Vous sentez la soupe chaude pour les libéraux fédéraux? Cela doit faire deux longues années que toutes les projections leur donnent une défaite historique au Canada face aux conservateurs de Pierre Poilievre. La plupart d’entre eux s’inquiètent (à raison) pour leur poste. Nous voyons présentement de nombreuses figures du gouvernement canadien vouloir se présenter au Québec, que ça soit pour l’Assemblée nationale, ou au municipal. Pour quelle raison? Une seule : avoir une job!
Le plus notable de ces libéraux qui souhaitent faire le saut au Québec, c’est Pablo Rodriguez. Celui qui représente la diversité conquérante de Montréal, avec ses crises d’hystérie à la Chambre des communes, souhaite en effet se présenter pour le Parti libéral du Québec. Il suffit de voir ses interventions en chambre pour voir ce dont il est capable. Un homme au tempérament bouillant. Mais dont nous n’avons pas spécialement besoin au Québec.
Marc Tanguay, malgré ses défauts, semble adhérer à un certain consensus québécois sur des questions fondamentales. Il y a toujours, malgré un rapprochement évident, des différentes entre les libéraux du Québec et du Canada. Ceux du Québec sont d’accord pour préserver l’héritage de Jean Lesage et Robert Bourassa, alors que ceux d’Ottawa ne sont pas aussi sympathiques à l’héritage autonomiste de la Révolution tranquille.
Le Parti libéral du Québec est d’accord avec les autres partis à l’Assemblée nationale sur certains enjeux, incluant que seul le Québec a le droit de décider pour son avenir. Mais cette « infiltration » des libéraux fédéraux au Québec risque de faire mal au PLQ. Les libéraux québécois ne pourront plus se distinguer de leur équivalent à Ottawa. C’est à dire, un parti multiculturaliste radical, hostile aux revendications du Québec, et qui a un talent inné pour le gaspillage des fonds publics.
Dans une autre optique, la politique municipale ne sera pas en reste. Avec le départ de la mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin, plusieurs candidats ont fait part de leur intérêt pour ce poste convoité. Dont Marie-Claude Bibeau. Celle-ci est la femme de l’ancien maire Bernard Sévigny, qui a fait deux mandats à Sherbrooke. Mais c’est surtout la ministre responsable de l’agriculture.
Malgré quelques bons coups pour les agriculteurs, et le fait qu’elle ait francisé son bureau à Ottawa (ce qui n’était jamais arrivé avant), celle-ci traîne les casseroles de son gouvernement avec elle. Avec un tel bilan pour les libéraux, devrait-on leur faire confiance quand ils disent vouloir diriger les affaires quotidiennes ainsi que l’avenir du Québec? Nous pouvons avoir raisonnablement des doutes.
On se dit : oui, mais la politique fédérale, c’est différent du municipal ! Pas tant que ça. Par exemple, Denis Coderre, qui a reçu l’appui de plusieurs indépendantistes, car c’était « seulement au municipal » qu’il se présentait, a changé les façons de faire à la ville de Montréal de la pire des façons. Sous son règne, Coderre a séparé un peu plus chaque année Montréal, du reste du Québec.
Nous pensons à la déplorable déclaration sur les « territoires non-cédés » (qui ont été démentis par des historiens), à sa volonté de faire de Montréal une ville refuge pour les migrants, de même que sa tendance à favoriser l’anglais, en demandant par exemple que la loi 96 ne s’applique pas à la ville de Montréal. Non, même si c’est « juste au municipal », il ne faut pas faire confiance à un libéral, quel qu’il soit. De même qu’à Québec. Ce n’est pas comme si nous ne savions pas.