Twitter vient de bannir définitivement un président américain pendant son mandat, un geste historique qui a eu pour conséquence de dégrader la plus haute fonction du pays, tant sur la scène nationale qu’internationale.
Les grandes entreprises déterminent désormais le discours acceptable dans la société et leur pouvoir est absolu.
Ceux qui ont fui la censure de Twitter ont trouvé un refuge dans le réseau social Parler.
La plateforme de réseau social Parler s’est présentée comme une alternative de libre-expression à Twitter. Bien que lente et visuellement désagréable, la plateforme offrait un espace de débat sans crainte de suspension déraisonnable.
Oui, Parler héberge sa part de publications d’utilisateurs loufoques et de messages à caractère conspirationnel, mais il héberge également une communauté importante et croissante de conservateurs raisonnables fuyant la menace de censure de Big Tech (les GAFAs).
C’est précisément ce que signifie la liberté d’expression. Oui, il y aura des cinglés. Il y aura des propos de tarés, des falsifications et des positions qui sont à débattre. Ces publications seront débattues, elles seront déconstruites logiquement, et la vérité prévaudra généralement.
Le débat politique est l’épine dorsale de nos activités démocratiques. Si Facebook et Twitter deviennent l’arbitre de la vérité, en « vérifiant » les nouvelles et opinions qui ne sont pas conformes à leur dogme idéologique, les utilisateurs passeront à de nouvelles plateformes. Ces plateformes, si elles ne sont adoptées que par les conservateurs, généreront des chambres d’écho malsaines.
La meilleure façon de contrer les discours avec lesquels nous ne sommes pas d’accord est d’en débattre. Une division de notre société civile en deux mondes parallèles mais distincts, l’un où les gauchistes s’alimentent mutuellement et l’autre où les conservateurs ne parlent qu’aux conservateurs, est une idée dystopique et effrayante.
Il n’a fallu que quelques jours de pression populaire pour qu’Apple et Google bannissent Parler de leur app store.
Bien sûr, les gauchistes urbains qui se disent « anticapitalistes » et « anticorporatistes » se sont réjouis de voir une quantité sans précédent de pouvoir consolidé dans les mains d’une poignée de multinationales.
Twitter n’a jamais suspendu les comptes des politiciens iraniens qui appellent au génocide des Israéliens, ni les comptes du parti communiste chinois qui cautionnent le génocide des Ouïgours.
Une action politique sera nécessaire pour abroger l’article 230, démanteler les GAFAs et éventuellement convertir les plateformes de médias sociaux en services publics. La liberté d’expression est la pierre angulaire de nos démocraties occidentales et la menace que les nouvelles technologies font peser sur notre liberté d’expression et de croyance doit être freinée.
La question de savoir si les démocrates vont agir en ce sens et poursuivre la législation antitrust entamée par l’admistration Trump sera leur test décisif. S’ils s’opposent réellement aux oligarchies monopolistiques et à la concentration du pouvoir, ils briseront le big tech et les applaudissements viendront des deux côtés de l’arène politique.