• partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Mark Carney, un PM compromis?

Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Ces derniers temps, l’attention s’est portée sur Mark Carney, notamment sur le fait qu’il possède trois passeports : canadien, britannique et irlandais. Cette particularité a soulevé des questions quant à son identité politique et ses allégeances, notamment lorsqu’il est qualifié « d’Européen » dans de nombreux évènements mondiaux comme le Forum économique mondial. Ce détail, anodin pour certains, alimente néanmoins les débats sur son attachement à la nation canadienne et sur les influences qui pourraient guider ses décisions politiques.

Par ailleurs, de nombreux observateurs estiment que Carney représente une simple continuité du gouvernement Trudeau. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, il a été un conseiller économique influent auprès du Premier ministre et a contribué à façonner les politiques économiques du gouvernement libéral. Son rôle dans l’élaboration des grandes orientations budgétaires de Trudeau est indéniable, et sa récente prise de leadership au sein du Parti libéral semble confirmer la volonté d’une continuité idéologique et politique.

Certains aspects de son parcours soulèvent des controverses encore plus importantes, notamment en ce qui concerne son rôle au sein du fond d’investissement Brookefield Asset Management, qui investissait dans des projets dans les hydrocarbures partout sur le globe au même moment où il conseillait à Trudeau de mettre en veilleuse du secteur énergétique canadien. Sans parler du fait qu’il a encouragé le déplacement du siège social de Toronto à New-York aussi récemment que le 1er décembre 2024! Cette contradiction évidente par rapport à son discours de nationalisme économique relève du double discours et démontre qu’il poursuit des intérêts privés incompatibles avec ses prises de position publiques.

Ces préoccupations ont été mises en avant par son principal opposant, Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur. Dans un récent discours, Poilievre a dénoncé l’opacité entourant les intérêts financiers de Carney, insistant sur le fait que les Canadiens méritent une transparence totale de la part de leurs dirigeants :

«Et maintenant, nos amis libéraux, après avoir causé tous ces dégâts, vont nous jouer un tour sournois ce soir. Ils vont tenter de se faire élire pour un quatrième mandat en remplaçant Justin Trudeau par son conseiller économique Mark Carney. Les conseils de M. Carney ont fait augmenter les impôts, le coût du logement et les prix des denrées alimentaires, alors qu’il a personnellement profité du transfert de milliards de dollars et de milliers d’emplois du Canada vers les États-Unis. En travaillant pour Trudeau, Carney a rendu le Canada plus faible et plus pauvre. En travaillant pour lui-même, M. Carney a rendu les États-Unis plus forts et plus riches.»

La question des conflits d’intérêts est d’autant plus préoccupante que Carney a récemment plaisanté sur ces accusations lors de son discours de victoire. Son ton léger et son attitude décontractée face à ces critiques sont une preuve de triomphalisme très déplacé pour un non-élu.

En effet, faut-il rappeller que sa récente victoire à la tête du Parti libéral ne repose pas sur une élection nationale, mais sur un processus interne où même des mineurs avaient le droit de vote!? Bien que cette transition de pouvoir soit parfaitement légale au Canada, elle pose des questions sur la représentativité et la légitimité démocratique de Carney en tant que futur chef du gouvernement. C’est bien beau les discours de victoire, mais sa priorité en ce moment devrait être de déclencher rapidement des élections générales.

Pierre Poilievre, quant à lui, ne manque pas de souligner l’impact de cette situation sur la scène internationale. Selon lui, Donald Trump « Va avoir un grand sourire dans son visage, lorsqu’il exploitera tous les nombreux conflits d’intérêts de Carney pour attaquer les travailleurs canadiens et les emplois canadiens. »

Ainsi, l’accession de Mark Carney au leadership libéral soulève de nombreuses questions sur l’orientation future du Canada. Entre soupçons de conflits d’intérêts, continuité des politiques trudeauistes et contestations démocratiques, son arrivée sur le devant de la scène politique n’annonce rien de bon. En outre, son arrivée à la tête du Parti libéral inquiète particulièrement dans l’Ouest canadien, notamment en Alberta, où les tensions avec le gouvernement fédéral sont déjà vives. Il devient de moins en moins farfelu de penser que si Carney remporte les élections à venir, l’Alberta pourrait chercher à briser son enclavement en rejoingnant les États-Unis, déclenchant un effet domino incontrôlable.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi
  • Nouvelles semblables
  • Autres articles de Philippe Sauro-Cinq-Mars