Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on reddit
Share on linkedin
  • partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Le bras de fer entre la Garde Nationale fédérale et la Garde nationale du Texas alimentent les craintes de guerre civile aux États-Unis

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Dès sa première journée en poste, Joe Biden avait signé des décrets présidentiels annulant des politiques d’immigration mises en place par Donald Trump et imposé un moratoire sur les expulsions. Dès lors, les demandeurs d’asile tentant d’entrer aux États-Unis n’étaient plus assujettis à la politique de l’administration précédente, qui les contraignait de rester au Mexique dans l’attente d’être entendus par un tribunal américain. Sans surprise, ce changement de cap a été perçu comme un signal de bienvenue, donnant lieu à une crise migratoire sans précédent. On compte 7 millions d’interpellations à la frontière mexicaine depuis le début de la présidence Biden. En outre, le Département de la Sécurité intérieure estime que presque 2 millions immigrants illégaux supplémentaires sont entrés sans être appréhendés par la patrouille frontalière.

La petite ville texane d’Eagle Pass située sur la rive du Río Grande est devenue l’épicentre d’une crise migratoire qui n’a cessé de s’accentuer. À partir de Piedras Negras, la ville mexicaine de l’État de Coahuila située de l’autre côté, les migrants traversent le fleuve en masse, au moyen d’un système de cordes et de chaînes humaines. En décembre 2023, les autorités ont dénombré une moyenne quotidienne de 2,000 entrées illégales, mais pouvant aller jusqu’à 10,000 lors des journées records. Ils viennent majoritairement d’Amérique latine, mais aussi de Chine, de l’Inde, du Moyen-Orient et d’Afrique.

Une fois en sol étatsunien, les migrants sont éventuellement « interceptés » par la garde nationale fédérale. Ces individus ne subissent aucun contrôle douanier: on leur distribue des avis de comparution devant un juge en immigration pour demander une dispense d’expulsion. À cause de l’arriérage des tribunaux d’immigration qui s’élève à plus de 3 millions de cas, leurs convocations sont prévues pour des dates très éloignées, pouvant aller jusqu’à plusieurs années dans l’avenir. Ils peuvent demeurer aux États-Unis jusqu’à la date de leur audience. Nombre d’entre eux ne s’y présenteront jamais. Telles sont les « procédures de renvoi » évoquées par des représentants Démocrates comme le Secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas

Ces « procédures » incluent aussi la distribution de téléphones cellulaires avec capacités limitées pour qu’ils puissent se rapporter aux autorités, ainsi que des billets d’autobus ou d’avion pour les acheminer vers les zones sanctuaires [où la police n’a pas le droit de poser des questions sur le statut d’immigration de personnes qui ne sont soupçonnées d’aucun crime], comme la Californie, l’Illinois, New-York et nombre de villes contrôlées par les Démocrates où ils seront pris en charge aux frais des contribuables. Confrontés à l’accueil massif de migrants, certains maires commencent à manquer de ressources et à déchanter.

Depuis le 1er janvier, les quelques 700 000 immigrants vivant illégalement en Californie ont accès à des soins de santé gratuits. Ce plan coûtera plus de 3 milliards de dollars par an à l’État. Merci au gouverneur Démocrate de Californie, Gavin Newsom.

Inversement, 14 états sous contrôle Républicain, dont le Texas et la Floride, ont voté des lois interdisant les villes sanctuaires.

Avec 60 pour cent du flux migratoire pénétrant aux États-Unis par son territoire, le Texas est un acteur de premier plan. Le gouverneur Républicain Greg Abbott prend très au sérieux la situation à la frontière, qu’il a qualifiée « d’invasion ». Dans le cadre de « l’Opération Lone Star », il a déployé la garde nationale du Texas afin qu’elle prenne le contrôle frontalier à la place des gardes fédéraux, qui laissent depuis des mois les migrants s’introduire par milliers. Les gardes texans ont ainsi repoussé les gardes fédéraux et pris le contrôle sur une longueur de 5 kilomètres à Eagle Pass, où ils ont installé du fil de fer barbelé coupant afin de restreindre les passages.

L’administration Biden a tenté de reprendre la zone, mais ses patrouilleurs ont été bloqués à plusieurs reprises par la Garde Nationale du Texas. Biden a alors lancé une poursuite contre le Texas. Pourtant à majorité Républicaine, la Cour Suprême a étonnamment tranché en faveur de Biden et ordonné au Texas de permettre à la Garde Nationale Fédérale de retirer les barbelés. Le gouverneur Abbott a répondu qu’il ne céderait pas, ce qui lui a valu une lettre d’appui signée par les gouverneurs de 25 des états.

Dans un communiqué, le gouverneur Abbott a déclaré que le Texas avait un « droit à la légitime défense » en vertu de la constitution de l’État – invoquant des lois conçues pour le protéger de la menace d’une « invasion ».

L’affrontement entre Garde Nationale Fédérale et Garde Nationale du Texas a rappelé que le potentiel de guerre civile avait atteint des proportions jamais vues depuis la guerre de sécession. À noter que le mouvement sécessionniste du Texas a pris beaucoup d’ampleur depuis la présidence Biden. Dans un sondage réalisé par SurveyUSA en 2022, 60% des Texans se disaient favorable à la sécession. Une hausse par rapport au 26% d’appui selon un sondage de 2016.

Le discours du camp Démocrate inverse la réalité pour faire de Greg Abbott celui qui aggrave la crise frontalière. Si on admet qu’une crise humanitaire sévit, on rejette qu’il s’agisse d’une invasion. Les illégaux sont désignés comme des demandeurs d’asile. La Secrétaire de Presse, Karine Jean-Pierre, martèle que le gouverneur Abbott empêche la patrouille frontalière de faire son travail. Comme si leur tâche consistait à intercepter un maximum de migrants pour leur remettre des avis de comparution plutôt que de restreindre l’arrivée d’immigrants illégaux.

L’appel au démantèlement des barbelés posés par la Garde Nationale du Texas indique que l’administration Biden n’a aucune volonté de régler la crise migratoire. Pourquoi l’administration Démocrate fait-elle absolument tout en son pouvoir pour faire perdurer cette migration massive et incontrôlée? L’hypothèse la plus évidente est électoraliste. Leur présence au pays va impacter la répartition des sièges et le nombre de votes électoraux, qui sont alloués aux États en fonction de leur démographie. Le poids électoral de la Californie est d’ailleurs augmenté par les non-citoyens qui y résident, y compris les illégaux. Les Démocrates pourraient proposer de régulariser tous les « irréguliers », ce qui se traduirait en manne d’électeurs potentiels.

Une hypothèse plus sombre suggère que ces migrants pourraient servir de combattants pour le camp de l’establishment Démocrate lors d’une éventuelle guerre civile.

Selon une autre hypothèse, la commande proviendrait des organisations supranationales [ce qui expliquerait pourquoi l’invasion migratoire s’effectue à la grandeur de l’Occident]. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), une agence intergouvernementale liée à l’ONU, « croit fermement que les migrations organisées, s’effectuant dans des conditions décentes, profitent à la fois aux migrants et à la société tout entière ». Sur son site web, l’OIM fait valoir les liens entre la migration et chacun des 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU. On y apprend même que « s’occuper de la santé et du bien-être des migrants est une condition sine qua non au développement social et économique ». On remarque aussi une volonté de brouiller la ligne entre migration illégale et immigration.

Les gouverneurs Républicains appuyant Abbott envisagent d’envoyer leurs Gardes Nationales en renfort [une initiative soutenue par Donald Trump]. Sur les réseaux sociaux, des internautes annoncent qu’un important convoi de camionneurs patriotes se dirige vers le Texas, quoiqu’aucune évidence ne corrobore leurs affirmations. Des rassemblements organisés par le mouvement « Take Our Border Back » sont toutefois prévus au Texas, en Arizona et en Californie.

À Washington, un comité sénatorial s’affaire à rédiger un accord frontalier bipartisan qui sera présenté d’ici environ une semaine. Joe Biden a déjà annoncé son soutient à l’accord frontalier du Sénat: « ce qui est négocié constituerait – s’il était adopté dans la loi – l’ensemble de réformes le plus dur et le plus juste pour sécuriser la frontière que nous ayons jamais eu dans notre pays ». Inversement, Trump a déjà incité les législateurs Républicains à rejeter l’accord. Le sénateur Républicain de Floride Rick Scott estime qu’il s’agit d’un accord « mort-né » qui ne passera jamais à la chambre des représentants. Les médias tenteront évidemment de faire reposer tout échec sur Trump et ses alliés.

D’après des détails ayant fuité, la Maison-Blanche accepterait la création d’un pouvoir d’expulsion qui permettrait de renvoyer les individus qui traversent illégalement la frontière au Mexique… à condition que les interceptions de migrants dépassent 4,000 par jour. Selon ces termes, il s’agit d’un accord bidon qui permettrait à l’invasion de continuer de bon train: 3,000 entrées par jour correspondent à 90,000 par mois, et à au-delà d’un million par an. Du pareil au même quoi. Difficile de se prononcer tant que la version finale de l’accord n’est pas rendue publique, mais l’appui enthousiaste d’un immigrationniste comme Joe Biden a de quoi laisser perplexe.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi

Parlons un peu de l’arrogance du NPD

Le nouveau Parti démocratique, qui n’est ni « nouveau » ni « démocratique » est un parti qui évolue depuis une soixantaine d’années sur la scène canadienne. Il a

  • Nouvelles semblables