Suite à une demande d’un groupe militant LGBTQ, le CRTC a lancé une consultation publique pour déterminer s’il devait retirer Fox News de la liste des postes de télévision internationaux acceptés au Canada. Cette situation vient remettre en question la neutralité du CRTC, qui vient d’acquérir de nouveaux pouvoirs de régulation sur le web avec l’approbation du projet de loi C-11 par le Parlement.
Egale Canada, le groupe militant à l’origine de la demande, aurait déposé cette demande de bannissement au début du mois d’avril en réaction aux propos « faux et horrifiants » de l’ex-animateur vedette de la chaîne américaine, Tucker Carlson. Il affirme que l’animateur encourageait la violence, en particulier contre les « 2STNBG » (Two Spirit, trans, non-binaires et gais), en les dépeignant comme des groupes violents et anti-chrétiens.
« Positionner les personnes trans comme opposées d’une manière existentielle au Christianisme est une incitation à la violence contre les trans qui est évidente pour n’importe quel téléspectateur », prétend Helen Kennedy, la directrice exécutive de l’organisation militante.
Le CRTC tient une liste officielle de médias internationaux admissibles aux programmes des télédiffuseurs canadiens et a notamment banni Russia Today et RT France l’an dernier en raison de la guerre en Ukraine. Cette nouvelle demande pour bannir la chaîne américaine – qui a d’ailleurs renvoyé Carlson dans les dernières semaines – porte atteinte au narratif selon lequel le CRTC agit de manière neutre.
Dans les dernières semaines, après l’ajout d’une notice par Twitter, Radio-Canada avait défendu cette prétendue neutralité du CRTC en se défendant d’être un média financé par l’État. Or l’organisme de régulation a bel et bien un pouvoir de censure, comme le démontre cette liste de médias bannis, et les mandats de sa charte, qui expliquent noir sur blanc le devoir de promouvoir le fédéralisme canadien et le multiculturalisme, sont loin d’être neutres et indépendants.
Ce pouvoir de censure du CRTC est d’autant plus inquiétant qu’il vient d’acquérir de tout nouveaux pouvoirs de régulation sur le web avec la votation du projet de loi C-11. Ainsi, s’il bannit Fox News à la télévision, il pourra théoriquement faire de même sur le web.
Le public a jusqu’au 1er juin pour s’exprimer sur le site du CRTC.