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Naufrage du Parti libéral : les matelots quittent le navire qui sombre dans l’océan

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Justin Trudeau a un sacré défi devant lui : espérer reconquérir les électeurs après trois mandats, dont deux minoritaires. Il fait face à une crise de confiance jamais vue auparavant. Non seulement les sondages démontrent une tendance lourde qui fera subir aux libéraux la pire défaite de leur histoire, mais même les députés avouent les uns après les uns ne pas vouloir se représenter. Voici pourquoi les matelots quittent le navire quand leurs futurs sont les abysses.

Le député de Glengarry–Prescott–Russell, Francis Drouin, a annoncé ne pas vouloir se représenter. Cela regarde mal pour Justin Trudeau, car ce député franco-ontarien représentait bien sa communauté. Le député d’Hawkesbury a affirmé que la controverse dans laquelle il s’était plongé en traitant des chercheurs sur le déclin du français de « pleins de marde » n’était pas la raison pour laquelle il renonce à son siège.

On peut en douter. Il est probable que Francis Drouin ait déjà laissé mijoter son envie de quitter pendant un bon moment, comme de nombreux libéraux qui doivent composer avec la colère des Canadiens face à Justin Trudeau. Mais d’avoir qualifié de « pleins de marde » Frédéric Lacroix et Nicolas Bourdon, alors que ceux-ci ne faisaient qu’expliquer comment fonctionnait l’anglicisation de Montréal, avec les chiffres de statistiques Canada, cela n’a pas passé.

Mais ce n’est pas seulement Francis Drouin. Il y en a bien d’autres. Combien de députés anonymes à l’arrière-ban pensent à leur avenir en dehors de la Chambre des communes? Ils doivent être nombreux. Trudeau a subi une défaite historique dans la circonscription de Toronto-St.Pauls, après des décennies de règne dans ce château fort libéral. Et d’autres élections partielles s’en viennent.

Trudeau n’est pas au bout de ses peines. Il devra d’ici le 30 juillet déclencher au minimum une élection partielle dans LaSalle–Émard–Verdun. Deux autres sont en attente. Celle de Montréal se jouera à trois. Les libéraux ne sont pas assurés de gagner à nouveau cette circonscription, car il est probable que le vote de gauche ou multiculturel aille cette fois-ci au NPD. Quant au Bloc, il pourrait provoquer la surprise et revenir en force sur l’île de Montréal, où il est limité seulement à la pointe de l’île.

Donc non, ça ne regarde pas bien pour Justin Trudeau. Ses châteaux forts sont menacés les uns après les autres. Il s’accroche au pouvoir autant qu’il peut. Les élections partielles se succéderont, les scandales aussi. Mais Trudeau tient tête à défendre un bilan peu reluisant. Inflation, crise du logement, hausse de la criminalité. Le barrage libéral contre les conservateurs tiendra-t-il cette fois-ci? Rien n’est moins sûr.

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