Selon certains commentateurs politiques américains, de récents changements dans le mode de vie et les comportements de Mark Zuckerberg suggérerait qu’il glisserait tranquillement mais sûrement vers le conservatisme.
C’est du moins l’avis de Brandon Tatum, qui dit : « Basé sur son comportement, basé sur les gens avec qui il se tient, basé sur ses positions par rapport à certaines choses, la manière qu’il s’habille, etc. Je sais que ça ça semble fou à dire, mais je le regardais à un combat de la UFC et j’étais comme « il se tient avec Dana White? – qui est le plus gros supporteur de Donald Trump sur la planète terre?! -, il se tient avec des gens de la UFC, il fait du jiu jitsu, il challenge Elon Musk à un combat de boxe : il a l’air de se diriger vers le conservatisme. »
Tatum pointe ensuite une récente entrevue suite à l’attentat manqué sur Donald Trump, où Zuckerberg se montre particulièrement sympatique à l’égard de l’ex-président. Commentant les élections à venir, il commence d’abord d’une manière curieuse, affirmant : « J’ai fait des trucs par le passé, je ne prévois pas le faire cette fois-ci, et ça inclus, d’ailleurs, de ne pas supporter ni l’un ni l’autre des candidats. Maintenant écoutez ; évidemment qu’il y a un tas de choses folles qui se produisent partout dans le monde, je veux dire, les évènements historiques du weekend dernier… Je veux dire, sur une note plus personnelle, voire Donald Trump se lever après s’être fait tirer au visage et brandir son poing dans les airs avec le drapeau américain…est… l’un des trucs les plus badass que j’ai vu dans ma vie. Je veux dire, écoutez, à un certain niveau, je pense qu’en tant qu’américain, il est difficile de ne pas être émotif face à cet esprit ».
Pour beaucoup de gens, la phrase « J’ai fait des trucs par le passé, je ne prévois pas le faire cette fois » est une admission de culpabilité pour le « shadowbaning » massif des voix conservatrices. Zuckerberg insinuerait-il qu’il ne comptait plus censurer la droite? Ce ne sont évidemment que des spéculations, mais qui pourraient être moins folle qu’elle n’y paraissent.
D’abord, Mark Zuckerberg a vieilli depuis sa fameuse chambre de dortoir d’Harvard. Il a maintenant 40 ans et on sait bien que politiquement parlant, prendre en âge rime souvent avec une attitude plus réaliste et au bout du compte plus conservatrice. Particulièrement chez les très riches…
Ensuite, il est vrai que certains ont remarqué cette nette remise en forme de Mark Zuckerberg, allant même jusqu’à des memes rigolant sur la surprise de trouver Mark Zuckerberg étrangement séduisant du jour au lendemain. Une sorte de glow up que beaucoup pourraient associer aux théories masculinistes et de manière plus générale, au mouvements traditionnalistes-conservateurs qui valorisent plus que tout l’activité physique.
C’est étirer quelque peu l’élastique d’associer hors de tout doute l’attitude vis-à-vis le conditionnement physique à l’alignement politique, mais étrangement, en notre époque où il ne faudrait pas apparaître « grossophobes », c’est plus une réalité qu’il n’y parait.
Mais au-delà de sa santé physique, Zuckerberg semble aussi avoir voulu exprimer une américanité plus assumée ces derniers temps, dans des coups d’éclats photographiques un peu disjonctés et patriote. Et encore une fois, si on ne peut associer le patriotisme à l’alignement politique – particulièrement aux États-Unis – c’est encore une fois beaucoup moins évident en notre époque où brandir son drapeau national fait de soi un colonialiste.
Dans tous les cas, l’avenir dira si Zuckerberg maintiendra cette « voie conservatrice » évoquée par Brandon Tatum, mais il demeure intéressant de savoir qu’ici, au Canada, alors que le très gauchiste parti libéral de Justin Trudeau tentait de tordre le bras à Facebook pour lui soutirer de l’argent à donner aux grands médias, Facebook au Canada était largement représentée par l’ancienne directrice des politiques de Stephen Harper, Rachel Curran, et c’est largement les réseaux conservateurs canadiens qui se sont levés contre cette loi pour réglementer le web au profit des grands médias. En ce sens, Facebook et les réseaux conservateurs canadiens sont pratiquement alliés objectifs ; Meta est d’ailleurs très bien en vue parmi les kiosques de la grand messe conservatrice du réseau Canada Strong and Free, ce qui témoigne d’une relation beaucoup plus nuancée que l’image caricaturale habituelle de reptiliens censeurs en guerre contre n’importe quoi de conservateur. Ou en tout cas, on est bien loin de ce que c’était par le passé ; la relation est tranquillement en train de changer.
