Éric Duhaime est le nouveau chef du Parti conservateur du Québec. Il a obtenu 96% d’appuis des membres du parti. En conséquence, l’ancien conseiller politique a obtenu un mandat très fort pour diriger la destinée du PCQ lors des prochaines élections d’octobre 2022. Le PCQ a plus de membres (14 000) que le parti au pouvoir. Alors, que doit faire le nouveau chef pour que son parti devienne une force politique québécoise? Allons voir cela de plus près.
Tout d’abord, Éric Duhaime doit se présenter comme un chef politique populiste, c’est-à-dire être proche du peuple. Dans ses discours, le nouveau chef doit marteler le fait qu’il est revenu en politique pour défendre les gens ordinaires. Ces derniers ont été abandonnés par la vieille classe politique durant la présente crise sanitaire. Le Club des 125 se fout éperdument des préoccupations des Québécois. Ses membres sont là pour les lobbys : les syndicats, le patronat, les groupes environnementaux, le lobby médical, les artistes, etc.
Alors, l’ancien animateur de radio doit positionner son parti sous le signe du populisme. Donc, le PCQ va devoir proposer des politiques qui vont toucher directement la population. Par exemple, une réforme majeure en santé est nécessaire pour que les Québécois puissent se faire soigner adéquatement. Cela va passer par une grande décentralisation du système de santé québécois. M. Duhaime devra préconiser des idées qui vont vraiment répondre aux préoccupations du Québécois moyen.
Ensuite, en entrevue ce matin (le 19 avril) à Maurais Live, sur les ondes de Radio X, le chef conservateur a clairement dit qu’il allait proposer une alternative de centre-droite aux Québécois qui sont insatisfaits du gouvernement de la CAQ. C’est exactement le message que M. Duhaime doit promouvoir. L’erreur que le PCQ ne doit pas commettre est de se camper trop à droite.
Si l’ancien candidat de l’ADQ propose de faire trembler les fondations du modèle québécois, cela risque d’effrayer l’électeur moyen qui est centriste. Donc, le leader conservateur a intérêt à préconiser une vision politique de centre-droite. Il doit se concentrer sur quatre grands chantiers : la santé, l’éducation, les transports et l’économie. Donc, il faut que la droite québécoise offre une plateforme électorale ambitieuse qui va nous permettre de changer certains fondements du modèle québécois et non de le démanteler totalement.
Subséquemment, le Parti conservateur du Québec doit devenir un parti nationaliste s’il veut s’enraciner dans la belle province. Éric Duhaime est un nationaliste et il a clairement indiqué qu’il va faire un tel virage. Le mouvement conservateur québécois doit défendre et promouvoir un conservatisme identitaire assumé. Ce dernier devrait être basé sur quatre thèmes importants : la langue, l’immigration, la laïcité et le patrimoine culturel.
J’estime qu’Éric Duhaime devrait proposer les mesures suivantes pour protéger et assurer la survie de notre langue et de notre identité : baisse des seuils d’immigration (à 30 000 par an), privilégier une immigration française (à la hauteur de 75%), encourager la natalité, défendre une laïcité plus solide que la loi 21, arrêter de fortement subventionner les collègues anglais comme celui de Dawson, négocier avec Ottawa plus de pouvoir en immigration (la réunification familiale), protéger notre patrimoine culturel par la création d’un poste de protecteur du patrimoine, etc.
Au Québec, on peut très bien défendre notre identité sans promouvoir la souveraineté. Avec la promotion d’un conservatisme identitaire, le PCQ pourrait se présenter comme un défenseur de notre nation, de notre langue et de notre identité, et, ce à l’intérieur de l’ensemble canadien.
Finalement, Éric Duhaime devra recruter des hommes et des femmes de qualité qui vont porter fièrement les couleurs conservatrices aux prochaines élections générales.
En conclusion, si le PCQ veut continuer sur sa lancée, il va devoir diriger un parti de centre-droite sur le plan économique, réformateur sur le plan social (santé et éducation) et nationaliste sur le plan identitaire. Voilà selon moi la recette que le parti doit suivre pour poursuivre sa progression.