Traduit de l’anglais. Article de Jerome Gessaroli publié le 9 juin 2023 sur le site du National Post.
Un nombre croissant de Canadiens ont de plus en plus de mal à maintenir leur niveau de vie, et de plus en plus de personnes luttent pour se procurer les produits de première nécessité.
Même si une série de facteurs contributifs – tels que la hausse des prix des matières premières ou les perturbations de l’approvisionnement dues à la guerre en Ukraine – échappent au contrôle de notre gouvernement, les Canadiens croient et s’attendent néanmoins à ce que toute action ou intervention du gouvernement réduise les fardeaux auxquels ils sont confrontés. Malheureusement, les politiques gouvernementales ont trop souvent l’effet inverse et alourdissent le fardeau financier des Canadiens.
La possession d’une voiture, qui est vitale pour la plupart des Canadiens, en est un bon exemple. En 2020, la pandémie de COVID-19 a perturbé les chaînes d’approvisionnement, la production et l’expédition, ce qui a entraîné une pénurie de véhicules neufs. En conséquence, les stocks de véhicules des concessionnaires ont chuté, ce qui a fait grimper les prix. Aujourd’hui, les chaînes d’approvisionnement restent un problème, et avec des stocks de véhicules neufs toujours inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie, les constructeurs modifient leur gamme de produits en faveur de modèles plus chers pour compenser la baisse des volumes de vente.
Les prix des voitures neuves ont largement dépassé les niveaux précédents. Au cours des trois premiers mois de 2023, le prix moyen des voitures neuves au Canada a augmenté de 35 % par rapport à deux ans plus tôt, passant de 45 000 à 61 000 dollars. Le prix moyen des voitures d’occasion a augmenté de 50 % au cours de la même période.
Pour aggraver le problème, le gouvernement fédéral a imposé que 20 % des ventes de nouveaux véhicules soient des véhicules électriques (VE) d’ici à 2026, avec une transition complète vers 100 % de ventes de VE d’ici à 2035. Les constructeurs automobiles sont désormais confrontés à des défis importants et coûteux pour exploiter des lignes de production séparées mais simultanées pour les VE et les véhicules à combustion. Si les constructeurs ne peuvent pas produire suffisamment de VE pour atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement, ils devront peut-être réduire le nombre de véhicules à essence qu’ils produisent, de sorte que le pourcentage de VE augmente proportionnellement.
Malheureusement pour les consommateurs, ces deux situations entraîneront une nouvelle hausse des prix des voitures. La production d’un nombre suffisant de VE pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics entraînera une hausse générale des prix, car les VE sont plus chers que les véhicules à essence équivalents. Mais les prix augmenteront également si les constructeurs doivent réduire l’offre de véhicules à essence pour respecter le ratio de production imposé.
Une autre politique préoccupante est le Règlement sur les carburants propres du gouvernement fédéral, qui, selon une étude récente du directeur parlementaire du budget (DPB), réduira le PIB réel du Canada en 2030 de 9 milliards de dollars. En outre, le gouvernement lui-même estime à 350 dollars le coût par la tonne de dioxyde de carbone éliminée dans le cadre de ce programme.
Le programme fédéral actuel offrant des subventions aux acheteurs de VE en rajoute une couche. Dans un document publié par l’Institut Macdonald-Laurier, j’ai estimé à 355 dollars le coût de l’élimination d’une tonne de dioxyde de carbone grâce aux subventions fédérales accordées aux VE – et à 960 dollars si l’on inclut les subventions provinciales. Alors que le gouvernement fédéral affirme que la société économise 65 dollars pour chaque tonne de carbone atténuée, les coûts associés aux subventions pour les VE et au Règlement sur les carburants propres dépassent de loin tout avantage financier.
Enfin, toutes les politiques gouvernementales mentionnées ci-dessus sont injustes pour les ménages à faible revenu. Les mandats de vente de VE rendront les véhicules plus chers, ce qui nuit particulièrement aux Canadiens à faible revenu qui doivent consacrer une plus grande partie de leur argent à l’achat d’un véhicule. De même, le règlement sur les carburants propres, selon les calculs du DPB, affectera également les ménages à faible revenu de manière disproportionnée. Les subventions à l’achat de VE, quant à elles, profitent principalement aux ménages plus aisés qui peuvent se permettre d’acheter des VE plus chers et donc d’utiliser le crédit.
Si l’on examine les conséquences des prix élevés de l’automobile pour les Canadiens, on constate que les politiques régressives du gouvernement ont un impact excessif sur ceux qui peuvent le moins se le permettre. Non seulement elles aggravent la situation de nombreux Canadiens, mais elles ne réduisent pas les émissions de gaz à effet de serre d’une manière raisonnablement rentable. Nous ne le voyons peut-être pas directement, mais chaque mauvaise politique mise en œuvre érode notre niveau de vie.
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