Le 3 octobre 2022, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a perdu le pouvoir après un seul mandat. Mais, il faut se rappeler que le PLQ a dirigé le Québec de 2003 à 2018. Il y a eu la parenthèse péquiste qui a duré 19 mois (de septembre 2012 à avril 2014). Alors, l’usure du pouvoir et sa vision trop canadienne sur le plan identitaire ont contribué à sa défaite. La CAQ a pris le pouvoir pour la première fois en obtenant 74 sièges et 37% des voix contre 31 sièges et 25% des voix pour le PLQ.
Ensuite, Dominique Anglade est devenue la leader des libéraux en mai 2020. Son seul adversaire Alexandre Cusson a abandonné la course.
Sous sa gouverne, le Parti libéral du Québec a fait un étonnant virage vers la gauche et a abandonné son cheval de bataille (la bonne gestion des finances publiques et le développement économique) au profit de la CAQ. La nouvelle obsession des libéraux était la religion verte. Son projet ÉCO (écologie et économie) était le fer de lance de Dominique Anglade. «ÉCO, dont le nom évoque écologie et l’économie, alliera la nationalisation de l’hydrogène vert et l’augmentation de la production d’électricité renouvelable, comme l’hydroélectricité, pour soutenir le développement de cette nouvelle filière et atteindre la carboneutralité d’ici 2050», expliqua-t-elle en novembre 2021. Elle voulait présenter son parti comme un champion de l’environnement.
Or, le Parti québécois et Québec solidaire avaient aussi des plateformes vertes ambitieuses. Alors, lors des élections d’octobre 2022, les électeurs verts ont préféré appuyer le PQ et QS au lieu de la pâle copie verte du PLQ. De plus, l’erreur de 12 milliards de dollars dans leur cadre financier a prouvé que les libéraux n’avaient plus aucune crédibilité sur le plan économique. En conséquence, le PLQ a obtenu un de ses pires résultats de son histoire : 21 élus et 14% des voix.
Mme Anglade a quitté la chefferie du PLQ et la vie politique en novembre 2022. Depuis ce temps, le PLQ est complètement perdu. Son rapport du comité de relance du PLQ n’a pas assez mis l’accès sur l’économie et la gestion des finances publiques. Ce plan propose un virage nationaliste, mais rien d’ambitieux sur l’économie.
Alors, qu’est-ce que le PLQ doit faire pour se redéfinir et redevenir une force politique? Je crois qu’il doit se réapproprier l’héritage de Philippe Couillard. Pendant son mandat de quatre ans, ce dernier a bien géré les finances publiques du Québec. Quoi qu’en pense la gauche, ce n’était pas une politique d’austérité budgétaire, mais bien de rigueur budgétaire. M. Couillard n’a pas coupé dans les dépenses de l’État. Il a juste ralenti la croissance de dépenses.
En entrevue au podcast de Ian et Frank, Gabriel Giguère, analyste des politiques publiques à l’IEDM, il a dit : «Je crois que l’ancien premier ministre libéral a fait du bon travail au niveau économique et de la gestion des finances publiques. Après le versement au fond des générations, le gouvernement Couillard en engrangé un surplus de neuf milliards de dollars durant son mandat de quatre ans. Il faut reconnaître que c’est excellent. M. Couillard a su gérer sainement les finances publiques du Québec et cela devrait inspirer le premier ministre actuel et les prochains dans le futur.»
Donc, c’est cela l’héritage politique de Philippe Couillard. Il faut que le prochain chef du PLQ en fasse son principal cheval de bataille. Actuellement, tous les autres partis politiques, représentés à l’Assemblée nationale, ont des tendances dépensières. La CAQ vient de présenter le budget le plus déficitaire de l’ère politique moderne québécoise. Tout le monde sait que le PQ et QS sont des partis de gauche dépensiers. Alors, s’il veut se démarquer, le PLQ doit faire un virage vers le centre et se positionner comme le parti de la bonne gestion des finances publiques. Comme cela, il pourrait séduire l’électorat centriste qui ne veut plus rien savoir du débat référendaire et des déficits.
Je vais conclure avec cette citation de Gabriel Giguère : «Il faut souhaiter que les futurs gouvernements québécois vont s’inspirer de la politique de rigueur budgétaire de Philippe Couillard afin de que cette dernière devienne la norme au lieu de l’exception.» Est-ce que le PLQ va renouer avec l’héritage de l’ancien député de Roberval? Seul le temps nous le dira…