Les affaires de viols collectifs perpétrés par des hommes principalement d’origine pakistanaise au Royaume-Uni refont surface en ce début 2025. Il s’agit d’une série de scandales impliquant l’exploitation sexuelle de milliers de filles et de jeunes femmes par des prédateurs sexuels presque exclusivement musulmans, qui ont eu lieu à partir des années 1990 jusqu’aux années 2010, inclusivement. Si les détails de ces scandales ne sont pas familiers, c’est parce que les médias britanniques les ont généralement abordés avec retenue.
Les prédateurs étaient à l’affût de jeunes filles vulnérables qu’ils repéraient dans des lieux publics comme les centres commerciaux, les restaurants fast-food, les parcs municipaux et même dans le transport en commun. Ils privilégiaient des endroits stratégiques où les jeunes filles traînaient sans supervision parentale, et commençaient par leur offrir des cadeaux tels que des vêtements, des téléphones portables, de l’argent, ou en payant leurs repas. À coups de promesses d’amour et de manipulation psychologique, les victimes étaient souvent convaincues que leurs agresseurs étaient leurs « petits amis ».
Les hommes avaient ensuite recours à l’alcool ou aux stupéfiants pour diminuer leur résistance et les rendre plus dociles. Les substances étaient parfois administrées sans leur consentement dans des boissons. Ils se servaient aussi des victimes déjà sous leur emprise pour recruter d’autres jeunes filles parmi leurs connaissances.
Parmi les crimes sexuels commis: la traite, le proxénétisme, l’exploitation sexuelle de groupe ainsi que les violences physiques et psychologiques. Les jeunes filles étaient souvent emmenées dans des appartements, des hôtels ou d’autres lieux pour y être violées collectivement ou forcées de se prostituer. Les agressions impliquaient parfois plusieurs hommes successifs, souvent dans des conditions brutales. Des taxis et d’autres services étaient complices et utilisés pour leurs déplacements.
Selon les rapports d’enquêtes et les témoignages de victimes, les agresseurs filmaient parfois les abus pour maintenir les jeunes filles sous leur contrôle, menaçant de diffuser publiquement les vidéos si elles parlaient. Les filles étaient fréquemment battues, insultées ou humiliées pour instiller la peur et les empêcher de parler.
Avec plus de 1,400 victimes, dont certaines filles âgées d’à peine 11 ans, l’affaire de Rotherham constitue le cas emblématique de viols collectifs impliquant des réseaux de prédation en Angleterre. L’affaire a été mise en lumière en 2014 par un rapport accablant publié par la conseillère Alexis Jay, révélant que les abus s’étaient déroulés entre 1997 et 2013.
Rotherham n’est hélas pas le seul cas d’une ampleur massive. Il y a aussi l’affaire de Telford, révélée en 2018, dont les abus ont impliqué plus de 1,000 jeunes filles et se sont déroulés sur plusieurs générations. Une cinquantaine d’autres victimes sont directement associées à l’enquête d’une affaire semblable survenue à Rochdale entre 2008 et 2010, mais le nombre réel pourrait être plus élevé. L’affaire d’Oxford a profondément choqué le public en raison des actes d’une violence extrême qui ont été rapportés: une cinquantaine de jeunes filles sont tombées proies à un gang de prédateurs sexuels qui leur infligeait des marques au fer rouge sur le corps. Des enquêtes ultérieures ont toutefois révélé que le nombre réel de victimes pourrait potentiellement atteindre 300 filles. À Huddersfield, une autre affaire de viols collectifs a fait au moins 15 victimes âgées de 11 à 17 ans. À ce stade, ça n’a rien d’anecdotique.
Bilan général actuel: environ 50 hommes condamnés à des peines de prison allant de 5 à 25 ans, presque tous d’origine pakistanaise dit-on, pour ne pas mentionner que les quelques autres sont originaires d’Afghanistan et du Bengladesh. Notez que certains médias choisissent de les désigner comme étant originaires de « l’Asie du sud ». Ce nombre de condamnés ne peut correspondre qu’à une fraction des coupables impliqués.
Pourquoi ces crimes ont-ils pu persister aussi longtemps? D’une part parce que les victimes proviennent souvent de milieux défavorisés ou sont déjà en situation de détresse, ce qui fait que leurs signalements ne sont pas pris au sérieux. Mais surtout parce que les autorités locales, les services sociaux et la police ont ignoré ou minimisé les signalements par crainte d’accusations de racisme et d’islamophobie. Les autorités locales ont évité d’agir contre des agresseurs issus de la communauté pakistanaise pour ne pas exacerber les divisions ethniques. Dans le cas de Rotherham, le rapport d’Alexis Jay a révélé que les autorités locales avaient ignoré ou minimisé les abus pendant plus de 16 ans.
Ces affaires ont suscité une indignation nationale et miné la confiance populaire envers les institutions publiques. En outre, elles ont exposé l’échec du multiculturalisme britannique.
Comment expliquer de telles horreurs? Les hommes musulmans coupables de ces crimes entretiennent une perception misogyne des jeunes filles occidentales, qu’ils considèrent comme « inférieures » ou comme des objets à exploiter. En face, ceux qui dénoncent cette inclinaison se font traiter de racistes et d’islamophobes par les britanniques de souche « bien-pensants » soumis au wokisme.
Malgré l’absence de données largement accessibles pour confirmer un grand nombre de nouveaux cas de viols collectifs au Royaume-Uni, il est réaliste de supposer que des réseaux criminels d’exploitation sexuelle continuent d’opérer. Après tout, les gangs organisés impliqués dans l’exploitation sexuelle de mineures fonctionnent de manière cachée. Ils peuvent aussi s’adapter aux forces de l’ordre.
Ce qui nous amène à la tempête politique de 2025. Le conseil municipal de la ville d’Oldham vient de solliciter une enquête gouvernementale nationale sur l’exploitation sexuelle historique des enfants dans la ville. Cette demande a été formulée après qu’un rapport ait révélé des cas d’exploitation sexuelle par des gangs organisés, notamment entre 2011 et 2014. Jess Phillips, qui occupe le poste de Ministre de la Protection des Femmes et des Filles, a rejeté cette requête, estimant que de telles enquêtes incombaient aux conseils locaux.
Ce refus de la Ministre travailliste a ravivé le débat sur les réseaux de prédateurs et les viols collectifs de mineurs, ce qui a conduit la cheffe de l’opposition officielle Kemi Badenoch [Parti Conservateur] à réclamer une investigation à l’échelle nationale pour s’intéresser aux défaillances passées et protéger les personnes mineures vulnérables. Il faut noter que le gouvernement Conservateur, sous la direction de Theresa May et plus tard de Boris Johnson, avait initialement refusé d’ouvrir une enquête publique nationale sur ces réseaux de prédateurs sexuels, arguant également que ces enquêtes devaient être menées au niveau local.
En bloquant cette enquête, le Parti Travailliste est accusé de vouloir protéger l’actuel PM Keir Starmer, qui avait supervisé des procédures judiciaires concernant des affaires de viols collectifs impliquant des gangs de prédateurs sexuels alors qu’il était Directeur des poursuites pénales (DPP) de 2008 à 2013.
La reprise du débat outre-mer a attiré l’attention d’Elon Musk, qui a décidé de dénoncer le manque de volonté du gouvernement de Keir Starmer, en allant jusqu’à troller ce dernier sur son réseau X. Musk en a profité pour appuyer publiquement le Reform Party de Nigel Farage, celui qui s’apparente le plus au mouvement MAGA. Le Reform est arrivé en 3ème place aux élections de 2024 avec 14.3% du vote (un score impressionnant en vertu duquel il n’a toutefois obtenu que 5 sièges sur 650, compte tenu du mode de scrutin).
Les affaires de viols collectifs de mineures demeurent un sujet très sensible au Royaume-Uni, et continuent de susciter de vifs débats sur les failles institutionnelles. Le refus du gouvernement de Keir Starmer de consentir à une enquête nationale ne va qu’accentuer sa chute dans les sondages, déjà bien amorcée moins d’un an après une victoire travailliste historique. Keir Starmer est exactement sur la même ligne idéologique que Justin Trudeau. Confronté à une situation équivalente, on peut supposer que le PLC préférerait lui aussi s’éviter des accusations de racisme et d’islamophobie que de confronter un profond problème lié au multiculturalisme.