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Les médias accusent Trump de vouloir instiguer une « boucherie » si non élu

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Selon le titre d’un article provenant de l’Associated Press relayé par les médias de masse: « Trump affirme que certains migrants « ne sont pas des personnes » et prédit une « boucherie » s’il perd » [Trump Says Some Migrants Are ‘Not People’ and Predicts a ‘Blood Bath’ if He Loses].

Ce titre cherche délibérément à donner l’impression que Trump appelle à un soulèvement armé ou à des actes de violence politique advenant qu’il ne remporte pas les élections en novembre.

L’adaptation française de l’article, cosignée par l’Agence France Presse et retransmise à la francophonie, prend pour titre: « Si je ne suis pas élu, ce sera une boucherie ». Le sous-titre se veut un peu plus honnête. Bien qu’on y rapporte également que « Trump qualifie des migrants de « moins qu’humains » », on mentionne aussi « qu’il prédit un désastre économique si Biden est élu ». Ce dernier point est conforme au réel.

En réalité, il est question de propos que Trump a tenu dans un rassemblement à Vandalia, dans l’Ohio, pour appuyer le candidat sénatorial Bernie Moreno à l’approche des primaires du 19 mars. À un point de son discours, Donald Trump a clairement adressé la question des grosses usines de fabrication de voitures que la Chine est en train de construire au Mexique. Il a dit que son administration allait imposer un tarif de 100% sur chacune de ces voitures, et qu’elles ne se vendront pas s’il est élu. Il a immédiatement enchaîné en disant: « si je ne suis pas élu, ce sera un bain de sang ». Il a utilisé le mot « bloodbath », qui en anglais désigne également « un désastre économique majeur », si on se fie au dictionnaire Merriam-Webber. D’où l’expression « a market bloodbath » [un bain de sang sur le marché] pour décrire une situation de pertes massives.

L’Agence France Presse a décidé de traduire « bloodbath » par « boucherie », bien que « boucherie sur le marché » soit une expression moins courante que « bain de sang sur le marché ». Interrogé sur la force de ce mot, Chat GPT a répondu que « boucherie » évoque une image très violente et sanglante. Il est souvent utilisé pour décrire des scènes de grande violence, de carnage ou de massacres avec beaucoup de sang et de pertes humaines. Cependant, […] si vous voulez éviter une connotation très forte ou choquante, vous pouvez opter pour des termes moins intenses comme « bain de sang », « massacre », « carnage » ou « tuerie », qui transmettent également l’idée de violence sans nécessairement être aussi forts que « boucherie ». Donc, l’AFP a choisi la traduction la plus violente pour un titre qui fait fi du contexte.

L’article de l’Associated Press mentionne tout de même, quoique furtivement, que Trump a parlé de l’impact de la délocalisation sur l’industrie automobile du pays. On n’explique toutefois pas clairement que le « bloodbath » évoqué par Trump résulterait des politiques tarifaires laxistes d’une administration Biden reconduite au pouvoir. On emploie un mot choc dans le titre pour dénigrer Trump, sans faire du thème auquel ce mot fait référence l’élément central de l’article.

Depuis, toute la machine médiatique bat le tambour de la campagne Biden en s’appuyant sur le mot « Bloodbath », toujours complètement isolé de son contexte, pour avancer que Trump cautionne la violence politique, qu’il constitue une « menace pour la démocratie » et qu’il fomente la division. Pourtant, le mouvement MAGA accueille inconditionnellement tous les patriotes sans faire de distinctions, pour autant qu’ils aiment leur pays. Inversement, les médias de l’establishment mènent une campagne de dénigrement contre les nationalistes chrétiens. Sans parler du wokisme qui ravive les tensions en ramenant tous les rapports sociaux à de l’oppression liée au sexe, à la race, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.

Devenue analyse politique pour le réseau MSNBC, Jen Psaki [qui a été porte-parole de la Maison Blanche sous Joe Biden] s’entretient avec le directeur des communications de la campagne Biden/Harris 2024, Michael Tyler. À l’écran, on peut lire « Biden campaign reacts to Trump « bloodbath » comments » [la campagne Biden réagit au « bain de sang » évoqué par Trump]. Quand Jen Psaki lui demande ce qu’il retient des propos tenus à ce rallye « après avoir entendu tout le contexte », il répond qu’au moyen de cette affirmation, Trump donne son aval à la violence politique. Jen Psaki réfute le contexte asserté par l’équipe de Trump, affirmant que le lien avec l’industrie automobile ne fait pas vraiment de sens. Ou bien Jen Psaki est incapable de saisir un contexte, ou bien elle ment. Ou encore, elle n’a même pas écouté le segment de discours en question – car elle n’en commente aucunement le contenu.

En introduction d’un autre segment sur le même sujet, Jen Psaki annonce qu’elle va considérer « tout le contexte ». Sauf, qu’au lieu de mentionner l’industrie automobile ou les tarifs douaniers, elle répète toutes les occasions passées où les propos de Trump ont été sortis de leurs contextes afin de le dénigrer. Selon elle, le contexte ne se limite pas à un seul discours. Elle revient ainsi sur l’autre élément qu’on retrouve dans le titre de la nouvelle, voulant que Trump ait affirmé que certains migrants « ne sont pas des personnes ». Effectivement, il faisait alors allusion à des criminels de la trempe des membres du gang MS-13, dont la cruauté fait passer l’État Islamique pour des enfants de chœur par comparaison. En 2018, lorsque les médias répétaient à l’unisson que Trump avait qualifié les sans-papiers « d’animaux », il avait en réalité spécifiquement parlé des membres du gang MS-13.

Cerise sur le sundae, Joe Biden n’a pas tardé à inclure le court extrait de Trump prononçant « bloodbath » dans une publicité électorale qui cherche à associer à une violence politique d’extrême droite. L’annonce montre encore une fois les propos nuancés de Trump suite aux événements tragiques d’août 2017 à Charlottesville, en Virginie. Après avoir catégoriquement condamné les néo-nazis [un segment toujours tronqué par ses détracteurs], il avait parlé de « très bonnes personnes des deux côtés » [very fine people on both sides], pour expliquer qu’il n’y avait pas que des Antifas dans le camp qui appuyait le déboulonnement de la statue du général sudiste Robert E. Lee, et pas uniquement des néo-nazis parmi les opposants. Une observation pourtant factuelle. Qu’y-a-t-il de plus clivant que de refuser de reconnaître qu’il puisse y avoir de braves gens des deux côtés de cet argument? Mais c’est Trump qu’on accuse d’alimenter la division.

Inflation galopante. Crise migratoire à la frontière. Alors que Joe Biden ne peut pas vendre un bilan glorieux, « Arrêtons Trump » [Stop Trump] devient slogan de campagne. Pendant que les médias concentrent toute leur attention sur le « bain de sang » de Trump, ils parlent peu du migrant illégal libanais arrêté à la frontière mexicaine, qui a admis être un membre du Hezbollah. Il tentait de se rendre à New York avec l’intention de fabriquer une bombe.

Certains demanderont en quoi le traitement réservé à Trump nous concerne vu que nous ne sommes pas aux États-Unis. Trump représente le point culminant de la diabolisation médiatique. On se sert de Trump pour discréditer, par ruissèlement, tous les politiciens moindrement conservateurs, populistes ou nationalistes qui se situent en aval. On évoque Trump dans des questions pièges visant à placer dans l’embarras ou à discréditer par association. Le traitement délibérément hors contexte du « bloodbath » signale que la classe médiatique n’est pas seulement partisane, mais odieusement propagandiste. L’establishment politico-médiatique a sombré dans un niveau de malhonnêteté intellectuelle jamais atteint dans les démocraties libérales occidentales – et il y a encore trop de gens qui ne le voient pas. Le réel risque pour la démocratie, il est là.

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