La fermeture de la ligne 5 de l’oléoduc transfrontalier Enbridge par la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer pourrait entraîner une augmentation du trafic routier et ferroviaire et coûter 20,8 milliards de dollars américains et plus de 33 000 emplois aux États frontaliers américains.
Selon IHS Markit, si la ligne 5 devait cesser ses activités, 45 000 camions ou 15 000 wagons supplémentaires seraient nécessaires pour acheminer les ressources entre les régions.
« Outre les graves répercussions sur l’approvisionnement en propane du Michigan, de l’Ontario, du Québec et d’autres régions du Nord-Est, l’arrêt de la ligne aurait un impact sur le fractionnement du mélange de LGN actuellement effectué à Sarnia, en Ontario, et nécessiterait que ce mélange provenant de l’Ouest canadien soit fractionné localement ou ailleurs », écrit IHS Markit.
« Les problèmes logistiques pour fournir suffisamment de propane par rail depuis l’ouest du Canada pour desservir ces marchés de l’est pourraient devenir une réelle préoccupation et potentiellement avoir un impact sur les prix à la consommation dans ces marchés. »
Les conclusions d’IHS Markit semblent confirmer d’autres recherches récentes sur les impacts d’un arrêt de la ligne 5.
Selon une recherche de Consumer Energy Alliance, les estimations sont de nature conservatrice et les conséquences financières d’une fermeture pourraient être beaucoup plus importantes pour le Michigan, l’Ohio, l’Indiana et la Pennsylvanie.
« La bataille contre la ligne 5 d’Enbridge ne concerne pas seulement un pipeline. Si la ligne 5 est effectivement fermée, non seulement la région connaîtra des pertes d’emplois, une diminution des recettes fiscales et une augmentation des coûts énergétiques, mais sa réputation « anti-business » sera renforcée », écrit Consumer Energy Alliance.
« La conséquence sera la poursuite de l’exode des personnes et des emplois vers d’autres régions du pays. »
Les conséquences pour la région comprendront des coûts plus élevés pour le propane et les gaz naturels pour les agriculteurs, des factures de chauffage plus élevées et des pertes de production et d’emplois pour les industries en aval comme la fabrication de plastique.
Au Canada, le gouvernement de l’Ontario a tiré la sonnette d’alarme au sujet d’une fermeture potentielle, affirmant que plus de 5 000 emplois directs et plus de 23 000 emplois indirects étaient mis en danger par la gouverneure Whitmer.
En novembre 2020, la gouverneure Whitmer a émis un ordre exécutif à l’intention d’Enbridge pour qu’elle arrête le projet avant le 12 mai 2021 en invoquant des préoccupations environnementales. Au plus fort de son exploitation, l’oléoduc transporte 540 000 barils de pétrole de Sarnia, en Ontario, à Superior, au Wisconsin.
Comme l’a d’abord rapporté True North en mars, la gouverneure Gretchen a snobé l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kristen Hillman, en refusant de la rencontrer pour discuter de la question.
» Il y a une chose que j’ai lu de l’ambassadrice Hillman qui a essayé de négocier et qui était en discussion entre le Michigan et le gouverneur et elle a dit que ses discussions avaient échoué, pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ? » a demandé la députée conservatrice Marilyn Gladu lors d’une réunion du Comité spécial sur les relations économiques entre le Canada et les États-Unis.
« Je crois que l’ambassadeur Hillman avait essayé d’ouvrir une voie de dialogue avec le gouverneur et je crois comprendre que le gouverneur n’était pas ouvert à un quelconque dialogue », a répondu le vice-président exécutif et président d’Enbridge Inc. Liquid Pipelines, Vern Yu, a répondu.
Pour en lire davantage:
