Imaginez ceci : en 1939, un média réputé au Québec qui publie une lettre ouverte d’un ambassadeur allemand. Ce dernier prônerait l’annexation de la Tchécoslovaquie, de l’Autriche, et vanterait les vertus « démocratiques » du régime National-Socialiste à Berlin.
Impensable, n’est-ce pas? Pourtant, le journal La Presse a publié aujourd’hui une lettre ouverte signée par Chen Xueming, Consul général de Chine à Montréal, qui vante les bienfaits de la loi sur la sécurité à Hong Kong.
La loi sur la « sécurité » (exemple ici de Novlangue) que la Chine fait avaler à Hong Kong n’a rien de démocratique ou de vertueux.
La loi stipule que « les crimes de sécession, de subversion, de terrorisme et de collusion avec des forces étrangères sont passibles d’une peine maximale de prison à vie ». Par subversion, on entend effectivement que la moindre critique ou remise en question du régime communiste de Pékin est valable d’une peine d’emprisonnement à vie.
La loi permettra aussi de tenir des procès privés, à l’abri du public.
« En fait, ils imposent le système pénal de la République populaire de Chine au système de common law de Hong Kong, en leur laissant toute latitude pour décider qui doit tomber dans quel système », a déclaré le professeur Chan à la BBC.
En somme, Hong Kong passe de territoire indépendant ayant un système de justice équitable, à une colonie de la Chine, gouvernée par son régime totalitaire.
Ce n’est pas pour rien que depuis des mois, des manifestants défilent par milliers dans les rues pour repousser l’offensive du gouvernement chinois. Ils savent que cette nouvelle loi signifie la fin de Hong Kong et l’expansion du totalitarisme chinois.
En publiant cette lettre, La Presse invalide la lutte de centaines de milliers de citoyens de Hong Kong.
Elle offre une tribune au pire totalitarisme du siècle.