Traduit de l’anglais. Article de Alex Ballingall publié le 13 juin 2023 sur le site du Toronto Star.
OTTAWA – Selon un nouveau sondage, les conservateurs de Pierre Poilievre devancent de plus en plus le parti libéral au pouvoir dans les intentions de vote à l’échelle nationale, alors que le désir de changement est largement répandu dans le pays.
Le sondage en ligne d’Abacus Data a révélé que les conservateurs fédéraux ont atteint une avance de sept points de pourcentage sur les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau, contre trois points il y a un mois. Le sondage arrive vers la fin d’une session parlementaire mouvementée ce printemps, qui a vu des semaines d’indignation sur l’ingérence politique chinoise présumée et la réponse du gouvernement, ainsi que des préoccupations sur la meilleure façon d’aider les gens à faire face à l’augmentation du coût de la vie et de l’endettement.
Trente-cinq pour cent des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête ont déclaré qu’elles voteraient pour des candidats conservateurs si des élections avaient lieu demain, contre 33 % lorsqu’Abacus a posé cette question en mai. Parallèlement, 28 % des répondants ont déclaré qu’ils voteraient pour les libéraux, ce qui représente une baisse de deux points par rapport au mois dernier et le score le plus bas dans les intentions de vote d’un sondage Abacus depuis août 2015, quelques semaines seulement avant que le parti de M. Trudeau n’accède au pouvoir lors des élections générales de cette année-là.
Le NPD a obtenu 21 % dans le dernier sondage Abacus, en hausse de trois points de pourcentage, tandis que le Parti populaire d’extrême droite et les Verts ont chacun obtenu quatre pour cent.
Le sondage a été réalisé auprès de 2 000 adultes entre le 6 et le 11 juin, et Abacus indique que la marge d’erreur pour un échantillon aléatoire comparable de cette taille est de +/- 2,2 %, 19 fois sur 20.
David Coletto, PDG d’Abacus, a déclaré que ce sondage devrait inquiéter le gouvernement et donner aux libéraux une raison de réévaluer leur programme au pouvoir pendant les vacances d’été, car de tels chiffres entraîneraient probablement une victoire électorale des conservateurs. En outre, à peine 20 % des personnes interrogées ont déclaré que M. Trudeau et les libéraux « méritent d’être réélus », tandis que plus de 80 % ont déclaré qu’il était « temps de changer de gouvernement ».
Que pensent les Canadiens de M. Poilievre ?
Mais M. Coletto a également noté que 31 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles ne voyaient pas de bonne option pour le changement de gouvernement qu’elles souhaitaient. Combiné à l’augmentation des opinions négatives à l’égard de M. Poilievre – le sondage a révélé que 40 pour cent des personnes interrogées avaient une impression négative du leader conservateur, contre 22 pour cent lors d’un sondage Abacus en mars 2022 – cela suggère que la question clé en suspens est de savoir si les conservateurs peuvent exploiter l’appétit de changement de leur leader actuel, a déclaré M. Coletto.
« Le résultat probable est que les principaux leaders seront profondément impopulaires dans une grande partie du pays. Et cela va créer, je pense, d’une certaine manière, un environnement politique étrange mais aussi imprévisible », a-t-il déclaré.
« M. Poilievre est peut-être très populaire et motivant pour les conservateurs, mais il n’a pas encore convaincu les gens qu’il était une alternative sûre au premier ministre – un premier ministre dont la plupart des Canadiens pensent qu’il ne devrait plus être premier ministre très longtemps ».
Pourquoi les libéraux soutiennent-ils Trudeau ?
Les libéraux ont minimisé les suggestions de ce genre pendant des semaines, arguant que M. Trudeau est toujours bien placé pour préserver leur emprise sur le pouvoir et que leur alliance parlementaire avec l’opposition néo-démocrate pourrait encore repousser les prochaines élections générales de deux ans.
Mais certains reconnaissent également que le parti a été confronté à des défis au cours des derniers mois.
Un député libéral, qui s’est exprimé mardi sous le couvert de l’anonymat, a déclaré au Star qu’il s’agissait d’une « lutte acharnée » sur la colline parlementaire et a reproché à M. Poilievre le ton partisan « agressif » de l’opposition. Les députés ont mis en doute la capacité des conservateurs à maintenir l’élan qu’ils ont acquis au cours des mois qui ont suivi l’élection de M. Poilievre, tout en reconnaissant que l’antipathie à l’égard du gouvernement pourrait s’accroître si l’économie s’enfonçait dans la récession.
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