Dans la mire du Comité de chargé de la surveillance et de la responsabilité [United States House Committee on Oversight and Accountability], les allégations de corruption visant la famille Biden gagnent en crédibilité. Elles remontent aux années Obama, alors que Joe Biden exerçait la fonction de Vice-Président. Il n’y a pas de dispositions spécifiques dans la Constitution des États-Unis qui interdisent explicitement au Vice-Président de conclure des transactions commerciales pendant son mandat. Cependant, celles-ci doivent demeurer conformes aux considérations éthiques et ne pas présenter de conflits d’intérêts. Ce qui semble de moins en moins être le cas.
Récapitulation: c’est d’abord une conversation téléphonique fuitée entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelinsky qui, en 2019, a attiré l’attention sur la possible corruption de Joe Biden en Ukraine. La divulgation des détails de cet appel a par ailleurs conduit à la première procédure de destitution contre Trump, parce que les Démocrates l’accusaient d’avoir fait pression sur l’Ukraine en rendant l’aide financière américaine conditionnelle à une enquête en lien avec la famille Biden. Trump a nié tout méfait et suggéré l’inversion accusatoire.
Après tout, Joe Biden s’était vanté d’avoir utilisé ses pouvoirs de vice-président pour forcer le limogeage de l’ancien procureur général d’Ukraine, Viktor Shokin, en menaçant le Président Petro Poroshenko de refuser un milliard de dollars de garanties de prêts américains. Le procureur Shokin était justement en train d’enquêter sur la firme énergétique ukrainienne Burisma, qui avait recruté son fils Hunter Biden pour siéger sur son conseil d’administration [en dépit de son manque de qualifications].
Le 14 octobre 2020, le New York Post fait sa première page avec l’affaire du laptop d’Hunter Biden. On y retrouve des courriels révélant qu’Hunter Biden avait facilité une rencontre entre Vadym Pozharskyi, un conseiller spécial auprès du conseil d’administration de Burisma, et son père Joe Biden, alors Vice-Président des États-Unis. Cette rencontre a eu lieu moins d’un an avant que Joe Biden n’exerce des pressions sur le gouvernement de Petro Poroshenko pour faire congédier le procureur Viktor Shoken.
Ces courriels font également état de transactions commerciales très lucratives pour la famille Biden avec la Chine, qui ont ensuite été corroborées par Tony Bobulinski, un homme d’affaires de renommée internationale à qui les Biden avaient demandé de devenir partenaire. Bobulinski, qui a rencontré Joe Biden à deux reprises afin de discuter de ses affaires avec la Chine, a par la suite beaucoup voyagé avec Jim Biden [le frère de Joe] et Hunter Biden. Quand l’affaire est sortie, Tony Bobulinski a affirmé avoir des preuves contre Joe et Hunter Biden. Il a ensuite été invité à l’émission de Tucker Carlson pour démentir les accusations de « désinformation russe » lancées par Joe Biden à son endroit.
Survenue dans le dernier droit de la campagne présidentielle, l’affaire du laptop de Hunter Biden a été délibérément réprimée sur les réseaux sociaux et étouffée par les médias mainstream, qui l’ont balayée du revers de la main en la qualifiant d’une opération de désinformation étrangère, voire d’ingérence russe. Il a ensuite fallu 16 mois pour que le New York Times reconnaisse qu’il s’agissait d’une vraie nouvelle.
En décembre 2022, les Twitter Files ont exposé les manœuvres de représentants de la communauté du renseignement, destiné aux cadres supérieurs des entreprises de presse et de médias sociaux, pour discréditer les informations divulguées sur l’affaire du laptop d’Hunter Biden. Outre, les communications à l’interne entre cadres de l’ancienne administration confirment que Twitter a pris des mesures extraordinaires pour supprimer la nouvelle, allant d’apposer un avertissement marquant le lien comme « non sécuritaire » jusqu’à bloquer sa transmission par message privé.
S’ajoutent les allégations du sténographe Mike McCormick, qui a travaillé pour Joe Biden de 2011 à 2017 et voyagé avec lui en Chine et en Russie. McCormick affirme avoir des preuves d’un stratagème de pots-de-vin de la famille Biden, et accuse Joe Biden d’être le « cerveau » derrière les relations commerciales criminelles présumées de son fils. Il ajoute que le conseiller en sécurité nationale Jake Sullivan est impliqué dans la corruption des Biden avec la firme ukrainienne Burisma et se dit prêt à témoigner devant un grand jury du Delaware à ce sujet.
Si les allégations de McCormick peuvent sembler sans fondement, le témoignage de l’ancien directeur intérimaire de la CIA, Michael Morell, devant la House Judiciary Committee s’avère irréfutable. Le 20 avril 2023, il a révélé sous serment que la campagne Biden et le secrétaire Anthony Blinken ont incité 51 membres du milieu du renseignement à signer la fameuse déclaration publique sur les courriels d’Hunter Biden. Cette lettre impliquait faussement que le reportage du New York Post au sujet du laptop de Hunter Biden était le produit de la désinformation russe. Joe Biden s’était appuyé sur cette déclaration pour discréditer les affirmations de Trump lors du débat de campagne télévisé.
Si survenait une révélation équivalente à celle-ci pouvant nuire aux aspirations politiques de Trump, la classe médiatique s’en emparerait. Tombée en même temps, la nouvelle du congédiement de Tucker Carlson par le réseau FOX News a éclipsé ce témoignage explosif de Michael Morell, même dans les podcasts et médias alternatifs sympathiques aux populistes ou aux Républicains.
De son côté, le Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre présidé par le représentant Républicain James Comer poursuit son enquête sur les affaires de la famille Biden. Le 16 mars 2023, Comer a publié un « Premier Memo sur les relevés bancaires » détaillant un paiement de 3 millions de dollars provenant de la société State Energy HK Limited [liée à CEFC China Energy] et reçue par Rob Walker, l’associé des Biden, en 2017. Environ 1 million de dollars de cet argent a ensuite été transféré de Walker à plusieurs membres de la famille Biden – dont Hallie Biden.
Le 10 mai 2023, le président du Comité James Comer et les législateurs Républicains ont tenu une conférence de presse détaillant les preuves contenues dans un « Deuxième mémo sur les dossiers ». On y apprend que la famille Biden et ses associés Rob Walker et James Gilliar ont créé plus de 20 sociétés LLC [Limited Liability Companies] durant la période où Joe Biden était Vice-Président, qu’ils ont reçu des millions provenant de ressortissants étrangers, puis tenté de dissimuler la source des fonds.
Les révélations les plus explosives du mémo sont en lien avec le magnat de l’immobilier Gabriel Popoviciu, qui faisait l’objet d’une enquête pour corruption criminelle en Roumanie. Accusé d’avoir soudoyé un responsable de l’université pour acheter un terrain de 550 acres appartenant au gouvernement à un prix considérablement réduit, Popoviciu avait embauché Hunter Biden dans le cadre d’une campagne d’influence visant à persuader les procureurs anti-corruption de conclure un accord ou d’abandonner l’affaire. Hunter Biden, alors conseiller juridique dans le cabinet d’avocats Boies Schiller Flexner, avait fait intervenir des partenaires de la firme ainsi que l’ancien directeur du FBI Louis Freeh pour aider la cause de Popoviciu, qui malgré leurs efforts, a été condamné à 9 ans de prison pour des infractions liées à la corruption. Popoviciu avait néanmoins versé une somme totale de plus d’un million de dollars aux membres de la famille Biden en 2016.
Le 10 mai 2023, le FBI vient de laisser passer la date butoir à laquelle il devait divulguer un document non classifié qui selon le Comité, allait exposer un « stratagème criminel » de Joe Biden, provoquant la colère des Républicains qui avaient soumis l’assignation à comparaître.
La défiance du service de renseignement n’a ici rien d’étonnant. Le FBI, qui était en possession de l’ordinateur portable d’Hunter Biden depuis la fin 2019, a tout fait pour étouffer l’affaire depuis le début. Par comparaison, en début 2017, le FBI s’était contenté de beaucoup moins pour intervenir et limoger le Général Michael Flynn, alors Conseiller à la sécurité nationale de l’administration Trump. Ce continuel refus de coopérer laisse présager la possibilité de révélations très dommageables pour Joe Biden.