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Modi au sommet du G7 : tensions au sein du Parti libéral sur fond d’allégations d’ingérence indienne

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D’après un article de Stephanie Taylor publié dans le National Post le 7 juin 2025

Le député libéral Sukh Dhaliwal a exprimé son désaccord quant à l’invitation adressée au premier ministre indien Narendra Modi à participer au prochain sommet du G7 qui se tiendra en Alberta. Stephanie Taylor explique que ce député de Surrey (Colombie-Britannique) entend soulever ses préoccupations directement auprès du premier ministre Mark Carney, invoquant les inquiétudes de ses électeurs à la suite de l’assassinat du militant sikh Hardeep Singh Nijjar en juin 2023, à l’extérieur d’un temple local.

Nijjar, fervent défenseur de la cause khalistanaise, militait pour la création d’un État sikh indépendant dans la région indienne du Pendjab. Son meurtre a provoqué une onde de choc au sein de la diaspora sikh canadienne, d’autant plus que le gouvernement canadien, comme le rapporte Stephanie Taylor, a affirmé en septembre 2023 par la voix de l’ancien premier ministre Justin Trudeau, détenir des « allégations crédibles » selon lesquelles des agents liés au gouvernement indien seraient impliqués.

Dhaliwal affirme avoir reçu des dizaines d’appels et plus d’une centaine de courriels de citoyens inquiets de la présence annoncée de Modi au Canada. « Ils ont peur pour leur sécurité, ils s’inquiètent de l’absence de justice dans l’affaire Nijjar », a-t-il déclaré au National Post.

Selon Taylor, la GRC aurait elle aussi confirmé à l’automne dernier qu’elle disposait d’éléments liant le gouvernement de Modi à des actes de violence commis au Canada, incluant du crime organisé et des meurtres. Dans ce contexte, plusieurs députés libéraux partagent les préoccupations de Dhaliwal, bien que ce dernier ait refusé de les identifier.

« Le premier ministre est disposé à écouter », a-t-il soutenu, ajoutant qu’il compte discuter de la question avec Mark Carney ou des membres de son cabinet lors de son prochain séjour à Ottawa. « Il a toujours dit qu’il se souciait des voix issues de la base militante, pas seulement des ordres venus d’en haut. »

De son côté, le cabinet du premier ministre a répondu aux questions du National Post en affirmant que « la souveraineté et la sécurité nationale du Canada sont primordiales », sans toutefois aborder directement les objections de Dhaliwal. Carney a défendu son choix en soulignant, lors d’une conférence de presse vendredi, le rôle central de l’Inde dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et en précisant que l’invitation avait été faite en consultation avec les autres pays du G7.

Stephanie Taylor rapporte également que Modi, via les réseaux sociaux, a déclaré vouloir œuvrer avec le Canada dans un esprit de respect mutuel et d’intérêts communs. Toutefois, cette main tendue ne fait pas l’unanimité. Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a appuyé la décision de Carney, invoquant la nécessité de coopérer avec l’Inde sur les enjeux de sécurité et de commerce. À l’inverse, la World Sikh Organization, par la voix de son avocat Balpreet Singh, a condamné la décision, la qualifiant de « trahison ».

L’affaire Nijjar demeure explosive. Quatre ressortissants indiens ont été inculpés dans cette affaire, que New Delhi continue de nier en bloc. L’Inde considère toujours Nijjar comme un terroriste, en raison de ses activités séparatistes. Interrogé sur la question, Carney a refusé de dire s’il estimait que Modi avait un rôle direct dans l’assassinat, au motif que l’affaire est en cours devant les tribunaux.

Dhaliwal, quant à lui, estime que si Modi vient au Canada, il devrait s’engager à ne jamais permettre à son gouvernement ou à ses agents de s’immiscer dans les affaires internes canadiennes. Il souhaite également que le premier ministre indien coopère pleinement avec l’enquête policière sur le meurtre de Nijjar.

Taylor rappelle que l’automne dernier, le Canada et l’Inde avaient expulsé des diplomates respectifs après que la GRC ait présenté des preuves liant des agents indiens à des crimes perpétrés sur le territoire canadien. Le gouvernement canadien avait demandé à l’Inde de lever l’immunité diplomatique pour permettre à la police d’enquêter, ce que New Delhi avait refusé.

Carney a récemment affirmé avoir convenu avec Modi, lors d’un appel téléphonique, d’un dialogue accru entre les services policiers des deux pays, signalant que « certains progrès » avaient été accomplis en matière de responsabilité.

Enfin, Dhaliwal a rappelé que la GRC demeure préoccupée par les liens entre le gouvernement Modi et des crimes violents sur le sol canadien, et a cité le rapport de la juge Marie-Josée Hogue sur l’ingérence étrangère, qui nomme explicitement l’Inde comme l’un des États les plus actifs dans les tentatives d’influence sur la démocratie canadienne.

Pour Dhaliwal, au-delà de la realpolitik, la question est de principe : « On ne peut pas sacrifier nos valeurs fondamentales, telles que l’État de droit et les droits fondamentaux. »

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