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Le Département de la Sécurité intérieure des É.-U. tranche : les changements climatiques ne posent pas de « risque existentiel »

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Dans les dernières semaines, le Département de la sécurité intérieure des États-Unis a déposé son premier rapport d’évaluation des risques de catastrophes planétaires (Global Catastrophic Risk Assessment). Ce rapport, qui analyse en profondeur le niveau de risque de différents phénomènes naturels ou humains, allant des changements climatiques aux astéroïdes en passant par l’intelligence artificielle, est le résultat d’une loi bipartisane adoptée par le congrès américain en 2022 (le Global Catastrophic Risk Management Act of 2022). C’est donc un document qui se veut le plus neutre possible, qui a été produit par des experts en coordination avec le Département de la Sécurité intérieure, et qui a l’avantage de clarifier avec beaucoup de rigueur la terminologie catastrophiste de notre époque.

Au sujet des changements climatiques, il arrive à une conclusion qui en choquera plus d’un : ils ne posent pas un « risque existentiel » pour l’humanité et ne constituent pas un risque de « catastrophe planétaire ».

Clarifier la terminologie

D’abord, l’un des grands avantages de ce rapport, c’est qu’il clarifie de manière rigoureuse la terminologie utilisée pour parler de catastrophes potentielles. Nous le savons, depuis quelques années, de nombreux politiciens utilisent des expressions extrêmement alarmistes pour parler des enjeux qu’ils ont à cœur. En ce qui a trait aux changements climatiques, les expressions « crise climatique », « urgence climatique », « risque existentiel », « catastrophe planétaire » sont couramment utilisés, et d’une manière générale, on parle souvent des risques d’extinction de la vie sur terre qu’ils poseraient.

Ainsi, le rapport commence d’abord par définir les expressions « risque existentiel », « catastrophe globale (ou planétaire) » ainsi que « Menaces de catastrophes globales et existentielles ».

Un « risque existentiel » serait donc, sans équivoque, le risque qu’une situation mène à l’extinction de l’humanité. Une « catastrophe globale » signifie des évènements qui causeraient assez de tort pour faire régresser la civilisation. Et, enfin, une « menace de catastrophe globale et existentielle » signifierait une situation ou une catastrophe planétaire pourrait mener à l’extinction de l’humanité.

C’est donc sur ces bases que le rapport évalue les risques posés par l’intelligence artificielle, les impacts d’astéroïdes ou de comètes, les changements climatiques, les guerres nucléaires, les pandémies et, finalement, les supervolcans.

Des risques à une échelle locale ou régionale, mais pas planétaire

D’entrée de jeu, le rapport en conclut que les impacts d’astéroïdes ou de comètes, les guerres nucléaires et les pandémies posent un risque clair de catastrophes planétaires et représentent un risque existentiel. Au sujet des supervolcans, bien qu’on sache qu’ils existent et peuvent entrer en éruption, on ne dispose pas d’assez de données pour mesurer le risque qu’ils posent ni l’impact qu’ils auraient au niveau global. Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, le manque de données empiriques empêche le rapport de faire des conclusions claires ; on reconnaît le risque qu’elle « amplifie » les problèmes, mais on juge l’idée d’une catastrophe planétaire initiée par IA comme « hautement improbable ».

Le seul phénomène analysé dans le rapport où on en conclue catégoriquement qu’il ne pose pas de risque existentiel ou de risque de catastrophe globale, c’est celui des changements climatiques.

En effet, sans pour autant diminuer la gravité de la chose, le rapport en conclut que les changements climatiques n’auraient que le potentiel de causer des catastrophes locales et régionales, mais pas planétaires. Autrement dit, l’humanité ne serait pas à risque d’extinction et la possibilité que les changements climatiques fassent reculer la civilisation serait hautement improbable :

« Une dynamique importante des effets du changement climatique est que tout mécanisme par lequel le changement climatique crée un risque, […] bien que potentiellement dévastateur à l’échelle locale ou régionale, ne peut atteindre le niveau d’une catastrophe mondiale ou d’un risque existentiel ». […] Une augmentation de température de 2.0°C est probable et considérée catastrophique à un niveau local et régional, mais pas au niveau planétaire. La probabilité d’une augmentation plus sévère de réchauffement climatique à 4.0°C est estimée à moins de 1%, mais pourrait, dans ce cas de figure, devenir une catastrophe globale. »

Tableau de Roger Pielke Jr., résumant les conclusions du rapport.

Enflures verbales et militantes

Le rapport parle en outre de l’usage de cette terminologie catastrophiste par les politiciens et les militants écologistes, qu’il considère comme basée sur des « valeurs et une vision du monde subjective » plutôt que sur des données scientifiques :

« Il existe aujourd’hui un mouvement militant international fort qui s’engage dans la lutte contre le changement climatique. Ce mouvement met l’accent sur l’urgence du changement climatique, soutient les efforts d’engagement civique, y compris la protestation et la désobéissance civile, en particulier parmi les jeunes du monde entier, et affirme que le changement climatique constitue un risque existentiel potentiel. Bien que les mouvements sociaux reflètent une préoccupation réelle et légitime concernant les risques potentiels du changement climatique pour la société, ils ne sont pas nécessairement fondés sur une évaluation objective de ces risques. »

Aussi, le rapport mentionne le fait que bien qu’il existe quelques chercheurs marginaux qui en concluent à un risque de catastrophe existentielle en raison des changements climatiques, aucune étude scientifique sérieuse n’atteindrait ces conclusions :

« Aucune étude publiée n’a suggéré la possibilité d’un événement unique de mortalité massive de cette ampleur, et il n’existe aucune preuve d’un mécanisme indirect, tel que l’effondrement des approvisionnements alimentaires mondiaux ou une pathogenèse à médiation climatique, qui entraînerait des taux de mortalité aussi élevés. Même avec des pertes cumulées sur un siècle, la mortalité n’atteindrait pas ces seuils. »

Le Canada à la traîne?

Ces conclusions au sujet du changement climatique au sud de la frontière devraient réveiller un peu la classe politique canadienne qui, on le sait, carbure sur les discours environnementaux alarmistes depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau. Il est essentiel de rappeler que ce rapport américain est le fruit d’une initiative bipartisane aux États-Unis, et non pas le résultat de la récente élection de Donald Trump. C’est sous l’administration Biden qu’il a été écrit, et il remplit tous les plus hauts critères de neutralité et de méthodologie scientifique.

Nos services de renseignement produisent bel et bien des rapports pour évaluer les risques à la sécurité nationale posés pas les changements climatiques, comme ce fut le cas en 2023 avec le dépôt d’un rapport sur le sujet par le SCRS, mais ceux-ci ne se penchent que sur les conséquences régionales et politiques du phénomène, ce qui ne contredit pas les résultats du rapport américain, mais n’offre pas non plus de réponse à la question du « risque existentiel » allégué par nos politiciens. Il y a donc beaucoup d’extrapolations et de sensationnalisme à ce sujet, qui ont définitivement un impact potentiellement néfaste sur le plan électoral et politique.

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