Denis Coderre l’a dit : le Canada a l’air d’un pays de clowns. À suivre l’actualité récente, de l’ovation de ce SS ukrainien au parlement d’Ottawa lors de la visite de Zelensky, les tensions avec l’Inde sur la question des extrémistes sikhs à ces manifestations opposant militants trans et islamistes, le Canada est-il rendu un pays de clowns? Voyons voir cela de plus près.
Avant les années 60, le Canada était en gros deux sociétés distinctes : celles des Anglais, qui se voyaient comme sujets de Sa Majesté, souhaitant imposer l’impérialisme britannique au reste de la planète dans une version libérale plus « soft », et de l’autre côté, une société canadienne-française agraire, catholique et isolationniste. Or, depuis l’arrivée au pouvoir d’un certain Pierre Elliott Trudeau en 1968, force est de constater que le Canada a profondément changé, souvent pour le pire.
Lorsque le Québec a voulu s’affirmer devant le reste du monde, le Canada a dû mettre aux poubelles son héritage britannique. Exit le crime de lèse-majesté, les symboles royaux et le red ensign (l’ancien drapeau du Canada). Il fallait non plus de l’immigration des pays de l’Empire, mais du monde entier. Et créer un nouveau modèle sociétal pour isoler la Nation québécoise qui sortait de sa léthargie. Le multiculturalisme était né.
Celui-ci dit que le Canada n’est pas le pays de deux peuples fondateurs, une chimère que seuls les fédéralistes québécois se racontaient, les anglophones n’ayant cru à ça, mais qu’il s’agissait d’un conglomérat de différentes communautés culturelles, ethniques et identitaires, réunies sous les lois du marché et du « vivre ensemble ». Le Québec n’étant qu’une communauté parmi les Grecs, les Ukrainiens, les Chinois, les sikhs, les autochtones, etc.
Or, cette « diversité est notre force » comme l’affirme Justin Trudeau dans un slogan très orwellien, c’est justement tout ce qui ne marche pas dans ce pays. Récemment, trois incidents sont arrivés qui nous remettent en plein visage l’échec du multiculturalisme et de l’inculture canadienne.
D’un côté, l’ovation lors de la visite de Volodymyr Zelensky d’un SS ukrainien de 98 ans, présenté comme un « héros canadien et ukrainien » qui s’est battu pour l’indépendance de son pays lors de la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant tomber dans la propagande poutienne, il fallait regarder dans quelle organisation il se battait contre les Russes en 1941.
Cela démontre toute l’inculture canadienne. Avec la qualité des services de renseignement canadiens, cela est surprenant qu’une telle bourde ait été commise par le président de la Chambre des communes. En plus de donner toutes les munitions dont les Russes n’auraient même pas pu rêver autrement dans leur guerre de propagande contre l’Ukraine.
Donc, oui, le Canada est un pays de clowns. Avec les tensions entre le gouvernement Trudeau et l’Inde de Narendra Modi, c’est inquiétant de voir un premier ministre qui est là depuis plus de 8 ans, multiplier les frasques et les incidents diplomatiques à ce point. Le Canada fait l’objet de campagnes de propagande en Inde et les relations entre les deux pays sont sur le point de rompre. Tout ça pour protéger des criminels sikhs exilés au Canada qui représentent un certain poids électoral dans un système de plus en plus instable.
Littéralement l’argent et des votes ethniques. Cependant, un incident des plus fascinants, ce sont ces manifestations opposant islamistes et militants trans. Trudeau est bien forcé de reconnaître que la « diversité » qui représentait supposément notre « force » pouvait aussi être haineuse et radicale que « l’extrême droite » qu’il dénonce régulièrement. Bien sûr! C’est évident qu’à faire rentrer des diasporas entières d’islamistes qui voient l’homosexualité comme un péché méritant la mort, le « vivre ensemble » ne pouvait durer éternellement.
En France et aux États-Unis, le « vivre ensemble » a éclaté en miettes, il y a de ça un bon bout de temps. Qu’est-ce que le Canada doit comprendre là-dedans? Que oui, Coderre a raison en qualifiant le Canada de pays de clowns. Mais justement, la contribution de M. Coderre à ce grand pays coast to coast a diminué la force des remparts culturels et politiques québécois, et imposé un libéralisme radical à Ottawa. Denis Coderre fait partie du problème, et il ne peut critiquer une politique qu’il a rendue possible, par ses postes successifs à Ottawa ou comme maire de Montréal.