Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on reddit
Share on linkedin
  • partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

L’abandon du programme DEI par Walmart sonne-t-il le glas du wokisme?

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Le PDG de Walmart, John Furner, a confirmé que l’entreprise annulait ses politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Walmart, qui a commencé en 1962 avec l’ouverture d’un unique magasin dans une petite ville de l’Arkansas, est aujourd’hui le plus grand employeur des États-Unis. Avec environ 1,7 million d’employés, la compagnie surpasse tous les autres employeurs privés du pays. Sa main d’œuvre massive s’explique par ses milliers de magasins, centres de distribution et services liés au commerce de détail.

Appuyées par des laboratoires d’idées progressistes, des organisations militantes ont exercé des pressions pour introduire des politiques « diversitaires et inclusives » dans le fonctionnement des entreprises à partir de la fin des années 1990. Toutefois, c’est vraiment durant les années 2010 qu’on a commencé à parler de « politiques DEI » et que celles-ci se sont imposées à grande échelle, jusqu’aux multinationales.

Il s’agit de politiques qui visent à promouvoir un environnement de travail « inclusif » et à garantir l’égalité des chances pour tous. Pour ce faire, on a recours au « recrutement équitable », une façon insidieuse de faire référence à la discrimination positive. Au nom de l’élargissement de l’accès aux opportunités, la mouvance DEI impose une égalité des résultats. La composition de la main d’oeuvre n’est plus basée sur le mérite, mais en fonction du barème intersectionnel qui hiérarchise les individus en fonction de leur statut d’oppression.

Parce que les politiques DEI s’inscrivent dans la mouvance néo-progressiste woke, qui perçoit tous les rapports sociaux dans le prisme de l’oppression. Selon sa conception, non seulement les individus des groupes minoritaires subissent l’oppression de ceux appartenant à la majorité, mais ces oppressions sont systémiques au sein de la société. Comme si 60 ans de luttes progressistes n’avaient absolument rien accompli.

Il s’agit d’un « politiquement correct » appliqué. Pour garantir un environnement « inclusif » où chaque employé se sent respecté et libre d’exprimer ses idées, les entreprises ont créé des départements DEI qui sont chargés d’assurer la formation et la sensibilisation. Ces départements ont la tâche de promouvoir les comportements inclusifs et d’éduquer les employés sur leurs biais inconscients. En d’autres termes, on investit dans la création de départements qui n’ont pas de lien avec le produit, et on prend du temps sur les heures de travail pour expliquer aux employés qu’ils sont inconsciemment sexistes, racistes, et autres adjectifs avec le suffixe « phobe ». Bref, on a déployé une police de la pensée sur le lieu de travail pour rééduquer le personnel. Il fallait bien créer des débouchés pour les diplômés de programmes de sciences sociales comme les « gender studies » et les « queer studies ».

Et la construction DEI ne s’arrête pas là. Le tout est chapeauté par l’insidieusement coercitif système de notation ESG, qui incite les entreprises à se soumettre au dogme idéologique – parce que les compagnies qui se font attribuer une bonne cote sont favorisées dans l’attribution de contrats d’affaires. Voilà qui explique l’avènement de la surenchère woke au niveau entrepreneurial.

Avant Walmart, les campagnes menées par l’activiste conservateur Robby Starbuck avaient déjà amené une quinzaine de compagnies à renoncer aux politiques DEI: Tractor Supply, John Deere, Harley Davidson, Polaris, Indian Motorcycle, Lowe’s, Ford, Coors, Stanley Black & Decker, Jack Daniels, DeWalt tools, Craftsman, Caterpillar, Boeing, et Toyota. Cette fois, Robby Starbuck n’a pas eu besoin de diffuser une publication pour exposer les politiques wokes de la compagnie, il lui a suffit d’aller rencontrer les cadres de Walmart pour leur annoncer qu’il préparait quelque chose à cet effet. Suite à un entretien que Starbuck a qualifié de « productif », Walmart s’est engagé à apporter les changements suivants:

Walmart ne participera plus au Corporate Equality Index [élaboré par le groupe Human Rights Campaign], qui classe les entreprises en fonction de leur appui aux causes LGBTQ+.

Walmart ne renouvellera pas son initiative Center for Racial Equity qui avait été établie suite à la mort de George Floyd en 2020 pour s’attaquer aux « disparités systémiques subies par les communautés noires aux États-Unis ». De ce fait, c’est un engagement financier de 100 millions de dollars sur cinq ans qui ne sera pas reconduit. Walmart interrompra également la formation sur l’équité raciale par le biais du Racial Equity Institute.

Il n’y aura plus de marchandise LGBTQ+ destinée aux enfants. Walmart interdira aux vendeurs tiers de proposer des articles destinés aux enfants transgenres sur son site web. Toutes les subventions pour la Fierté LGBTQ+ seront examinées pour éviter de financer du contenu ciblant les enfants.

Walmart évaluera les programmes de diversité de ses fournisseurs pour s’assurer qu’ils n’accordent pas de traitement préférentiel et d’avantages basés sur la diversité. Les programmes de financement (ou les prêteurs) ne baseront plus la décision d’octroi de fonds sur des informations concernant des caractéristiques démographiques telles que l’âge, le sexe, la race, ou d’autres critères identitaires. 

La compagnie n’utilisera plus le terme « LatinX » pour désigner les Américains hispaniques dans ses communications officielles. Latinx se voulait une alternative à Latino, que les tenants du wokisme jugeait péjoratif.

Enfin, Walmart cessera d’utiliser le terme DEI tout en garantissant un environnement respectueux où chaque individu, qu’il soit employé (« associé ») ou client, se sente inclus, respecté et valorisé. Et c’est justement en ramenant son message au niveau individuel plutôt qu’aux classifications communautaires que Walmart tourne complètement le dos au wokisme.

L’abandon du programme DEI par Walmart sonne-t-il le glas du wokisme? Probablement pas, mais ça met du plomb dans l’aile du wokisme institutionnalisé. On dirait qu’une tendance lourde se profile. Il y a probablement beaucoup de gestionnaires qui ont joué le jeu des politiques DEI pour ne pas se faire accuser de racisme ou de quelconque phobie et par crainte d’éventuelles conséquences économiques négatives advenant le refus d’obtempérer, mais qui se passeraient volontiers des tâches supplémentaires qui leur incombent.

La base militante woke est déjà en train d’hurler à la transphobie et d’appeler au boycott de Walmart sur les réseaux sociaux. Toutefois, il s’agit d’un petit nombre d’activistes qui sont surtout très bruyants. Au final, ce sont les chiffres du marché qui auront le dernier mot. Pour l’instant, le cours de l’action de Walmart ne laisse rien présager de catastrophique: évaluée à 91.31 USD, l’action a gagné 1.81 dans la journée, ce qui représente une hausse de 2.02% par rapport à son prix de la veille.

Le wokisme a amorcé son déclin. C’est le début d’un temps nouveau.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi

C-59 : la censure au nom de l’écologie

Depuis son adoption, le projet de loi C-59 soulève une inquiétude croissante chez ceux qui tiennent à la liberté d’expression et à la protection de

  • Nouvelles semblables