• partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Le Canada, mosaïque sans ciment : Blanchet pose la vraie question

Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Yves-François Blanchet est dans l’eau chaude. Il est pointé du doigt par toutes les élites canadiennes-anglaises, de même que par des fédéralistes québécois. Pour quelle raison ? Car il a qualifié le Canada de pays à l’identité « artificielle ». Bien sûr, nous pourrions prendre cela pour une boutade, mais ses propos méritent réflexion, surtout devant les questions existentielles que se pose le Canada sur son avenir.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a demandé au chef du Bloc québécois de revenir sur ses propos, ou de renoncer à siéger au Parlement d’Ottawa. Les médias de Toronto en ont fait leur bête noire du jour. Son crime ? Avoir dit que le Canada était une construction « artificielle ». Yves-François Blanchet a provoqué une mini-tempête lors du dernier droit de cette campagne électorale, qui s’est distinguée par son ennui abyssal.

Pourtant, lorsque M. Blanchet détaille ses propos, ils sont intéressants. Le Canada, comme entité étatique, est bien plus complexe que l’unifolié et Tim Hortons. Il mentionne qu’il existe de forts régionalismes au Canada : celui du Québec, bien sûr, mais aussi celui de l’Ouest et des Maritimes. Et que le Canada, dans sa forme actuelle, favorise essentiellement l’Ontario et la capitale fédérale, Ottawa.

Il n’y a pas de mépris dans ses propos envers les gens de l’Alberta ou de Terre-Neuve. Mais il fait seulement preuve de réalisme. Ce qui est un crime de lèse-majesté de nos jours. D’ailleurs, lui-même mentionne un certain Justin Trudeau quant à « l’identité postnationale » du Canada, expression reprise elle-même à Jean Chrétien.

Que serait ce Canada « postnational » dont parlait Trudeau ? C’est le premier pays au monde, selon lui, à avoir dépassé les notions de nationalisme, de patriotisme et d’identité nationale. Il est une mosaïque humaine de tous les peuples qui sont venus s’y établir, car, dans cette pensée, nous serions tous des immigrants.

Or, le réel a fini par rattraper cette utopie autoritaire libérale. La nation fait son grand retour après un recul sans précédent depuis la pandémie. Les peuples du monde entier renouent avec un passé parfois glorifié, mais ils sont plus critiques que jamais des conséquences de la mondialisation et du multiculturalisme sur leurs sociétés.

Le Québec a la chance d’avoir une histoire de plus de 400 ans, avec la fondation en 1608 de Québec par Samuel de Champlain. Nous avons également un nombre impressionnant de personnages historiques plus grands que nature : Pierre Le Moyne d’Iberville, Marguerite Bourgeoys, Marie de l’Incarnation, Chevalier de Lorimier, Louis Cyr…

Le Canada se retrouve maintenant à faire face aux États-Unis dans une lutte existentielle pour son avenir. Qu’est-ce qui distingue réellement le Canada des États-Unis ? Le système de santé ? La politesse supposée des Canadiens ? Blanchet a raison de dire qu’une identité fédérale artificielle a été imposée au Québec, mais aussi aux différents blocs que représentent le Canada.

Nous, Québécois, sommes en mesure de comprendre la colère des Albertains face aux abus des libéraux à Ottawa, une ville située à 4000 km de chez eux. Et nous sommes aussi en mesure de comprendre le désarroi des Terre-Neuviens face à l’avenir de la pêche commerciale.

Il faut au contraire valoriser le régionalisme au Canada, avec ses particularités et excentricités. C’est cela qui donne un peu de sel à ce pays, qui, avouons-le, demeure essentiellement une construction artificielle.

Le chef du Bloc québécois le dit : si vous ne nous aimez pas, peut-être devriez-vous faire la même chose que nous et démarrer des partis politiques régionaux. Pour défendre les intérêts de l’Ouest, des Maritimes. Il faut cesser de compter sur un miracle qui ne viendra jamais. C’est aux citoyens de prendre leurs responsabilités et de définir le pays dans lequel ils veulent vivre.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi

Simon Leduc : mon bilan de fin de campagne

La campagne électorale fédérale tire à sa fin. Elle fut centrée sur la pseudo-crise tarifaire entre le Canada et les États-Unis. Mark Carney a profité

Un réveil nationaliste en fin de campagne?

À moins de quatre jours du scrutin fédéral, un message publié en majuscules sur la page Facebook de Paul St-Pierre Plamondon est venu rompre le

  • Nouvelles semblables
  • Autres articles de Anthony Tremblay