• partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

La classe moyenne canadienne paie plus d’impôts que jamais

Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Texte de Samantha Dagres publié le 24 février 2025 sur le site de The Hamilton Spectator.
Samantha Dagres est responsable des communications à l’Institut économique de Montréal et collaboratrice de Young Voices.

Le jour où le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé sa démission, il a commencé à polir l’héritage de son gouvernement en affirmant que son administration avait réussi à réduire les impôts pour la classe moyenne.

Pour les Canadiens qui luttent pour équilibrer la hausse du coût de la vie avec des salaires stagnants, cette déclaration a probablement semblé exagérée. En réalité, les chiffres disent exactement le contraire.

Oui, le gouvernement Trudeau peut techniquement dire qu’il a réduit le deuxième taux d’imposition sur le revenu des particuliers, passant de 22 % à 20,5 %. Mais il a commodément oublié de mentionner que son gouvernement a aussi éliminé le fractionnement du revenu familial, le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants, le crédit d’impôt pour les activités artistiques des enfants et le fractionnement du revenu – autant de mesures qui rendaient l’éducation des enfants plus abordable.

Il a également omis de préciser que depuis 2019, le gouvernement fédéral a introduit une nouvelle taxe sur le carbone, une taxe sur les services numériques et une taxe sur les produits de vapotage. Ces taxes ont été présentées comme ciblant les entreprises, mais au final, elles reviennent toujours au même résultat : un impôt sur les consommateurs. Les grandes entreprises ne supportent pas le coût des taxes, elles le répercutent sur vous et moi. Pendant ce temps, d’autres taxes à la consommation ont également augmenté, comme celles sur l’alcool et les cigarettes. Oh, et les cotisations obligatoires au Régime de pensions du Canada ont aussi grimpé.

L’Institut Fraser a analysé les chiffres et a constaté que 61 % des familles canadiennes paient désormais plus d’impôts sur le revenu des particuliers qu’en 2015. Parmi les familles de la classe moyenne, 81 % paient plus d’impôts aujourd’hui qu’il y a neuf ans.

Les impôts dépassent maintenant les dépenses en alimentation, en vêtements et en logement réunis pour le ménage canadien moyen. Pourtant, dans son discours d’adieu, Trudeau a délibérément déformé la réalité du fardeau fiscal des Canadiens de la classe moyenne, qui s’est aggravé sous son mandat.

Dans une année normale, les Canadiens travaillent presque la moitié de l’année uniquement pour financer l’État, et célèbrent enfin le « Jour de libération fiscale » à la mi-juin. Cela représente des mois de travail – presque la moitié de votre vie éveillée – consacrés à financer le gouvernement.

On pourrait penser qu’en payant autant d’impôts, nous pourrions au moins nous attendre à des services publics de qualité : de meilleures routes, des visites à l’hôpital plus rapides, un accès garanti à un médecin de famille. Pourtant, un Canadien sur cinq n’a toujours pas de médecin de premier recours. Les temps d’attente à l’hôpital dépassent souvent 14 heures dans certaines régions du pays, et le nombre de patients attendant plus longtemps que médicalement recommandé pour des chirurgies ne cesse d’augmenter.

Le mécontentement face aux impôts sur le revenu monte. Selon un récent sondage de l’IEDM/Ipsos, 72 % des Canadiens estiment que leurs impôts sur le revenu sont trop élevés. Parmi les jeunes Canadiens, qui sont censés être les futurs bénéficiaires et les plus fervents défenseurs d’un État fort, ce mécontentement grimpe à 77 %.

Ces sondages montrent que la question ne se limite pas à l’argent. Il s’agit du sentiment que tout ce que le gouvernement prétend « nous donner » nous coûte bien trop cher.

Alors que notre niveau de vie stagne depuis une décennie, nous avons observé passivement l’embauche de plus de 100 000 nouveaux fonctionnaires fédéraux – dont beaucoup bénéficient d’avantages supérieurs et auront une généreuse pension en guise de retraite. Pendant ce temps, la population doit assumer une dette nationale qui dépasse désormais 1 000 milliards de dollars, sans grande amélioration tangible en matière d’hôpitaux, de sécurité publique ou d’autres services essentiels.

Nous payons un prix exorbitant pour une bureaucratie et des promesses politiques qui, pour de nombreuses familles, ne semblent jamais se traduire en bénéfices concrets. Les discours moralisateurs sur les impôts perdent toute légitimité lorsque l’on constate que, parallèlement à l’augmentation du fardeau fiscal, la pauvreté, l’itinérance et la détresse sociale ont également augmenté.

Ceux qui veulent vous prendre de l’argent durement gagné devraient être contraints de justifier cette ponction en permanence – et non l’inverse. Mais au Canada, nous avons accepté de travailler la moitié de l’année pour payer le salaire de quelqu’un d’autre et recevoir en retour pratiquement rien.

Le fait que Trudeau ait affirmé avoir « réduit les impôts » en quittant son poste ne fait qu’ajouter l’insulte à l’injure après une décennie de fardeau fiscal croissant, d’inflation et de services publics au bord de l’effondrement.

Alors qu’un nouveau gouvernement prend le relais, les Canadiens doivent exiger un traitement équitable. À tout le moins, de la transparence et de la responsabilité. Pierre Poilievre a déclaré qu’il voulait « récompenser le travail », espérons qu’il commence par réduire la ponction gouvernementale. S’il ne tient pas cette promesse, alors autant ajouter « contribuable canadien » à notre profil LinkedIn.

Pour lire l’article dans sa version originale, c’est ICI!

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi
  • Nouvelles semblables
  • Autres articles de Fil de Presse Québec Nouvelles