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L’entrevue de Musk avec Trump sur X agace l’establishment

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Elon Musk a reçu Donald Trump pour un entretien audio en direct dans un « Espace » sur le réseau X [pour ceux qui ne sauraient pas, c’est une fonctionnalité permettant de créer des salons de discussion]. L’échange de trois heures promet de battre un record d’audience sur la plateforme. Quelques heures après sa diffusion, l’espace a déjà dépassé 20 millions d’écoutes. À cela s’ajoutent les diffusions via d’autres espaces et d’autres plateformes.

Du côté des partisans de Trump, on estime que l’entretien a été un grand succès. J’apporterais quelques bémols, bien que le bilan demeure positif. Il y a d’abord la voix de Trump, qui sonnait quelque peu bizarre. Certains internautes ont trouvé qu’il parlait comme s’il revenait d’une visite chez le dentiste. Il s’agirait d’un problème de compression audio avec les codecs utilisés dans les plateformes de streaming. Il arrive que les algorithmes de compression réduisent la fidélité du son en simplifiant ou en supprimant certaines fréquences pour économiser de la bande passante ou de l’espace de stockage. La perte de détails dans les fréquences élevées rend les sons sifflants moins nets. Ainsi, le son « s » peut être perçu comme un « th » par les auditeurs. Quant à Elon Musk, il semblait nerveux, ne s’exprimant pas avec fluidité et butant sur ses mots, surtout au début de la conversation.

La durée de 3 heures était un peu trop longue, dans la mesure où il y a eu répétition de certains propos. Mais si on considère que la longueur moyenne des podcasts de Joe Rogan, en face à face avec un invité, se situe entre 2 et 3 heures [et parfois davantage], la durée se justifie.

L’entrevue a commencé avec plus d’une demi-heure de retard. Pendant l’attente, Musk a envoyé un message pour expliquer que le réseau X avait été ciblé par une attaque DDOS massive. Les médias de masse rejettent cette explication et invoquent plutôt des problèmes techniques sur lesquels ils font focaliser leur couverture.

Elon Musk a commencé par demander à Trump comment il avait vécu la tentative d’assassinat échouée contre sa personne. Après ce segment assez long, la discussion s’est tournée sur l’immigration illégale. Trump en a profité pour bien faire comprendre que les nouveaux arrivants doivent entrer au pays légalement. Il estime que les criminels et les prisonniers sont nombreux à s’être introduits au pays et promet la plus vaste déportation de l’histoire pour remédier à la situation.

Trump a ensuite évoqué les fausses informations concernant « l’ingérence russe », qu’il considère comme une arnaque. Il a parlé d’un respect mutuel entre lui et Poutine, puis de sa « bonne entente » avec Kim Jong-un malgré des échanges à prime abord difficiles. Musk a mentionné la nécessité d’avoir un président fort et intimidant pour assurer le respect sur la scène internationale. Selon Trump, la menace d’un conflit mondial nucléaire est pire que la menace du réchauffement. Trump propose un système de défense anti-missile semblable au « dôme de fer » israélien.

Sur la question de l’énergie, Trump a critiqué Biden pour avoir fermé l’oléoduc Keystone XL. Musk a enchaîné en affirmant qu’il ne faudrait pas diaboliser l’industrie pétrolière et gazière, ajoutant qu’il serait préférable pour le pays que les États-Unis fournissent ces énergies que de les importer d’autres pays. Quand Musk a pris la défense du nucléaire comme source l’électricité, Trump a semblé d’accord, ajoutant que cela nécessiterait un « rebranding ». Il en ressort une volonté de diversifier les ressources énergétiques.

Il a évidemment aussi été question d’économie, qui est désastreuse à cause de l’inflation, parce que le gouvernement a dépensé au-delà de ses moyens. Au sujet de Kamala Harris, Trump a rappelé qu’elle était une libérale [au sens américain du terme] de San Francisco plus campée à gauche que Bernie Sanders. Quant au colisiter Démocrate, Tim Walz, son initiative de rendre des tampons périodiques disponibles dans les toilettes pour garçons suffit à le discréditer.

Les détracteurs se plaignent de la complaisance d’Elon Musk envers le candidat qu’il a décidé d’appuyer. Endossement pour endossement: la classe médiatique au complet n’est-elle pas complaisante à l’endroit de Kamala Harris?

Ce serait faux que d’affirmer que l’entrevue a donné lieu à « du grand Trump »: ce n’est pas du calibre de son célèbre discours aux Nations Unies en 2017, mais il ressort que Trump a un côté vrai. Pas parce que tout ce qu’il dit est d’une précise exactitude [il est enclin à l’exagération], mais parce qu’il s’exprime naturellement, souvent sans filtre, et sans formuler le genre de réponses toutes faites auxquelles nous a habitué la classe politique. Il se présente comme un homme sympathique et terre-à-terre. Son discours n’a pas l’intellectualisme de certains politiciens populistes européens, mais il parle en revanche un langage simple que l’électeur moyen peut facilement comprendre. Malgré l’absence de raffinement de son vocabulaire, on voit qu’il comprend la complexité des enjeux, et surtout l’urgence d’agir.

« Vous vous battez pour l’intégrité des élections et vous êtes ensuite inculpé pour cela ». Selon Trump, l’ennemi provenant de l’intérieur représente le pire danger. Et comme il l’explique bien, c’est la grave tournure qu’ont pris les États-Unis qui l’a incité à briguer la présidence.

La journée même, quelques heures avant la diffusion de l’entretien, le Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a envoyé un avertissement à Elon Musk, pour lui rappeler qu’un « grand public implique de plus grandes responsabilités ». La lettre a été publiée sur X et adressée au compte d’Elon Musk:

« Nous surveillons les risques potentiels dans l’UE associés à la diffusion de contenus pouvant inciter à la violence, à la haine et au racisme en lien avec les événements politiques — ou sociétaux — majeurs à travers le monde ».

« Mes services et moi-même serons extrêmement vigilants à toute preuve indiquant des violations du DSA [Le règlement sur les services numériques – de l’anglais: Digital Services Act] et n’hésiterons pas à utiliser pleinement notre boîte à outils, y compris en adoptant des mesures provisoires, si cela est justifié pour protéger les citoyens de l’UE contre des dommages graves », concluait-il.

Pourtant, Elon Musk et Donald Trump n’ont tenu aucun propos qu’on puisse accuser d’être haineux ou raciste. La lettre de Thierry Breton illustre l’agacement de l’establishment politique globaliste, qui réalise que le jeu a changé et qu’ils ont perdu un avantage colossal. L’entremise des médias traditionnels n’est plus nécessaire pour atteindre un large public.

Comme l’a mentionné Elon Musk durant la discussion, bien que Trump ait été sous attaque perpétuellement, il n’a jamais tenté de censurer les médias. L’autoritarisme et la menace pour la liberté d’expression proviennent du camp qui se plait à désigner Trump comme un dictateur en puissance. L’inversion accusatoire devient de plus en plus flagrante.

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