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Les médias attaquent le film Sound of Freedom sur le trafic d’enfants

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Le 4 juillet dernier, la compagnie Angel Studios a lancé le film Sound of Freedom, qui traite du traffic de mineurs à des fins sexuelles. Jim Caviezel, principalement connu pour avoir incarné Jésus-Christ dans La Passion du Christ en 2004, y joue le rôle principal.

Le jour de sa sortie, Sound of Freedom a causé la surprise en surclassant Indiana Jones et le Cadran de la destinée, 5ème volet de la populaire saga. Angel Studios rapporte que son film allait rapporter 18 millions de dollars pour le week-end d’ouverture, s’appropriant ainsi la troisième place, un accomplissement impressionnant pour une production à petit budget sans grande campagne promotionnelle. Les estimations prévoient 40 millions de dollars au box-office pour la semaine d’ouverture. Selon le site Rotten Tomatoes, le film est qualifié de « fraîcheur certifiée », avec un score de 76% attribué par les critiques et 99% par le public. Le film est également bien coté  sur CinemaScore, avec une note A+.

Sound of Freedom est basé sur un fait vécu. Le film raconte la mission de Tim Ballard, un ancien agent spécial du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis, pour sauver des enfants détenus par des pédophiles et trafiquants d’enfants en Colombie.

L’histoire focalise sur deux enfants honduriens, Miguel et sa sœur ainée Rocío, qui sont enlevés et vendus comme esclaves sexuels après avoir été approchés par une ancienne titulaire de concours de beauté devenue imprésario pour enfants.

Dans un premier temps, Ballard libère le petit Miguel, qui a été passé en contrebande en Californie. Apprenant que la sœur du garçon a également été trafiquée, Ballard décide d’entreprendre des démarches pour la retrouver.

Étant donné que le Département de la Sécurité intérieure ne veut pas cautionner une mission pour aller sauver un enfant qui n’a pas la citoyenneté américaine dans un tiers pays, Ballard démissionne et fonde l’organisation à but non lucratif « Operation Underground Railroad » [O.U.R.].

La suite du film nous transporte en Colombie, où la jeune Rocío est tenue captive. N’en divulguons pas davantage.

La réaction adverse des médias de masse à l’endroit d’un film qui dénonce le trafic d’enfants laisse perplexe. Miles Klee titre son article dans Rolling Stone: « Sound Of Freedom Is a Superhero Movie for Dads With Brainworms » [Sound Of Freedom est un film de super-héros pour les papas obsédés par les théories conspirationnistes]. Il poursuit en écrivant: « The QAnon-tinged thriller about child-trafficking is designed to appeal to the conscience of a conspiracy-addled boomer » [Ce thriller sur la traite des enfants à saveur QAnon est conçu pour plaire à la conscience du boomer en proie aux idées conspirationnistes].

Dans le Guardian, on peut lire: « the QAnon-adjacent thriller seducing America » [le thriller adjacent des théories QAnon qui séduit l’Amérique]. Le Washington Post incite ses lecteurs à faire le même lien. Sur le réseau CNN, c’est « l’expert » en phénomène QAnon Mike Rothschild qui est invité pour associer le film à la mouvance conspirationniste.

Ici, Radio-Canada mène la charge pour discréditer le film avec un article cosigné par Nicholas de Rosa et Jeff Yates, qui vise d’abord à rétablir certains faits. Effectivement, contrairement aux informations erronées propagées par certains internautes, le film n’a pas été censuré au Québec: il sera présenté avec sous-titres français dans certains cinémas Guzzo à partir du 14 juillet. S’il n’a pas été à l’affiche dès le 4 juillet, c’est principalement parce qu’Angel Studios est un distributeur de films indépendants. Ils rapportent aussi qu’il ne s’agit pas d’un film produit par Mel Gibson, et que ce dernier n’a fait que le promouvoir.

Au-delà de ces rectifications, les auteurs tentent de déprécier le film en s’appuyant sur deux articles parus dans le très partial média Vice, où l’on critique deux opérations menées par l’organisation O.U.R. mise sur pied par Ballard. Il n’est même pas question de la mission en Colombie qui est l’objet du film.

De Rosa et Yates se lancent à leur tour dans le dénigrement par association: « un long métrage qui fait vibrer les adeptes du mouvement conspirationniste QAnon ». « De nombreuses têtes d’affiche conspirationnistes », poursuivent-ils « arguent qu’il s’agit d’un film que l’élite ne veut pas que vous alliez voir ». Et s’ils présentent d’emblée Sound of Freedom comme un « film religieux », n’est-ce pas pour lui attribuer un caractère sectaire?

Effectivement, Angel Studios [anciennement connu sous le nom de VidAngel], est une entreprise basée dans l’Utah qui s’aligne sur les valeurs et principes chrétiens. Tim Ballard est mormon. Jim Caviezel est un dévot catholique opposé à l’avortement. Ils ne jouent pas pour « l’équipe progressiste ».

Pourquoi cette association avec QAnon? Parce que parmi les thèses mises de l’avant par ses adeptes, il est question de trafic d’organes et de réseaux pédo-satanistes actifs dans les élites financière et hollywoodienne. On y pratiquerait des rituels sataniques et cannibales. On parle aussi d’un marché d’adrénochrome, une substance dérivée de l’adrénaline qui serait récoltée à partir des cerveaux d’enfants torturés. La consommation d’adrénochrome permettrait à certaines vedettes de conserver une jeune apparence ainsi qu’une vigueur exceptionnelle.

Ces thèses sont pourtant complètement absentes de Sound of Freedom. En entrevue avec Jordan Peterson, Tim Ballard explique que ses opposants se plaisent à l’associer à la mouvance QAnon parce qu’il n’a pas rejeté toutes leurs affirmations en bloc – bien qu’il réfute un grand nombre d’entre elles. Il affirme avoir été témoin de choses horribles lors de ses opérations. En Afrique de l’Ouest, il a vu une « fabrique de bébés » où de jeunes femmes, parfois aussi jeunes que 13 ans, sont kidnappées et violées dans le but de faire des bébés destinés à la vente d’organes, y compris pour réaliser des rituels sataniques.

Ballard évoque l’hypothèse selon laquelle les criminels pédophiles diffuseraient eux-mêmes les thèses les plus absurdes dans la « complosphère » pour discréditer les tentatives d’exposition et de démantèlement de leurs réseaux.

On observe aussi un désaveu du film chez certains « complotistes », qui estiment qu’on y pointe intentionnellement l’Amérique latine du doigt pour laisser entendre qu’il n’y a pas de problème de traite des mineurs en Amérique du Nord ou en Europe.

Un article de CBS News publié en 2014 suite au démantèlement du réseau de trafic sexuel colombien dont il est question dans le film faisait l’éloge de l’opération de Tim Ballard. Pourquoi le traitement médiatique est-il devenu aussi défavorable?

Une importante prise de conscience s’est effectuée sur le cours des 10 dernières années. Certains dires « complotistes » en matière de trafic pédophile se sont avérés. L’affaire Jeffrey Epstein a exposé, ne serait-ce que partiellement, l’existence d’un réseau de prostitution international impliquant le trafic de mineurs, opérant à partir de son île privée située dans les Îles Vierges des États-Unis. Sa mort suspecte a ensuite suscité une série de suppositions. Son associée Ghislaine Maxwell purge actuellement une peine de 20 ans pour avoir facilité l’exploitation sexuelle de mineures par… on ne sait pas qui.

Ce film ne vise ni l’élite financière, ni la classe politique, ni le gratin hollywoodien. Sans croire que ceux-ci soient impliqués au grand complet, on peut certainement penser qu’il y a parmi les puissants des individus compromis qui sentent l’étau se resserrer et qui veulent empêcher que la lumière soit faite sur le trafic de mineurs. La réaction des médias ne fait qu’alimenter les soupçons en ce sens.

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