La ministre des Transports, Geneviève Guilbeault, a convoqué en urgence la CDPQ Infra, l’ARTM et Alstom pour aborder les interruptions fréquentes du Réseau express métropolitain (REM).
Depuis son inauguration en juillet 2023, le REM a été confronté à de multiples interruptions de service. On se rappelle que lors de ses premiers 95 jours d’exploitation, 41 interruptions ont été recensées, affectant considérablement les usagers. Ces pannes, souvent survenues aux heures de pointe, ont suscité des préoccupations quant à la fiabilité du système.
La gestion du REM est assurée par CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, en collaboration avec l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et le fabricant Alstom. Malgré des investissements substantiels et une planification rigoureuse, les problèmes techniques persistent, entraînant des retards et des désagréments pour les passagers.
Face à cette situation, la ministre Guilbeault a décidé de réunir les principaux acteurs pour identifier les causes des dysfonctionnements et élaborer des solutions concrètes. Cette intervention gouvernementale vise à rétablir la confiance du public envers le REM et à assurer une meilleure coordination entre les parties prenantes.
En effet, la ministre explique sur X « [qu’elle a] demandé que chacun prenne sa part de responsabilité, et que collectivement, les partenaires trouvent et appliquent des solutions pour régler les pannes ».
J'ai réuni @CDPQInfra, @Alstom, @atkinsrealis et @artm_quebec pour faire le point sur les récents problèmes opérationnels et les enjeux de communication relatifs au @REMgrandmtl. J’ai demandé à ce que chacun prenne sa part de responsabilité, et que collectivement, les partenaires…
— Geneviève Guilbault (@GGuilbaultCAQ) February 18, 2025
On se rappelle que parallèlement, la CDPQ Infra a été mandatée pour piloter le projet de tramway à Québec, désormais nommé TramCité. La CDPQ Infra, forte de son expérience avec le REM, avait été choisie pour son expertise en matière de transport structurant.
Cependant, les défaillances répétées du REM soulèvent des inquiétudes quant à la fiabilité du futur tramway de Québec. La population, déjà divisée sur ce projet, exprime des réserves face à ces incidents. Des sondages de 2023 indiquaient un manque flagrant de support dans la population, reflétant les préoccupations des citoyens quant à la gestion et l’efficacité des infrastructures de transport.
De plus, la CDPQ Infra a récemment dû abandonner le projet du REM de l’Est à Montréal. Annoncé en décembre 2020, ce projet visait à desservir l’est de la ville avec 23 stations sur 32 kilomètres. Cependant, en mai 2022, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont décidé de retirer la portion centre-ville du tracé en raison d’un manque d’acceptabilité sociale, ce qui a conduit la CDPQ Infra à se retirer du projet. Cette situation a été perçue comme un revers pour l’organisme et a alimenté les débats sur sa capacité à mener à bien des projets d’envergure.
Sur le plan politique, le projet de tramway est devenu un enjeu majeur de la politique municipale québécoise. Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, s’est fermement opposé au projet, mettant en avant les coûts et les problèmes potentiels de gestion. À l’inverse, Mark Carney, leader du Parti libéral, soutient l’initiative, la considérant essentielle pour le développement durable et la modernisation de la ville. Cette divergence d’opinions pourrait influencer significativement les élections à venir dans la région de Québec, le transport en commun étant au cœur des débats politiques.