Il ne se passe pas une journée sans que TVA fasse de longs reportages sur Donald Trump. À quel point il fait du mal à l’Amérique et au reste du monde. À les écouter, il est déjà président des États-Unis et serait même le nôtre. En tout cas, la couverture biaisée de TVA Nouvelles en dit long sur notre époque. Voici pourquoi.
Imaginez qu’un pays étranger couvre tous les faits et gestes de notre premier ministre. Ou même du chef de l’opposition actuelle et candidat au poste de premier ministre. Vous trouveriez ça bizarre, non? Et vous auriez raison. Mais il semblerait que chez nous, cela soit parfaitement convenable pour les médias, en particulier TVA Nouvelles, d’avoir une obsession maladive pour Donald Trump.
Trump n’est pas encore président que le bulletin de nouvelles est centré sur lui. Mais que font-ils de la politique québécoise et canadienne? Bah ça, ce n’est pas important. Les frasques à Trudeau, l’incompétence crasse de François Legault sont moins importantes dans nos vies que le candidat républicain à la Maison-Blanche.
Même les personnes qui regardent assidûment TVA se rendent compte que quelque chose cloche. Pourquoi ils en font une telle obsession? Une théorie là-dessus. C’est que Trump cristallise tellement les divisions politiques de notre époque qu’il est le représentant sur terre de la guerre culturelle qui a cours entre progressistes et conservateurs.
Trump a beau être américain, il représente pour une bonne partie de la population les tensions identitaires de notre époque. Comment protéger nos frontières? Ou même pour certains, ne devrait-on pas ouvrir les frontières à tout le monde? Il n’y a plus de nuance. C’est noir et blanc. Trump pour plusieurs est l’incarnation du mal, et des maux qui ravagent notre société.
Pourtant, Trump, comme le Rassemblement national en France, ne sont que des conséquences à des décennies de libéralisme, de paupérisation des classes laborieuses. Certains se sont enrichis par le biais de l’immigration massive, pendant que la majorité du peuple voit ses conditions de vie diminuer. L’inflation frappe comme jamais dans l’histoire canadienne.
Pourtant, pour TVA et certains progressistes, le problème, ce n’est pas le libéralisme sociétal, la financiarisation de l’économie ni la gestion désastreuse de la pandémie, mais Donald Trump, car il serait l’incarnation du mal. À force d’essayer d’enfoncer un message dans la gorge, les médias ont créé l’effet contraire de ce qu’ils recherchaient : Trump est beaucoup plus appuyé qu’avant, et les médias traditionnels souffrent de la crise de confiance du public.
Encore une fois, le camp progressiste et les médias traditionnels sont incapables de toute forme d’introspection. Pourquoi les gens « coupent le câble »? Il faut arrêter de chercher plus loin. Il y a un tel manque d’objectivité que les gens se sont lassés des discours de peur. Et non, nous ne sommes pas des Américains. Malgré ce que TVA Nouvelles peut bien penser. Trump ne sera pas notre président cet automne. Et il ne le sera jamais.