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La fin d’une époque ou le début d’un temps nouveau?

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Les cartes politiques se brassent énormément ces temps-ci. Avec la renaissance du Parti Québécois, le déclin accéléré de la CAQ et la possible fin de l’ère Trudeau, il se passe des choses excitantes au Québec. Si les prochaines élections sont dans une éternité, il faut reconnaître que les signes d’essoufflement de François Legault ne trompent pas. Et que nous vivons probablement les derniers mois de l’ère Justin Trudeau. Est-ce la fin d’une époque ou le début d’un temps nouveau? C’est ce que nous allons voir.

En février 2024, cela fera 40 ans que Pierre Elliott Trudeau a dit aux journalistes qu’il allait prendre « a long walk in the snow », une longue marche dans la neige. Pour dire qu’il était en réflexion pour son avenir politique. En ce moment, les Trudeau, père et fils, ont beaucoup de choses en commun. Ils sont arrivés au pouvoir dans une certaine euphorie, que l’on appelle aujourd’hui la Trudeaumanie. Mais l’étoile a vite pâli. Les deux premiers ministres ont vite fait déchanter les gens qui espéraient des réformes constitutionnelles favorables aux Québécois, en plus d’aliéner davantage les provinces de l’ouest riche en ressources gazières et pétrolières.

Justin Trudeau, comme son père à l’époque, a réussi l’exploit de se faire beaucoup d’ennemis, du Québec à l’Alberta. Bien que cela ne soit pas pour les mêmes raisons, les appels à la démission de Trudeau fils se multiplient. Certains le blâment avec raison pour la crise du logement, d’autres pour la mauvaise situation économique de l’Alberta, d’autres pour l’affaiblissement du français au Québec. Même de nombreux immigrants qui sont pourtant la clientèle électorale par excellence de Trudeau pensent qu’il devrait quitter.

L’immigration est devenue un enjeu majeur au Canada. Habituellement, c’était au Québec que la question de l’immigration était la plus importante. Les Canadiens ne voulant pas toucher à ce débat, accusant les Québécois d’être intolérants face à la mosaïque canadienne. Pourtant, la crise du logement fait que de plus en plus de Canadiens, nouveaux arrivants y compris, sont incapables de se loger décemment et de pouvoir mettre de l’argent de côté. Nous connaissons ces témoignages d’immigrés à Toronto qui décident tout simplement de retourner chez eux ou aux États-Unis, car le coût du logement est tel qu’ils ne seront jamais propriétaires.

Quant à François Legault, il était jusqu’à récemment l’homme politique préféré des Québécois. Le cliché qu’il aimait entretenir était celui du « bon père de famille » et n’était pas offensé qu’on le compare à Maurice Duplessis, une grande figure du paternalisme politique au Québec. Pourtant, dans de récents sondages, que l’on peut consulter sur le site Québec 125, il formerait aujourd’hui un gouvernement minoritaire. Pourquoi? C’est très simple.

Il s’est fait dépasser par celui qu’on estimait jusqu’à récemment être le chef désigné pour enterrer son parti : Paul St-Pierre Plamondon. PSPP pour les intimes a mené depuis son élection surprise suite au vol de dépliants par la candidate solidaire dans Camille Laurin (ex Bourget) une politique innovante et ambitieuse malgré des moyens très limités. Il a fait mentir les pronostics les plus sombres qui voyaient (ou voulaient) la mort du Parti Québécois de façon imminente. Nous connaissons la suite : abolition du serment au roi, élection d’un quatrième député et maintenant, une croissance exponentielle des appuis populaires.

Legault et son gouvernement sont de plus en plus contestés, qu’il s’agisse des fonctionnaires, des infirmières ou par les nationalistes. La décision prise en panique d’augmenter les frais de scolarité des étudiants canadiens au Québec est une réplique à la montée du Parti Québécois. Et pourtant. Le parti n’arrête pas de monter, et le taux d’appui à l’indépendance chez les jeunes est en augmentation. Les libéraux par leurs réformes successives et la prise en charge de plusieurs organismes par le fédéral dans le domaine de la culture ont probablement fait diminuer au fil des années le taux d’appui à l’indépendance chez les jeunes. Mais ce que les jeunes voient, c’est qu’en s’anglicisant, ils ne s’enrichissent pas. Ils s’appauvrissent contrairement à ce que les libéraux et autres fédéralistes de mauvaise foi ont voulu leur faire croire. Une bonne partie des millénariaux et des Z n’auront jamais la chance d’être propriétaires à moins d’une politique ambitieuse au plus haut sommet de l’État. C’est probablement une des raisons de ce changement culturel majeur chez les Québécois.

Avec la crise du logement, une politique migratoire délirante, des indicateurs économiques au rouge, une incompétence crasse et un manque d’ambition pour redorer le blason de notre langue, Justin Trudeau comme François Legault sont les seuls à blâmer pour leur impopularité. Pourtant, ces deux politiciens professionnels, qui savent débattre, ont tout eu pour demeurer populaires : des taux d’appui élevés, une économie forte (grâce à leurs prédécesseurs) et des conseillers compétents. Mais c’est bien là l’usure du pouvoir qui monte à la tête. Nous vivons la fin d’une époque, ou le début d’un temps nouveau. C’est à vous de voir.

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