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Les petits donneurs de leçons sur l’immigration ont maintenant l’air fous

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Pour faire suite à ma dernière chronique sur l’immigration massive au Canada, et le retournement de situation qui fait que même la gauche commence à remettre ce dogme en question, les questions sur ce changement de cap sont nombreuses. Comment la gauche radicale a-t-elle pu dénoncer les gouvernements pour la crise du logement, mais en même temps, exiger toujours plus d’immigration? Et pourquoi c’est seulement maintenant que le vent a changé? Faisons le tour de ces questions dérangeantes.

Joseph Facal et Mathieu Bock-Côté, dans leurs plus récentes chroniques dans le Journal de Montréal, ont émis ce constat : ceux qui nous traitaient jadis de « racistes » ou de « xénophobes » ont finalement changé leur fusil d’épaule. Ce ne serait pas tant l’immigration en soi le problème, mais un déséquilibre entre l’offre de logements et la quantité de nouveaux arrivants. C’est un peu ce qu’a dit Pierre Poilievre. Que le problème venait des municipalités qui mettent des bâtons dans les roues des entrepreneurs.

Or, la réglementation des villes en matière de construction est seulement une variante parmi d’autres. Nous oublions le fait que le marché du logement est régi comme tous les marchés, c’est-à-dire par l’offre et la demande. Si l’offre diminue et que la demande augmente, les prix vont monter. Tout comme à l’inverse, au Japon ou dans l’ex-Union soviétique, les prix du logement diminuent, car ces pays connaissent une baisse massive de leurs populations.

Mais ce qui est ironique, c’est de constater que les idéologues de Québec Solidaire par exemple, refusent probablement encore de voir que le logement est régi par les lois implacables de l’offre et de la demande. On ne peut demander aux gouvernements de geler les loyers alors qu’on fait venir toujours plus de nouveaux arrivants pour combler les logements vides. Il y a quelques années, puisque le taux d’inoccupation était élevé, cela permettait aux locataires de bénéficier d’avantages ou de pouvoir négocier leur loyer. Ce qui était jadis la norme est maintenant impensable.

De même, le parc immobilier est vieillissant, et les taux d’intérêt qui montent font que les prix ne pourront pas diminuer. Il y a de même une limite à ce que les locataires peuvent payer. Un loyer est considéré comme non viable s’il atteint le tiers du revenu gagné par le locataire. Le gouvernement de Justin Trudeau prétend vouloir combattre la crise en abolissant la TPS sur les matériaux de construction. Cela ne se pas d’une grande utilité. Ce qui aiderait davantage, c’est de diminuer considérablement l’immigration, qui a un effet sur l’inflation entre autres choses.

La Banque du Canada, qui est certes indépendante, augmente les taux d’intérêt dans le but de diminuer la consommation, mais de l’autre côté, le gouvernement fédéral souhaite une augmentation massive du nombre de nouveaux consommateurs, qui eux continuent de faire tourner la machine. C’est en gros le serpent qui se mord la queue. La gauche a une responsabilité là-dedans. Pendant des années, ils ont milité pour le droit au logement, ce qu’on peut leur donner. Mais ils ont milité pour toujours plus d’immigration, et sont parfois allés jusqu’à la violence contre ceux qui remettaient en question le dogme du multiculturalisme.

La gauche a l’air idiote maintenant qu’elle est désavouée à la fois par les économistes des banques canadiennes, et même le gouvernement fédéral qui change légèrement de ton en reconnaissant du bout des lèvres qu’il y a effectivement un problème. Mais « du bout des lèvres » est trop fort, car les libéraux refusent de diminuer le nombre de 500 000 résidents permanents par année. Ils disent qu’en fait, le problème viendrait des étudiants étrangers qui fraudent le système. C’est déjà ça. Vous vous souvenez de la saga des faux collèges délivrant de faux diplômes à des Indiens venus sous de faux prétextes afin d’immigrer au Canada? Il semblerait que le problème concerne un étudiant sur cinq. Ce qui est gigantesque.

La gauche voit le monde non pas comme il est, mais comme il devrait être dans leur univers mental. Même si accueillir toujours plus d’immigrants est une aberration d’un point de vue strictement marxiste, car diminuant le poids politique des travailleurs, ils s’entêtent malgré tout à penser que l’économie n’est pas une science et qu’il faut simplement voter des lois ou de nouveaux impôts pour régler chaque aberration économique.

C’est depuis 2015 que le Québec dénonce les politiques d’immigration de Justin Trudeau. Ou même avant avec Jean Charest. S’il y a eu de nombreux lanceurs d’alerte, comme Alexandre Cormier-Denis de Nomos-TV, il a fallu que les conséquences de l’immigration massive soient si graves au Canada anglais pour que cela se manifeste au plan politique et médiatique. Si cela était limité au Québec, les libéraux ne réagissaient pas. Car il est fort probable que l’immigration soit l’arme ultime de Justin Trudeau pour finir la « job » de son père. C’est-à-dire en finir pour de bon avec ce turbulent Québec qui ne veut pas s’écraser face à la majorité canadienne.

Si l’immigration de peuplement est considérée comme un crime dans le cas de la Chine qui envoie des millions de colons Hans au Xinjiang et au Tibet, la politique canadienne en la matière se devait d’être plus subtile. Il était impensable pour un État qui se dit démocratique de noyer une région autonomiste ou indépendantiste sous des millions de colons sans que cela ne provoque un malaise mondial. Il fallait donc répartir l’immigration à travers le Canada. Mais voilà que le Canada a définitivement perdu le contrôle sur cette immigration de peuplement. Voilà pour le résultat.

Bien sûr, il y a la crise du logement, mais n’oublions pas non plus un communautarisme de plus en plus violent entre différents groupes religieux, ethniques et culturels. Les médias de la région de Toronto rapportent régulièrement des incidents entre les diasporas sikhes et hindoues. Le Canada est aussi otage des tensions qui frappent la Chine avec ses minorités. Personne n’est gagnant là-dedans, et si la gauche ne commence par un sérieux exercice d’introspection, elle sera pour toujours couverte de déshonneur. Celle d’avoir sacrifié les travailleurs et les humbles au nom d’une utopie multiculturelle aberrante d’un point de vue économique.

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