute une série de technologies qui sont discutées, partagées et qui font l’objet d’une coopération dans le cadre de cet accord. Il s’agit d’un développement clé dans le domaine de la sécurité et de la défense internationales, et nous sommes absents. Je pense qu’il faut s’inquiéter de notre absence. Je pense que cela va encore dégrader notre réputation et notre capacité à influencer les autres au fur et à mesure que nous avançons ».
Selon M. Norman, notre exclusion est le résultat direct du fait que le Canada « n’est pas perçu comme crédible dans sa façon d’agir et de se comporter ».