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La gauche woke consomme comme elle s’indigne, selon la mode du moment

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Depuis novembre dernier, on voit quantité de gens – généralement à gauche – migrer vers des alternatives à Facebook et X, en raison de l’appui de leurs dirigeants au président Donald Trump. Bien au-delà d’une simple question de préférences en matière de réseaux sociaux, cela en dit long sur notre époque, où les convictions semblent fluctuer au gré des tendances. La gauche woke récupérée par le capitalisme, qui l’aurait cru ?

Les dernières années ont été marquées par une avalanche d’enjeux médiatisés à l’échelle mondiale. Pensons aux migrants syriens, au massacre des Rohingyas en Birmanie, à l’activisme pour le climat, à l’internement des Ouïghours par le régime chinois, ou plus récemment, à la question palestinienne et à la trajectoire actuelle des dirigeants de la Silicon Valley. Il y a déjà beaucoup à dire sur ces divers sujets et sur la manière dont ils sont récupérés par une certaine gauche.

Les enjeux mentionnés ci-dessus, auxquels pourraient s’ajouter des centaines d’autres moins médiatisés, n’ont pas attendu l’emballement des médias pour exister. La question palestinienne, par exemple, est vieille de plusieurs décennies. Tous les dirigeants du monde s’y sont cassé les dents en tentant de trouver une solution. Pourtant, puisque la guerre à Gaza est temporairement en « pause », on voit déjà des drapeaux palestiniens dans les brocantes.

Comme si les activistes étaient déjà passés à autre chose. Laquelle ? Il est probable qu’ils se soient donné le mot pour boycotter X et Facebook et migrer vers des plateformes alternatives. Comme la droite l’a fait avant eux, la gauche tente une expérience qui ne durera pas. X a beau être décrié de toutes parts, tout comme Mark Zuckerberg depuis son supposé virage conservateur, les militants du dimanche restent actifs sur ces réseaux.

Ils annoncent bien sûr leur départ, mais les réseaux sociaux ne sont pas des aéroports. Rien ne les oblige à proclamer leur exil numérique. Pourtant, ils semblent très fiers de défier Elon Musk et Mark Zuckerberg en affirmant quitter pour un ciel plus bleu. C’est comme la mode : on enfile un chandail orange le jour de la commémoration des pensionnats autochtones, ou, il y a quelques années, un keffieh palestinien pour afficher son activisme.

Les réseaux sociaux sont devenus un marqueur de distinction sociale dans un monde de plus en plus virtuel. Certaines applications sont connotées, en bien ou en mal. Les milieux artistiques et intellectuels cherchent désormais à se distinguer non plus par leurs vêtements, mais par leurs actions en ligne.

On parlait il y a quelques années des « croyances de luxe » pour décrire comment des personnes aisées pouvaient soutenir des politiques d’immigration sans limites. Il est facile d’appuyer certaines idées lorsque l’on n’est pas directement touché par leurs conséquences. Aujourd’hui, cette logique s’étend aux comportements en ligne : les réseaux que l’on fréquente, les applications de rencontres utilisées ou la manière dont on affiche sa vertu par des images virales. Pensons à l’époque où il était tendance d’afficher un logo barré de la loi 21 ou un slogan du type Every Child Matters.

Guy A. Lepage annonce son départ pour Bluesky, tout comme certains députés de Québec solidaire. Très bien. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? S’agit-il d’un feu de paille ? Ceux qui ont franchi le pas sont les figures de proue d’une certaine bien-pensance. Mais assisterons-nous à un effet durable ? La droite, qui avait tenté le même parcours en migrant vers VK, s’est vite rendu compte de l’évidence.

On a beau chercher un réseau qui correspond à nos convictions, l’action se déroule sur Facebook, Instagram et X. La droite réclame la fin de la censure, la gauche son rétablissement. Les passionnés de politique ne sont jamais satisfaits, mais les réseaux traditionnels sont là pour rester. Les problèmes de la Silicon Valley existent depuis des années. Pourquoi s’en préoccuper seulement maintenant ?

Les GAFAM, ces entreprises tentaculaires, ont longtemps mis de l’avant le wokisme pour faire oublier leur bilan déplorable en matière d’éthique, d’intimidation politique et de pratiques monopolistiques déloyales. Il est de notoriété publique que Mark Zuckerberg assume pleinement le fait que son réseau social utilise un algorithme conçu pour rendre les gens dépendants et exacerber les tensions sociales.

Pourquoi ces préoccupations émergent-elles soudainement lorsqu’il amorce un virage « conservateur » ? L’intimidation des concurrents, le rachat d’entreprises rivales pour asseoir un monopole… tout cela existait bien avant la réélection de Donald Trump. La gauche woke vient simplement de prouver une fois de plus qu’elle est toujours en réaction à quelque chose et qu’elle fonctionne comme une mode vestimentaire, cherchant perpétuellement à se démarquer du reste de la société. Un simple marqueur de classe sociale. Désolant.

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