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L’histoire du mouvement conservateur québécois depuis 1960

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Dans les années 60 et 70, le Québec fut le théâtre de la Révolution Tranquille. Le gouvernement du Québec a bâti le Québec moderne avec la mise en place d’une bureaucratie imposante : création d’un système de santé universel, de la Caisse de dépôts et de placements du Québec, du ministère de l’Éducation, de la SAAQ, etc.  En conséquence, l’État s’est emparé du domaine social au détriment du Clergé catholique qui en avait le monopole. Donc depuis 1960, l’État providence, par l’entremise du modèle québécois, est prédominant dans le paysage politique québécois. Est-ce que le mouvement conservateur québécois a disparu de la carte après la mort de leur champion Maurice Duplessis le 12 septembre 1959 ? La réponse est non. La droite québécoise a bel et bien survécu au raz-de-marée social-démocrate. Au fils des ans, des partis politiques ont été les porte-étendards des conservateurs. Allons voir cela de plus près. 

Le Ralliement créditiste

Après la défaite de 1970, l’Union nationale commença sa lente agonie. Une partie de son électorat a joint le Parti québécois et le Crédit social est devenu le parti des conservateurs (non souverainistes) anciennement unionistes. Le Ralliement créditiste est un parti de droite qui a œuvré au Québec dans les années 70. Il partageait les mêmes valeurs conservatrices que son cousin qui a été actif sur la scène fédérale.   

« À l’image, du Crédit social, le RC, qui voit le jour en 1970, s’inspire des idées du major Clifford H. Douglas. Critique à l’endroit du système économique, il privilégie une distribution plus juste, prônant le versement d’un crédit social procurant aux citoyens le “pouvoir d’achat suffisant pour jouir des biens et services produits par l’entreprise capitaliste”. (http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pagesPartis.jsp?parti=RAC)

Ce parti conservateur pourfendait le syndicalisme, l’interventionnisme étatique et l’indépendantisme. Également, il était contre la réforme de l’Éducation. En conséquence, le Clergé a perdu ce pouvoir. Cependant, le RC prônait des idées qui peuvent être reliées à la gauche : une intervention de l’État dans la santé et la mise en place d’un revenu minimum garanti pour les familles.  

Au niveau constitutionnel, les créditistes ont tenté de proposer une troisième voie nationaliste. “En mai 1971, il propose l’abolition de la monarchie, la reconnaissance des deux nations fondatrices, réclame le droit à l’autodétermination des provinces, le rejet de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique et une nouvelle Constitution garantissant des pouvoirs du Québec en matière de crédit, de fiscalité directe, de commerce et d’immigration”. Donc, le Ralliement créditiste était beaucoup plus nationaliste que la CAQ.

Les succès électoraux de ce parti ont été éphémères. Lors des élections de 1970, le RC a obtenu 11,2 % des voix et a fait élire 12 députés. C’était un bon résultat pour ce jeune parti conservateur et populiste. Il a fait élire des députés en Estrie et dans la région de Québec où il y a toujours eu un vieux fond bleu.  

Néanmoins, ce parti n’a pas réussi à se démarquer à long terme sur la scène politique québécoise. Cette dernière était dominée par le débat sur l’avenir du Québec. De ce fait, le RC fut coincé entre le PQ souverainiste et le PLQ fédéraliste. En conséquence, il n’y avait pas de place pour un parti populiste nationaliste et ce dernier est disparu quelques années plus tard. 

En résumé, le Ralliement créditiste était une formation politique conservatrice sur les plans économique et identitaire. Au niveau social, il préconisait un populisme de gauche. Son chef le plus connu, Camil Samson, était un politicien populiste et conservateur.

Donc, malgré le fait que la Révolution tranquille a balayé le Québec dans les années 60 et 70, un parti conservateur a quand même réussi à se démarquer : le Ralliement créditiste. 

Dans les années 80, les débats politiques étaient encore dominés par la question nationale : le référendum de 1980, le rapatriement unilatéral de la Constitution de 1982 et l’Accord du Lac Meech. En conséquence, les conservateurs étaient divisés dans les deux camps. 

Par contre, cela a changé avec le naufrage de l’Accord du Lac Meech. À la suite de cet échec, le PLQ a mis en place la commission Allaire afin de concocter sa nouvelle position constitutionnelle. Le rapport Allaire demandait une large autotomie du Québec avec de nouveaux pouvoirs en matière d’immigration, de culture, etc.  L’establishment libéral a rejeté les mesures plus nationalistes du rapport Allaire et proposa l’Entente de Charlottetown. Alors, les libéraux nationalistes, avec Mario Dumont et Jean Allaire à sa tête, ont quitté le PLQ et formé un nouveau véhicule politique, l’Action démocratique du Québec. 

L’ADQ était une formation politique conservatrice sur les plans économique et identitaire. 

Tout d’abord, durant son parcours politique, Mario Dumont a remis en question le modèle québécois, un système social-démocrate où l’État intervenait beaucoup socialement et économiquement.   Par exemple, lors de la mise en place du système des centres de la petite enfance, le chef de l’ADQ s’y opposait fortement, car le gouvernement allait créer un monstre bureaucratique qui serait hors de contrôle dans le futur. Force est de constater qu’il avait bien raison. L’ADQ préconisait moins d’intervention de l’État dans l’économie et laisser plus de lassitude à l’entreprise privée. De plus, afin de désengorger le système de santé, Mario Dumont croyait que le système privé pourrait jouer un rôle dans les soins de santé. Donc, les troupes de Mario Dumont défendaient des politiques conservatrices assumées. 

Ensuite, sur le plan identitaire, l’ADQ était un parti politique nationaliste. Cette dernière ne prônait pas l’indépendance du Québec. Lors du référendum de 1995, Mario Dumont était dans le camp du OUI, car il pensait que notre province devait obtenir un statut particulier au sein du Canada. Après le référendum, un conservatisme identitaire a défini bien ce parti. C’était le Québec d’abord et avant tout.

De 1994 à 2002, Mario Dumont fut le seul combattant de la droite québécoise à l’Assemblée nationale. 

Cependant en 2002, l’ADQ a fait élire quelques députés dans des élections partielles. La montée de ce parti pouvait s’expliquer par l’impopularité du gouvernement Landry, de l’Opposition officielle libérale et de la soif de changement des Québécois. Pendant des mois, l’ADQ a trôné au sommet des intentions de vote. La droite québécoise pensait être aux portes du pouvoir. Mais, lors des élections de 2003, cette dernière a subi une dégelée en élisant seulement quatre députés. L’échec de l’ADQ peut s’expliquer par son programme trop à droite pour l’époque et par une campagne de dénigrement orchestrée par la gauche québécoise : syndicats, le PQ, les groupes communautaires, artistes, etc. 

En 2007, la crise des accommodements raisonnables frappa le Québec de plein fouet. Le chef du PQ André Boisclair a abandonné la position nationaliste du parti et Mario Dumont en a fait son cheval de bataille lors des élections du 26 mars 2007. Ce soir-là, l’ADQ devint l’Opposition officielle avec 41 députés. Mario Dumont était tout près du pouvoir. Le nationalisme adéquiste a séduit la majorité francophone. En conséquence, la vague adéquiste a déferlé sur le Québec au printemps 2007. 

De 2007 à l’élection de décembre 2008, Mario Dumont n’a pas su convaincre l’électorat qu’il était prêt à prendre le pouvoir. Sa cinglante défaite aux élections de 2008 s’explique par le manque d’expérience de la députation adéquiste et par les attaques provenant des médias de masse, des syndicats, etc. 

Après cette défaite, Mario Dumont a pris sa retraite de la vie politique. Pendant trois ans, Gérald Deltell a dirigé une députation de droite limitée de moins de dix élus. 

En 2011, la CAQ de François Legault a avalé l’ADQ et les militants de la droite québécoise se sont regroupés au sein du petit Parti conservateur du Québec. 

C’est seulement en 2013 que le PCQ a commencé à se faire connaître sous le leadership d’Adrien Pouliot. D’année en année, le PCQ a augmenté ses appuis, mais pas assez pour faire élire des députés. À mes yeux, ce sont le manque de notoriété de M. Pouliot et son programme trop basé sur l’économie qui ont empêché les conservateurs québécois de faire leur entrer à l’Assemblée nationale.  

L’an prochain, les militants du PCQ vont se choisir un nouveau chef. Éric Duhaime et Daniel Brisson sont les deux seuls candidats en ce moment. 

En terminant, le mouvement conservateur québécois a eu de l’influence sur le système politique québécois. Le Crédit social et l’ADQ ont réussi à faire élire des députés. Est-ce que le PCQ sera en mesure de faire la même chose ? À mes yeux, Éric Duhaime serait le seul qui pourrait réussir l’exploit, et ce, pour deux raisons. Premièrement, c’est le meilleur porte-parole de la droite québécoise. Il est connu du grand public et il est combattif. Ensuite, il a une vision claire du conservatisme. C’est un conservateur convaincu : un libertarien et un nationaliste. C’est exactement ce que la droite québécoise a besoin pour rebondir. Cela semble fonctionner pour eux. Selon un sondage Angus Reid, le PCQ obtient 9 % des intentions de vote au Québec. Cette croissance des appuis s’explique par la candidature d’Éric Duhaime à la chefferie du parti. Est-ce que les conservateurs québécois peuvent poursuivre sur leur lancée ? Seul le temps nous le dira. 

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