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Le lobby des cyclistes : réalité ou fantasme de conservateurs réactionnaires?

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Dominic Maurais a ouvert les hostilités : suite à l’évocation de l’idée d’imposer l’immatriculation aux vélos, qu’il considère comme un principe d’utilisateur-payeur, les cyclistes du Québec sont en colère contre la « radio poubelle » de Québec, bien connue en dehors de la vieille capitale pour sa haine de tout ce qui n’est pas un Ford F150. Bien sûr, c’est exagéré comme présentation. Maurais présente une idée qu’il faudrait envisager et qui font nous poser la question : le « lobby » des cyclistes, tel que présenté par Éric Duhaime et la droite Metallica de Québec, est-il un pur produit de l’imagination de cerveaux malades conservateurs réactionnaires, ou bien, une réalité sociologique de grands centres urbains? Essayons une ébauche de réponse.

Une technique des libéraux libertaires, comme le mouvement woke, c’est de dire que le problème n’existe pas. Que si quelqu’un évoque l’existence d’un lobby quelconque, on va le blâmer de céder à la panique morale ou bien de délirer sur des choses qui n’existent pas. On a déjà fait le coup sur la culture de l’annulation dans les universités, puisque parce les opinions « haineuses » ne sont en aucun cas légitime, « résister » aux dites opinions n’est pas annuler, car on ne fait qu’utiliser de son « droit à la liberté d’expression » pour annuler des opinions, conférences et présentations sans fondement ou légitimité.

Bien, c’est exactement la même chose avec le vélo urbain. Sur Reddit ou Facebook, des milliers de cyclistes se rassemblent pour parler des aléas de la vie urbaine en vélo. Pester contre la « radio poubelle » qui imagine le complot d’un lobby de cyclistes prêts à détruire la société capitaliste. Or, si l’on regarde un peu, rien n’est plus faux que d’affirmer qu’il n’existe aucun lobby cycliste. Rien qu’en regardant certaines villes du Québec administrées par des partis de gauche libérale libertaire (Montréal, Sherbrooke, Québec), on voit que ce lobby a une oreille attentive.

Par exemple à Sherbrooke, ville réputée pour ses côtes et le peu de vélos qui y circulent, la mairie a cru bon de fermer un tronçon de la rue Alexandre, ou bien de la King Ouest pour un festival du vélo. Festival qui n’a rassemblé que quelques personnes. Nous pourrions également parler des casiers à vélo près des services municipaux ou au centre-ville pour voir qu’ils accumulent la poussière. Sherbrooke n’est définitivement pas une ville de vélo. Par contre, les pistes cyclables seront déneigées.

Voilà quelque chose d’intéressant. On offre un nouveau service public pour un très faible pourcentage de la population, et l’on s’étonne qu’il n’y ait pas de taxe dessus? Il faut dire que nous ne sommes pas des fans finis des taxes ici sur Québec Nouvelles. Mais le principe de l’utilisateur-payeur est quand même quelque chose à envisager, surtout quand cette politique concerne une niche très restreinte.

Nous avons ainsi droit à des pages de blâmes contre la « radio poubelle » pour avoir osé évoquer l’idée d’utilisateur-payeur pour les pistes cyclables, surtout si elles sont déneigées l’hiver pour une minorité d’irréductibles. Quant à notre « lobby », il existe bel et bien. Entre des organisations officielles ayant des employés salariés (par exemple Vélo Québec) ou bien l’œuvre de militants indépendants qui se regroupent par villes ou par affinités. Les villes les plus à gauche, qui ont voté pour des partis libéraux et libertaires, ont toutes une obsession du vélo. Paris, Montréal, Québec, Sherbrooke.

On met de nouvelles entraves à la circulation, alors qu’il s’agirait d’apprendre aux gens à conduire mieux pour éviter les bouchons de circulation. Ou bien de réduire le nombre de chantiers et leur inefficacité. Bien sûr, il n’est pas souhaitable que tout le monde en ville possède une auto. Surtout à Montréal. Mais en dehors du centre-ville de Montréal, cela est nécessaire par les distances à parcourir entre l’épicerie, le travail, la maison. Et l’on remarque que bien souvent, le vélo urbain n’est pas un passe-temps ou un centre d’intérêt politique pour les classes populaires. Mais davantage pour de nouvelles classes moyennes supérieures, soit l’électorat type de Québec Solidaire. En France, cette caricature de la gauche « bobo » déconnectée est représentée par Sandrine Rousseau, du Parti Europe Écologie Les Verts. On peut la voir s’énerver contre un automobiliste à Paris alors qu’elle participait à un convoi de cyclistes.

C’est parfaitement légitime d’être pour ou contre le port du casque obligatoire. Ou bien d’être pour ou contre le déneigement des pistes cyclables. Et de qui devrait payer la facture. Mais de là à prétendre que le « lobby » des cyclistes n’existe pas, c’est vraiment un mensonge grossier. Ce sont les mêmes individus qui nous disent que le wokisme n’existe pas, car les « conservateurs réactionnaires » comme Mathieu Bock-Côté sont terrifiés par les non-binaires noirs qui s’expriment dans les médias.

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