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Les réseaux sociaux : le champ de bataille favori du Parti communiste chinois

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L’histoire se répète toujours de la même façon : un article est publié dans un grand quotidien concernant un scandale politique en Chine, un Youtubeur parle d’un fait divers ou de société se déroulant dans ce pays. Soudain, apparaît des commentaires anonymes, sur des comptes créés récemment, qui conspuent cette critique souvent légitime, avec les pires épithètes comme raciste, sinophobe ou qui encouragerait selon eux la haine contre les asiatiques. Dans certains cas, on fera de l’inversion accusatoire pour blâmer les défauts des États-Unis ou de l’Occident en général. Ou dans le cas d’une personne se donnant plus de mal derrière son écran, ça sera une réponse sur un site comme Quora qui amènera la réalité alternative du Parti communiste chinois (PCC).

Ceci n’est pas l’œuvre du Saint-Esprit : il s’agit d’une politique d’État du régime chinois pour déstabiliser nos démocraties en utilisant nos outils comme armes contre nous. Toute personne suivant l’actualité en Chine a déjà été confrontée au terme de ‘’50 cents army’’ ou Wumao. Qu’est-ce que ça veut dire? C’est que le Parti payait à la base des gens pour attaquer les opposants au régime en ligne. Ils sont payés une misère, car leur salaire serait de l’ordre de 0.50 yuans par commentaire, soit un gros dix cents canadiens.

Certains de ces trolls vivent en Chine et sont payés par l’armée pour ainsi polluer les réseaux sociaux qui sont d’ailleurs officiellement interdits là-bas. En effet, Twitter, Instagram, Facebook, Reddit, YouTube sont interdits en Chine et on ne peut y accéder librement, à moins d’avoir un VPN qui permet de contourner la grande muraille virtuelle du pays, surnommée Great Firewall. D’autres sont employés dans des fermes à trolls dans des pays sous-développés comme le Bangladesh. On peut voir des images surprenantes de ces ‘’fermes’’ qui disposent de milliers de téléphones portables sur des murs. Avec des employés payés une misère pour noyer les publications critiques du PCC sous des tonnes de messages insipides.

Les Youtubeurs SerpentZA et Laowhy86, qui sont parmi les observateurs les plus connus de la Chine sur Internet parlent régulièrement des Wumao. Parfois, ils sont parfois de simples militants du clavier qui se disent anti-impérialistes. Les trolls pro-PCC ne sont pas nécessairement payés par le gouvernement chinois. Il y en a qui ont un logiciel datant de la guerre froide qui divise le monde entre le bien et le mal. Le mal étant représenté par les États-Unis et leurs alliés. Le bien comme de raison sont les pays socialistes ainsi que les pays du sud qui sont victimes de l’oppression capitaliste. Au Québec, nous avons quelques représentants de cette ancienne mouvance communiste qui n’a pas évoluée depuis la chute du mur de Berlin. Aussi bien chez Québec solidaire que chez des nationalistes qui rêvent encore à un Québec tiers-mondiste.

Ces Wumao se réunissent sur certains groupes Facebook ou encore sur Reddit. Ils conspuent la démocratie en général, ainsi que les interventions américaines à l’étranger. Dans leur réalité alternative, la Chine n’aurait jamais agressé quiconque, ce qui en ferait un modèle comme future puissance mondiale. C’est vite fait d’oublier que le PCC a envahi le Tibet, le Turkestan oriental (actuelle région des Ouïghours, le Xinjiang en chinois), que le PCC a agressé l’Inde et le Vietnam pour des différends territoriaux, et que la volonté d’envahir Taïwan n’est pas une nouveauté.

Mis devant leurs contradictions, ils vont affirmer que le Tibet est ‘’chinois’’ de façon légitime, que le Xinjiang est peuplé de terroristes qu’il faudrait ‘’rééduquer’’ dans des centres de formation professionnels (même s’ils ont des gardes armés et des miradors), que l’Inde est un pays capitaliste dirigé par un régime ‘’fasciste’’, que le Vietnam est soumis aux américains. Nous sommes toujours dans l’inversion accusatoire ou le classique complot de la CIA qui expliquerait tout. Comme si la CIA était derrière le mouvement de protestation contre la politique zéro Covid. Alors qu’il est de plus en plus difficile pour les agences de renseignement étrangères d’infiltrer le pays. La plupart des officiels achetés par de l’argent étranger qui donnaient des renseignements ont été purgés et l’entrée dans le pays est quasi impossible avec la fermeture des frontières. Les Chinois ayant aussi une longueur d’avance en ayant infiltré nos bases de données et nos sites gouvernementaux.

Les loups guerriers de Twitter

La série de films des Wolf Warriors fut un immense succès en Chine. Cette série qui met en vedette des militaires chinois en Afrique qui sauvent le monde contre des mercenaires occidentaux sont une imitation de Rambo et des Expendables. Ça a donné naissance au terme de loups guerriers, soit un nouveau style de diplomatie par les représentants du Parti à l’étranger. Que ça soit en insultant carrément des opposants au Parti de bitch ou de petite frappe ou en partageant des memes douteux sur les guerres américaines depuis le début du XXe siècle. Le ministre des affaires étrangères Wang Yi affirmant qu’il faut combattre à tout prix les calomnies qui seraient portées contre la Chine. Ce qui détonne particulièrement de  la politique des dirigeants précédents qui était de cacher sa force et de se montrer discret.

L’ambassadeur du PCC en France a provoqué un scandale il y a quelque temps en affirmant que les Taïwanais seront rééduqués si la Chine venait à prendre contrôle de l’île démocratique et indépendante de facto depuis 1949. Il n’a jamais été renvoyé pour ces propos inadmissibles dans un pays démocratique comme la France. Même que l’on continue de leur donner des tribunes, à lui comme à d’autres ambassadeurs chinois et russes. Ici au Canada et ailleurs dans cet Occident démocratique qu’ils aiment tant conspuer.

Ce qui est le plus ironique là-dedans, c’est qu’il n’y a aucune liberté d’expression en Chine pour nos ambassadeurs, nos journalistes. Twitter n’est pas autorisé en Chine, et les dissidents chinois en exil qui osent s’aventurer sur cette plateforme reçoivent des menaces du gouvernement qui fait du chantage avec leur famille restée au pays. La page de Justin Trudeau a depuis longtemps été censurée sur l’équivalent chinois de Twitter, Weibo. Par contre, au nom de nos valeurs démocratiques, nous tolérons que des ennemis de celle-ci utilisent des réseaux sociaux qu’ils ont eux-mêmes interdits dans leur pays.

Que ça soit avec les trolls financés par le régime, ou encore par ses diplomates agressifs, la Chine nous montre ses dents. Mais est-ce qu’il est trop tard pour enfin réagir? Est-ce que le Canada, de même que la France et l’Allemagne ont depuis trop longtemps tolérés leurs abus? La menace semble déjà mieux comprise par les Britanniques, les Américains et les Australiens. Il aurait peut-être fallu les écouter. Or, le monde a changé et il faut défendre nos valeurs que sont la démocratie et la liberté contre un bloc russo-chinois renforcé par négligence de notre part face à une menace qui n’a fait que prendre de l’ampleur. Nos capitalistes espéraient faire de bonnes affaires en délocalisant en Chine. Et les européens pensaient que le gaz russe pourrait les approvisionner à long terme. Maintenant que l’ennemi a été renforcé par notre négligence, il faut unir le bloc démocratique contre ceux-ci.

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