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Liberté d’expression – d’où provient la menace?

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Les démocraties libérales occidentales sont généralement ancrées dans des traditions qui valorisent le dialogue ouvert et la participation civique, permettant l’expression d’une large gamme d’opinions, y compris celles critiques envers le gouvernement.

Cela dit, on a vu s’intensifier une volonté de légiférer pour encadrer la liberté d’expression depuis les années 2010, alléguant le besoin de répondre aux préoccupations concernant la montée des discours haineux et de la violence en ligne.

La liberté d’expression ne tient qu’à un fil. Même dans un pays comme les États-Unis, où le 1er Amendement de la Constitution garantit une liberté d’expression presque absolue, on voit poindre un discours cherchant à justifier la nécessité de la baliser.

Les gouvernements n’ont pas besoin de passer par l’appareil législatif pour imposer des restrictions à la liberté d’expression. On l’a vu pendant l’épisode du COVID: les pressions des gouvernements ont suffit pour que des plateformes comme Facebook, Twitter et YouTube adoptent des mesures spécifiques pour lutter contre la « désinformation »: avertissements, étiquetage et redirection vers des sources officielles, comme le site de l’OMS. Les géants du Big Tech ont aussi supprimé des publications contenant des informations jugées fausses, trompeuses ou non vérifiées. Idem dans le cas de l’élection présidentielle de 2020. YouTube avait appliqué des règles strictes concernant tout contenu remettant en question la légitimité du résultat. Les comptes qui enfreignaient ces règles pouvaient voir leurs vidéos supprimées ou leur chaîne suspendue. [En juin 2023, YouTube a abrogé sa règle interdisant d’alléguer que l’élection de 2020 ait été volée. Pourquoi? Risquait-elle de devenir inconvenante pour l’autre camp en 2024?]

Qui réclame que la liberté d’expression soit mieux encadrée? Formulé autrement: qui cautionne la censure au nom de la lutte contre la « haine » et la « désinformation »? Les restrictions sur la liberté d’expression sont généralement attribuées aux régimes autoritaires, fascistes et communistes. En revanche, le libéralisme valorise généralement la liberté d’expression, qu’il considère comme un droit fondamental. Sauf que dans le cas présent, c’est le camp qui se réclame du libéralisme, et de surcroît celui qui accuse ses adversaires politiques d’autoritarisme et de fascisme, qui cherche à en restreindre la portée, allant jusqu’à l’appel à la censure.

Il faut préciser que ce camp « libéral » [néo-libéral, en fait] s’est rapproché d’une gauche qui, sans nécessairement être communiste en bloc, a largement intégré le néo-marxisme intersectionnel [wokisme]. J’y reviendrai.

Quels sont les principaux acteurs politiques qui appellent à limiter la liberté d’expression?

En tête de liste, on retrouve Hillary Clinton. Sur les ondes de CNN, elle a affirmé cette semaine que si les plateformes comme Facebook, Tik Tok, X et Instagram « ne modèrent et ne surveillent pas le contenu, nous allons totalement perdre le contrôle ». « Nous », faisant référence à l’establishment Démocrate. Invitée à l’émission de Rachel Maddow en septembre dernier, Clinton a proposé que les partisans de Trump soient mis en accusation pour avoir partagé de la « propagande » émanant de « l’ingérence russe » dans les élections. Ce serait essentiellement un moyen d’intimider, voire d’interdire, la partisannerie Républicaine sur les réseaux sociaux. Elle ose tenir de tels propos alors qu’on sait que toute l’affaire RussiaGate est une supercherie provenant de la campagne Clinton en 2016.

Kamala Harris est aussi une grande défenseure des restrictions à la liberté d’expression. En mai 2019, alors qu’elle prenait la parole à la convention nationale de la NAACP [National Association for the Advancement of Colored People – en français: Association Nationale pour la Promotion des gens de couleur], Harris a affirmé que son administration « tiendra les plateformes de médias sociaux responsables de la haine qui s’infiltre sur leurs plateformes, car elles ont la responsabilité de contribuer à lutter contre cette menace pour notre démocratie »; « Nous remettrons le ministère de la Justice des États-Unis dans les affaires de la justice. Nous doublerons la Division des droits civiques et dirigerons les forces de l’ordre pour lutter contre cet extrémisme [c’est-à-dire, le mouvement MAGA] ». Elle venait tout juste de répéter l’affirmation mensongère selon laquelle Donald Trump aurait qualifié les néo-nazis de « gens très bien » suite aux événements de Charlottesville [en 2017] alors qu’il avait catégoriquement condamné les néo-nazis et les suprématistes blancs. « Ce président n’essaye pas de rendre à l’Amérique sa grandeur, il essaie de rendre à l’Amérique sa haine », avait-elle ajouté. Comme quoi, la « désinformation » et la « haine » sont à géométrie variable. De faussement accuser, en toute connaissance de cause, son adversaire d’avoir loué les néo-nazis et les suprématistes blancs n’est ni véridique, ni bienveillant.

En septembre, alors qu’il participait à un atelier du Forum Économique Mondial, l’ancien candidat présidentiel John Kerry [qui avait perdu contre George W. Bush à l’élection de 2004] a affirmé que le 1er amendement « constitue un obstacle majeur à la suppression de la désinformation ».

Certains personnages moins connus tiennent des propos bien plus extrêmes. Paula Collins, candidate Démocrate pour le 21ème district de New York à la Chambre des Représentants, estime que les partisans de Trump devraient être rééduqués dans des camps. Rien de moins.

Au Canada, Justin Trudeau s’est affairé à limiter la liberté d’expression, qui ne bénéficie pas d’autant de protections qu’au sud de la frontière [Trudeau représente la même famille idéologique que les Démocrates de Kamala Harris]. Sa loi C-63 impose aux plateformes numériques des responsabilités accrues, telles que la suppression rapide de tout contenu préjudiciable, notamment s’il incite à la violence ou s’il s’agit de propos « haineux ». L’application sévère de sanctions avec des amendes et des peines plus lourdes pour les crimes motivés par la haine soulève des préoccupations concernant la liberté d’expression. L’incitation à la violence était couverte par le Code criminel canadien. De plus, l’article 264.1 criminalisait déjà les menaces susceptibles de causer la mort ou des lésions corporelles à toute personne. Cette loi aurait dû se limiter à la protection des enfants contre les contenus inappropriés en ligne.

En Europe, c’est encore le même camp qui cherche à restreindre la liberté d’expression. Ursula Von der Leyen a fait de la lutte contre la « désinformation » sa priorité, notamment dans le contexte des élections européennes et de la crise sanitaire. Sous sa direction, l’Union Européenne a mis en place le Digital Services Act [DSA] afin de réglementer les services en ligne à travers toute l’union, et d’exiger une meilleure modération de la part des plateformes. Il y a en outre le Règlement (UE) 2021/784, qui vise à lutter contre la diffusion de contenus illicites, y compris le discours haineux et la désinformation et qui s’inscrit dans une ligne d’actions visant à protéger la « démocratie ». Il y a aussi le Code de conduite sur les discours haineux en ligne, qui sans faire office de loi formelle, a pour but de faire supprimer rapidement les discours haineux sur les plateformes en ligne.

En France, c’est le gouvernement Macron qui, en 2020, a adopté la Loi Avia pour lutter contre la « haine » sur Internet. Son objectif ressemble aux initiatives énumérées précédemment: combattre la « haine » en ligne tout en imposant aux plateformes numériques des responsabilités accrues en matière de modération des contenus.

C’est toujours le même camp politique qui cherche à contrôler ce qui s’échange sur les réseaux sociaux: la famille mondialiste ; ce bloc qui résulte de l’interaction, et dans certains cas de la fusion, du néo-libéralisme qui prône la réduction du rôle de l’État, et du néo-marxisme intersectionnel et immigrationniste, qui prône la diversité et l’inclusion. On y retrouve tous les gouvernements appuyés par le Forum Économique Mondial de Davos, soit ceux qui sont prêts à renoncer à la souveraineté nationale pour épouser des objectifs globaux et se soumettre aux structures supranationales. Ce sont également tous des partis qui souscrivent à l’urgence climatique et qui prennent des engagements similaires pour réduire les émissions de carbone [comme l’interdiction de la vente de nouveaux véhicules à essence à court terme].

La classe globaliste comprend qu’elle perd l’assentiment public. Elle parvient encore à se maintenir aux commandes, mais les gains électoraux réalisés par les populistes et conservateurs un peu partout en occident suggèrent que ses jours sont comptés. La popularité inébranlable d’un Donald Trump, en dépit de l’acharnement juridique et propagandiste déployé contre lui, fait trembler l’establishment.

La résurgence du sentiment nationaliste constitue l’ultime rempart contre leurs visées globalistes. Il entraîne aussi une revalorisation des traditions qui s’inscrit dans une guerre culturelle. Les changements culturels précèdent et façonnent les développements politiques. Tandis que le conservatisme s’installe comme nouvelle contre-culture, le rejet d’un néo-progressisme devenu décadent [et des valeurs qu’il cherche à imposer] annonce un changement de cap. C’est pourquoi le refus de voir des drag queens hypersexualisées interagir avec de jeunes enfants se fait associer à de la « haine » par les idiots utiles du régime. La désignation de « propos haineux » est utilisée pour attaquer les internautes engagés dans le combat culturel pour le camp patriote/populiste/conservateur [il en va de même pour les accusations formulées à partir de mots en « phobe »]. Il peut y avoir de réels propos haineux en ligne, mais les menaces et le discours qui incite à la violence sont déjà criminalisés. Les lois pour encadrer le discours visent à maintenir le contrôle – comme nous l’explique Hillary Clinton.

C’est un régime politique corrompu qui est menacé, et non « la démocratie ». Pour le sauver, l’élite au pouvoir est prête à déroger à certains principes démocratiques, comme la liberté d’expression. Dans ce sens, la démocratie court effectivement un risque, mais renversé. Le régime excelle dans l’inversion accusatoire.

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