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La défense d’une culture passe par son développement économique

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Dans les dernières semaines, le focus de la campagne – qui avait débuté sous le signe de l’économie – s’est tourné vers les enjeux identitaires tels que la défense du français et l’immigration. On est retourné dans les mêmes débats réglementaires et administratifs, les mêmes arguments statistiques qu’à l’habitude, comme si l’avenir de la nation québécoise entière résidait dans ces propositions fragiles.

Quiconque n’envisage la défense de la culture québécoise que dans un angle réglementaire ne comprend définitivement pas l’histoire des peuples. Une culture a besoin de vitalité et de développement pour s’épanouir, pas de plus de lois.

Réglementarisme culturel

À chaque fois qu’on parle de l’enjeu du français au Québec, on parle avant tout de l’application des lois linguistiques, d’affichage commercial non-conforme, de quotas musicaux, d’accès à l’éducation anglaise, etc. Choses essentielles, certes, mais tout de même assez marginales dans l’ensemble des facteurs menant au déclin du français.

Ces lois apparaissent un peu comme des options de dernier recours, sur la défensive, d’un corps en phase terminale. Puisque le peuple se détourne de sa culture, l’État vient la réimposer. Pas de quoi être fier…

Dans les faits, le déclin d’une langue est avant tout une conséquence d’un déclin culturel, d’un déficit de vitalité qui fait en sorte que la population – et particulièrement les générations montantes – trouve ses plaisirs ailleurs, dans d’autres langues.

Déficit, aussi, probablement de fierté, lorsqu’on ne trouve plus rien à vanter de sa propre culture ou qu’elle nous laisse indifférents.

Certes, les pressions de cette nouvelle lingua franca qu’est devenu l’anglais sont énormes. La culture web planétaire ne faisant qu’accélérer cet impérialisme culturel.

Or en 2022, de nombreux peuples de par le monde sont confrontés à cette mondialisation des communications et continuent de parler une multitude de langues.

Peu importe les pressions, les cultures nationales sont fortes quand les peuples ont des raisons de se battre pour elles. Une culture se préserve lorsqu’il y a de la vitalité, de la fierté. Les lois linguistiques ne vont pas sauver le Québec s’il ne se sauve pas lui-même et ne développe pas ses raisons d’être fier et distinct.

Recommençons donc du début, et reconnaissons d’abord que l’élément numéro un d’une culture nationale forte est un haut niveau de développement, tant économique que culturel.

Développement économique

Il faut être honnête une bonne partie du territoire québécois est littéralement sous développé. Je ne parle pas ici en termes de richesse par habitant, mais en termes d’occupation du territoire.

Les villes ont beau se développer, le paysage rural québécois est demeuré pratiquement inchangé depuis un demi-siècle, perdu au loin, entre l’immensité du monde sauvage et une fragile civilisation française qui s’accroche au fleuve.

Ce n’est pas que le Québec est pauvre, loin de là, c’est simplement qu’il pourrait être beaucoup plus riche.

Sans aller jusqu’à dénaturer le charme rural, il est très clairement possible de re-dynamiser certaines de ces régions avec des projets de développements dignes de notre expertise. Re-dynamiser ces régions qui parlent toujours français. Faire plus d’entreprises, plus d’infrastructures, plus d’exploitation de ressources… plus de films, plus de chansons, plus de livres, plus de jeux vidéo ; en bref plus de « Fabriqué au Québec ».

Faire en sorte que le fleurdelisé soit reconnu partout dans le monde comme gage de qualité.

Devenir assez prospère pour prendre nos propres décisions. Faire plus, faire mieux, faire différent. Et pour ça il faut assurer à nos entrepreneurs la liberté de le faire.

Vitalité culturelle

Quand les moteurs économiques du Québec seront réellement démarrés, c’est là que le dynamisme et la fierté reprendra le dessus. Les nationalistes nostalgiques ne sont même pas prêts.

Plus l’économie se développe, plus la culture se dynamise. Et on ne parle plus d’une culture folklorique, qui se contente de recevoir du tourisme et reconstituer le passé, mais d’une culture devenue vivante par les évolutions de la société et capable de projeter son influence.

Une culture qui embrasse la croissance et ne tombe plus dans le piège des pensées apocalyptiques.

Évidemment que nous souhaitons que le Québec demeure français, mais ce n’est pas dans la peur et la stagnation démographique qu’il arrivera à survivre. Le Québec doit entrer de toute urgence dans le XXIe siècle, développer son plein potentiel et arrêter d’agir en victime.

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