Traduit de l’anglais. Article d’Adam Zivo publié le 4 janvier 2024 sur le site du National Post.
Ces dernières années, le gouvernement Trudeau a adopté le terme « 2SLGBTQI+ » pour désigner les minorités de genre et sexuelles. C’est regrettable, car non seulement cet acronyme est une offense à la langue anglaise, mais il est aussi extrêmement impopulaire au sein des communautés qu’il prétend représenter. Il serait préférable de l’abandonner et de revenir immédiatement à une alternative moins alambiquée.
Depuis les années 1990, de nombreux militants queer ont fait pression pour des acronymes de plus en plus longs, estimant que ces terminologies étaient essentielles à une véritable inclusion et à la construction de coalitions. Cela a d’abord signifié remplacer « lesbienne » et « gay » par « LGBT », pour reconnaître la visibilité croissante des bisexuels et des transsexuels. Puis, à partir du milieu des années 2010, le terme légèrement plus long « LGBTQ » est devenu populaire, ouvrant la voie à une série de dérivés extravagants, comme « 2SLGBTQQIPAA+ ».
Face à cette prolifération, le gouvernement Trudeau a annoncé en 2022 qu’il adopterait « 2SLGBTQI+ » comme acronyme officiel du pays. Les libéraux ont affirmé, par le biais de leur « Plan d’action fédéral 2SLGBTQI+ », que les communautés queer du Canada avaient demandé une mise à jour de la terminologie et que « 2S » devait être placé en tête, car les « personnes bispirituelles » (une identité autochtone) étaient « les premières » des communautés queer du Canada.
Cependant, contrairement aux affirmations du gouvernement, le terme « bispirituel » a en réalité été inventé lors d’une conférence à Winnipeg en 1990, et il semble qu’à l’exception de quelques militants, presque personne, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, n’utilise le terme « 2SLGBTQI+ ».
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Lorsque le gouvernement Trudeau a lancé son plan d’action fédéral 2SLGBTQI+, il s’est vanté d’avoir sondé 25 636 Canadiens queer, organisé plusieurs tables rondes, et rencontré ou reçu des mémoires de la part d’organisations de la société civile queer. Cependant, le sondage ne demandait pas aux répondants leur préférence pour un acronyme. La manière dont cet acronyme a été choisi et les raisons de son adoption n’ont malheureusement pas été divulguées dans le plan d’action.
Comparaisons avec d’autres termes
Des parallèles peuvent être établis avec « latinx », un terme neutre en genre que des militants progressistes et des gouvernements ont tenté d’imposer au public, bien que les sondages aient montré qu’une écrasante majorité de la communauté latino rejetait largement ce terme, avec 40 % le trouvant offensant.
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Limites des acronymes complexes
Les acronymes s’intègrent rarement dans le rythme naturel du langage parlé, sauf lorsqu’ils sont très courts. Les gens recherchent la concision dans leurs paroles et réduisent instinctivement les syllabes quand c’est possible. Cet instinct est si fort que, lorsque l’orthographe le permet, de nombreux acronymes sont simplement prononcés phonétiquement (comme AWOL, ALENA, OTAN), et certains deviennent même des mots courants (comme « scaphandre autonome » devenu « scuba » en anglais).
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