D’après un article de Costas Pitas, Michael Martina et Jasper Ward publié sur Reuters le 28 mai 2025.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé mercredi une intensification radicale des mesures visant les étudiants chinois aux États-Unis. Selon Costas Pitas, Michael Martina et Jasper Ward, Rubio a déclaré que le département d’État commencera à révoquer de manière agressive les visas d’étudiants chinois, en particulier ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou inscrits dans des domaines jugés sensibles sur le plan stratégique.
Cette décision s’inscrit dans une politique migratoire dure défendue par l’administration de l’ancien président Donald Trump. Elle pourrait affecter un nombre important des centaines de milliers d’étudiants chinois présents sur les campus américains, mettant en péril une source de revenus majeure pour les universités américaines ainsi qu’un canal essentiel de talents pour les entreprises technologiques des États-Unis.
Les auteurs de l’article expliquent expliquent que Rubio a aussi annoncé une révision des critères de délivrance des visas, afin d’augmenter la vigilance à l’égard des nouvelles demandes provenant de Chine et de Hong Kong. « Le département d’État collaborera avec le département de la Sécurité intérieure pour révoquer agressivement les visas des étudiants chinois », a précisé Rubio dans un communiqué.
L’ambassade de Chine à Washington n’a pas réagi immédiatement à la demande de commentaire de Reuters. Toutefois, Pékin avait précédemment affirmé vouloir « protéger fermement les droits et intérêts légitimes » de ses étudiants à l’étranger, notamment après que l’administration Trump ait suspendu la capacité de l’Université Harvard à recruter des étudiants étrangers, une population largement composée de ressortissants chinois.
Les journalistes de Reuters rappellent que les étudiants internationaux, dont ceux venant de Chine et d’Inde représentent à eux deux 54 %, ont contribué à hauteur de plus de 50 milliards de dollars à l’économie américaine en 2023, selon le département du Commerce des États-Unis.
Le gouvernement américain justifie cette politique par des préoccupations liées à la sécurité nationale. Washington s’inquiète de plus en plus de la manière dont Pékin utiliserait les environnements de recherche ouverts et financés par des fonds publics pour contourner les contrôles à l’exportation et les lois sur la sécurité. Le lien entre universités américaines et influence étatique chinoise est désormais sous étroite surveillance.
L’administration Trump avait déjà mené des efforts pour évincer les Instituts Confucius, des centres culturels financés par la Chine, des campus universitaires américains. Selon l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo, ces instituts servaient à propager la propagande chinoise et à recruter des espions.
Les auteurs précisent que le nombre d’étudiants chinois aux États-Unis est passé d’un pic d’environ 370 000 en 2019 à 277 000 en 2024, en raison des tensions bilatérales, du durcissement des contrôles américains, et de la pandémie de COVID-19.
Yaqiu Wang, une chercheuse en droits humains basée aux États-Unis, a elle-même étudié en Amérique après avoir quitté la Chine. Elle reconnaît que Pékin a pu abuser de l’ouverture académique américaine à des fins d’espionnage ou de vol de propriété intellectuelle. Néanmoins, elle juge les propos de Rubio « profondément préoccupants » : « Des révocations massives et des interdictions générales mettraient en péril non seulement les droits et les moyens de subsistance des étudiants chinois, mais aussi la position historique de l’Amérique comme leader mondial de l’innovation scientifique. »
Enfin, les auteurs révèlent qu’un câble interne du département d’État a confirmé la suspension des nouveaux rendez-vous pour les demandes de visas étudiants étrangers, ce qui suggère une application imminente et généralisée de ces mesures.