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MALCOLM | Des églises brûlent au Canada – où est l’indignation ?

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Par Candice Malcolm

Le Canada a atteint un seuil inquiétant cette semaine : plus de 50 églises ont maintenant été vandalisées, profanées ou incendiées depuis l’annonce à Kamloops, en Colombie-Britannique, de la découverte de tombes non marquées près d’un pensionnat.

Cinquante communautés ont été privées d’un espace sacré pour prier et effectivement privées d’un droit fondamental qui nous est cher au Canada – à tel point qu’il s’agit du tout premier droit énuméré dans notre Charte des droits et libertés.

« Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit… Chacun jouit des libertés fondamentales suivantes : (a) la liberté de conscience et de religion. »

La liberté de prier et le droit d’accéder à son lieu de culte doivent s’appliquer à tous les Canadiens. Et pourtant, notre gouvernement ne fait pas respecter ces droits pour un trop grand nombre.

Alors, où sont les politiciens ? Où sont les policiers ? Pourquoi ces églises ne sont-elles pas protégées ?

Rex Murphy s’est penché sur cette question dans une récente chronique du National Post, et il a fait remarquer que pendant que les églises brûlent, le gouvernement Trudeau a organisé cette semaine deux sommets sur le sujet même de la protection de la liberté de religion – l’un consacré aux Canadiens juifs et l’autre aux Canadiens musulmans.

« Ce que je trouve plutôt inexplicable, c’est qu’alors que notre gouvernement fédéral s’occupe à juste titre des actes de discrimination visant les fidèles juifs et musulmans, il n’y a, pour autant que l’on puisse en juger, aucun sommet prévu pour traiter de la vague actuelle d’hostilité destructrice dirigée contre les fidèles chrétiens », a noté Rex Murphy.

Au lieu d’une quelconque défense passionnée de la liberté de religion ou de la solidarité envers ceux qui ont perdu leur lieu de culte, la gamme des réactions au Canada va de l’indifférence tranquille à l’acclamation en passant par la complicité pure et simple.

Le 2 juillet, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’il « comprend la colère » et a gentiment répliqué en disant que les attaques étaient « inacceptables et mauvaises ». Depuis, il est resté silencieux.

L’ancien conseiller principal du Premier ministre, Gerald Butts, a déclaré sur Twitter que les attaques étaient « compréhensibles ».

CTV News a montré des images d’une incendiaire attaquant une église, mais a choisi de protéger son identité en brouillant son visage pendant la diffusion.

Les premiers incendies criminels ont visé des églises situées dans des réserves des Premières nations, et beaucoup y ont vu une forme légitime d’expression politique pour réparer un tort historique. Il m’a semblé particulièrement cruel, de mon point de vue, de priver les chrétiens indigènes de leur lieu de culte à un moment comme celui-ci. C’est comme frotter du sel dans une plaie ouverte.

Les partisans du « tout brûler », en revanche, ont célébré ce qu’ils ont perçu comme une justice d’autodéfense.

Cela a permis un déchaînement qui, s’il se produisait dans n’importe quel autre pays du monde, ou à l’encontre de n’importe quel autre groupe confessionnel, les dirigeants canadiens dénonceraient à juste titre cette persécution ignoble.

La dernière série d’incendies criminels et d’attaques est tout aussi odieuse.

Tôt le matin du 19 juillet, un incendie délibéré a détruit l’église copte orthodoxe St. George à Surrey, en Colombie-Britannique. L’église avait été construite par des réfugiés qui avaient fui la persécution et l’intolérance religieuses au Moyen-Orient et qui croyaient avoir trouvé la paix et la sécurité dans cette banlieue canadienne tranquille.

Cette nouvelle fait suite à une information similaire selon laquelle l’église de l’Alliance House of Prayer à Calgary a été endommagée lors d’une attaque en juillet. Cette église appartenait à l’Alliance vietnamienne de Calgary, et sa congrégation comprenait principalement des immigrants et des réfugiés du Vietnam et des Philippines.

Vendredi matin, le nombre d’églises attaquées s’élevait à 52, dont un plus grand nombre d’églises d’immigrants avec des congrégations provenant des anciens pays soviétiques. Encore une fois, l’ironie cruelle est que de nombreuses personnes de foi choisissent de s’installer au Canada en raison de notre engagement historique envers la liberté de religion.

Lorsque les nouveaux arrivants font une demande pour venir au Canada, en tant que visiteurs ou immigrants, le gouvernement pose la question suivante : « Avez-vous déjà été témoin ou avez-vous déjà participé… au pillage ou à la profanation d’édifices religieux ? »

Le Canada n’accueille explicitement pas ceux qui ne respectent pas quelque chose d’aussi proche et cher que la tolérance et la liberté religieuse. Et pourtant, trop de dirigeants politiques ne parviennent pas à faire respecter ces droits sacrés sur notre propre sol.

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