Le nouveau Parti démocratique, qui n’est ni « nouveau » ni « démocratique » est un parti qui évolue depuis une soixantaine d’années sur la scène canadienne. Il a toujours été présent comme opposition de « gauche », mais on dit qu’il y a un vase communicant entre eux et les libéraux. Cependant, depuis l’arrivée de Jagmeet Singh, le parti semble s’être transformé en une tribune de donneurs de leçons arrogants. Comment en est-on arrivé jusque là? Quelques réflexions sur ce parti qui possède la balance du pouvoir à Ottawa.
En 2011, on se souvient tous de la « vague orange » ayant balayé le Québec. Presque tous les députés bloquistes ont été battus, forçant ainsi le départ de Gilles Duceppe, qui avait maintenu à flot le navire pendant plus d’une décennie. Des députés « poteaux » ont été élus à la surprise générale, tels que Pierre-Luc Dussault à Sherbrooke et Ruth Ellen Brosseau. Le parti doit cette réussite historique à son charismatique chef d’alors, Jack Layton.
Ce qui fut surprenant, c’est à quel point un anglophone du Québec a pu si bien connecter que ça avec la majorité canadienne-française. La modestie et le respect de Jack Layton ont touché le cœur des Québécois. Mais malheureusement, celui-ci était atteint du cancer et mourra avant de prendre le pouvoir. Il aura quand même réussi à mettre son parti sur la carte.
La suite, on la connaît. Thomas Mulcair, ancien avocat de lobbys anglophones et ex-ministre libéral sous Jean Charest, prendra la tête du parti et le recentrera. Son discours était différent en français et en anglais, et sera une des raisons de son échec. Justin Trudeau, qui était déjà une personnalité médiatique depuis le début des années 2000, proposera aux électeurs son programme de légaliser le cannabis et d’accueillir plus de réfugiés syriens.
Mulcair ayant quitté ses fonctions suite à un vote de non-confiance, il sera remplacé par un certain Jagmeet Singh. Ce député de l’Assemblée législative de l’Ontario, avocat fortuné marié à une créatrice de mode, sera élu chef du parti. Ainsi, il deviendra le premier chef politique au Canada à porter le turban. C’est là que les ennuis se sont multipliés.
Avec son arrogance peu commune en politique fédérale, il s’en prendra à de nombreuses reprises aux députés du Bloc Québécois qu’ils qualifient de « racistes ». De même, son turban, un « symbole religieux ostentatoire », ne sera pas l’affaire de la majorité des Québécois qui tiennent à la laïcité. Même si la vague orange était déjà du passé, il perdra les députés restants au Québec, sauf un : Alexandre Boulerice.
Boulerice, un peu à la manière d’un Luc Lavoie, multipliera les provocations contre les nationalistes québécois. Récemment, lors d’un tweet largement diffusé, il dira que la déportation des Acadiens et les patriotes sont du passé, que nous sommes en 2024. Or, quelques jours plus tard, monsieur se présentera à un hommage aux victimes du génocide arménien. Comment expliquer un tel double standard?
Singh quant à lui est régulièrement pris en photo avec des articles de luxe, tels que des Rolex ou des sacs Gucci. Au Canada anglais, il sera surnommé le « socialiste de champagne ». Même Alexandria Ocasio-Cortez se distancera de celui-ci, voyant que la « gauche » canadienne est mondaine. Rappelons qu’Ocasio-Cortez a pris soin de son père malade et qu’elle a travaillé comme serveuse pour faire vivre sa famille, ce qui est loin de la réalité du chef actuel du NPD.
Maintenant, le clou de cette sombre époque pour le NPD, c’est qu’il force la main aux libéraux pour imposer des « programmes sociaux » fédéraux que personne n’a demandés pour les soins dentaires et les médicaments. Des programmes que le Québec a déjà. Mais qui mettent en péril l’idée même du Canada en tant que fédération avec des compétences partagées.
Depuis la mort de Jack Layton, le NPD se cherche une nouvelle figure salvatrice. Mais n’aura trouvé en Jagmeet Singh un « socialiste de champagne » arrogant qui fait honte aux syndicats ayant soutenu ce parti. De même, il faut en parler du fait qu’il possède la balance du pouvoir et permet le maintien des libéraux malgré la quantité de scandales qui se multiplient. Le NPD passera à l’histoire comme ce petit parti qui aura eu la balance du pouvoir au point d’avoir fait exploser le déficit canadien comme jamais. Nous sommes en 2024, ne disait pas justement Alexandre Boulerice?