Un rapport de Statistique Canada montre que les investissements dans le secteur énergétique canadien pourraient encore diminuer de 40 % pour l’année en cours, entraînant jusqu’à 220 000 pertes d’emploi.
Le rapport reconnaît que « l’industrie du pétrole et du gaz est un contributeur important à l’économie canadienne ».
« Il est grand temps que le gouvernement fédéral reconnaisse cette réalité et adopte une nouvelle approche de l’industrie plutôt que de contribuer à l’effondrement des investissements », ont écrit Elmira Aliakbari et Ashley Stedman de Fraser.
Le bilan énergétique d’Ottawa sous Justin Trudeau a été modeste. Le gouvernement libéral a rendu difficile, voire presque impossible, la réalisation de grands projets énergétiques.
Les libéraux de Trudeau ont annulé le projet Northern Gateway en 2015, peu après avoir remporté les élections, et cette décision a créé un précédent qui allait représenter leur position sur l’énergie canadienne.
Puis vint le projet de loi C-69 qui « a créé une nouvelle agence chargée d’examiner les grands projets d’infrastructure, y compris l’énergie et les pipelines, en injectant des critères subjectifs tels que les implications « sociales » et « de genre » dans les analyses de projets », écrivent les analystes de Fraser.
Puis il y a eu l’annulation du projet Teck Resources Frontier, une perte de 20 milliards de dollars pour l’économie canadienne. L’abandon de ce projet dans lequel 8 ans de révision réglementaire se sont écoulés est devenu emblématique de l’attitude de l’investisseur général envers le Canada (indice : ce n’est pas un endroit où vous voudriez investir).
La loi sur le moratoire sur les pétroliers a restreint davantage les pétroliers « transportant du pétrole canadien au large de la côte nord de la Colombie-Britannique et [a] fermé l’accès à de nouveaux marchés ».
Comme si cela ne suffisait pas, la taxe sur le carbone est devenue le point culminant des politiques anti-énergie des libéraux, qui, selon les contributeurs de Fraser, « augmentera les coûts dans le secteur de la fabrication du pétrole de 25 % (un coup particulièrement dur étant donné que les États-Unis n’ont pas de prix du carbone comparable) ».
« Encore une fois, l’approche politique d’Ottawa a contribué à une réduction de 35 % des investissements dans le pétrole et le gaz entre 2015 et 2019. Et d’autres baisses sont attendues en raison de la pandémie et de la faiblesse des prix du pétrole, ce qui aura de graves conséquences économiques. Selon Statistique Canada, la croissance économique du Canada sera inférieure de un à deux pour cent si les réductions d’investissement annoncées par plusieurs compagnies énergétiques se concrétisent. Et surtout, moins d’investissements dans le pétrole et le gaz signifie moins de recettes pour les gouvernements, y compris le gouvernement fédéral, qui enregistrera un déficit budgétaire record de 343 milliards de dollars cette année », ont écrit Elmira Aliakbari et Ashley Stedman.
« Pour un secteur autrefois considéré comme attractif aux yeux des investisseurs, ce départ massif d’investissements, de production et d’emplois bien nécessaires devrait réveiller le gouvernement fédéral. Le Canada a besoin d’une nouvelle approche dans le secteur de l’énergie – nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de continuer sur cette même voie destructrice ».
Vous pouvez lire le rapport complet ici.