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Les Québécois se magasinent-ils une crise énergétique?

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Après des décennies à profiter d’un réseau de centrales hydroélectriques engendrant d’importants surplus, les Québécois ont développé une confiance à toute épreuve sur les questions énergétiques. Plus qu’une simple commodité, l’hydroélectricité est une véritable fierté nationale.

Or elle est de plus en plus prise pour acquise, et alors qu’ailleurs dans le monde une crise énergétique fait rage, les Québécois semblent s’asseoir sur leurs lauriers et ne se sentent pas concernés outre-mesure.

La réalité, c’est que cette prospérité énergétique démarrée au siècle dernier pourrait rapidement prendre fin. On apprenait en effet à la fin du mois d’août que ce serait la fin des surplus pour Hydro-Québec à partir de 2027 et qu’il faudrait absolument sécuriser de nouvelles sources d’énergie[1].

Au même moment, la province accélère la transition énergétique et mise tout sur l’électricité. On convertit tous les bâtiments publiques au chauffage électrique, on interdit la vente de voiture à essence après 2035… Et c’est sans compter la croissance normale de la population et l’expansion de certains secteurs économiques extrêmement énergivores tels que les centres de données et les biocarburants.

Le gouvernement Legault a été le premier à sonner l’alarme et a façonné un « super-ministère » combinant l’économie et l’énergie pour Pierre Fitzgibbon, signe du besoin de plus en plus pressant d’un leadership fort dans le domaine.

On pourrait donc penser qu’on se prend d’avance et que le nécessaire est fait, or il faut se rappeler pourquoi Legault avait initialement parlé de ce futur manque d’électricité : c’était pour expliquer sa prudence quant aux projets de production d’hydrogène vert.

En d’autres mots, cette future pénurie affecte déjà les choix du Québec en termes de développement économique.

D’autant plus que des barrages qui inondent des régions entières, ça ne se construit pas du jour au lendemain, ça a un faible taux d’acceptabilité sociale chez certaines communautés autochtones et ça a un fort coût environnemental.

Et tous ces projets sont présentés avec des échéanciers sur le long terme, d’ici 2050, et donc des décennies après la date du début annoncé des pénuries d’Hydro-Québec. Évidemment, supposer que le Québec serait capable de construire un « demi-hydro Québec » en seulement cinq ans relèverait de la pensée magique.

D’ailleurs, les discussions sur le sujet finissent toujours par aboutir sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’impératif de respecter les objectifs de carboneutralité. On mise ainsi sur le changement des habitudes de consommation de la clientèle…

S’il est certes possible de sauver quelques TWh de cette manière, difficile de ne pas y voir là le début d’une certaine austérité énergétique comme celle qui a cours en ce moment en Europe.

La « fin de l’abondance », comme disait l’autre…

Il serait temps que les Québécois se réveillent et fassent place à un peu plus de flexibilité dans leur vision du développement énergétique du Québec. Nous ne sommes pas à l’abri d’une situation à l’européenne et devrions permettre une diversification des sources d’énergie plutôt que d’interdire un pan entier de cette industrie par idéalisme niais.


[1] Bendali, N. « La vérif : va-t-on manquer d’électricité au Québec? ». Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1909678/hydro-quebec-energie-renouvelable-electricite

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