La chose est désormais connue ; la gravité de la crise énergétique force l’Allemagne à augmenter sa production de charbon. Or si on parle beaucoup des conséquences que ça peut avoir sur les émissions de CO2, on oublie souvent les destructions massives que ça crée en milieu rural.
En effet, l’Allemagne s’approvisionne en charbon dans d’immenses carrières dans la vallée du Rhin, entre Cologne, Düsseldorf et Aix-La-Chappelle. Opérées par RWE, Les mines de Frechen, Inden, Bergheim, Hambach et Garzweiler n’ont cessé de grossir depuis les années 80, forçant le déplacement d’au moins 30 000 personnes et la destruction de nombreux villages.
Simplement pour l’extension Garzweiler II, 12 villages ont dû être détruits et 12 000 personnes ont été déplacés.
Avec la récente crise énergétique, de nouvelles extensions sont mise en branle, menaçant désormais le village de Lützerath.
Face à cette menace renouvelée en une Allemagne qui s’est longtemps targuée d’être particulièrement écologiste, de nombreux militants occupent le village pour tenter de le protéger.
Comble du malheur, ce sont ces mêmes activistes qui ont pu assister, dans les derniers jours, au démantèlement d’un parc éolien à proximité. Étant dans la zone d’une nouvelle extension, ces éoliennes doivent donc faire place à la mine de lignite, un charbon « brun » encore plus polluant que le charbon régulier!
C’est un dur retour à la réalité pour les Européens qui ont travaillé fort ces dernières décennies pour abandonner le nucléaire et les hydrocarbures. La dépendance allemande envers le gaz naturel russe, dans le contexte de la guerre en Ukraine, a signé la suspension de ce rêve et le retour à des sources d’énergies encore plus polluantes.
Pendant ce temps, de nombreux projets gaziers sont bloqués en Occident, consolidant ce retour du charbon en Europe.