Vendredi dernier, le passé pornographique de la candidate du PQ dans Laval-des-Rapides Andréanne Fiola a refait surface dans un article du Courrier de Laval. Le candidat libéral dans Sainte-Rose Michel trottier, pour qui Fiola a déjà travaillé, y affirme qu’il ne l’aurait pas engagé s’il avait disposé de ces informations. Il n’en fallait pas plus pour que PSPP s’insurge et, dans un ton moralisateur, demande à « ceux qui n’ont jamais consommé de pornographie de lui jeter la première pierre ».
Que le chef du PQ soutienne sa candidate et accepte son passé est une chose, mais peut-il vraiment s’insurger que des gens soient choqués par ces révélations? À entendre le chef du PQ, ils n’auraient pas le droit d’émettre d’opinion et seraient simplement dégoûtants. Mais franchement, il faut quand même admettre que la pornographie n’est peut-être pas aussi normalisée dans la société que ce que veut bien penser PSPP. Et puis il y a une grosse différence entre consommer de la pornographie et en produire.
D’ailleurs lorsque les médias écrivent un « passé » dans la porno, ils parlent d’un passé très très proche… En effet, Fiola aurait tourné ces vidéos pornographiques… il n’y a que quelques mois, en 2021. Difficile de vraiment parler d’un « passé » à ce stade, la décision de retirer ces contenus étant encore assez récente.
On peut bien argumenter des heures à savoir si la pornographie est compatible avec la politique, mais il y a aussi un élément négligé dans cette affaire. C’est que cette controverse dévoile aussi l’hypersexualisation d’une génération de jeunes femmes pour qui on a normalisé la production pornographique.
En effet, un certain discours féministe a vendu l’idée selon laquelle l’exhibition pornographique serait émancipatrice pour les femmes. Ainsi, que ce soit sur des plateformes comme OnlyFans, Pornhub ou Chaturbate, une culture de la « cam girl » est en train de s’implanter, où des jeunes filles, dès 18, peuvent recevoir énormément d’argent instantanément. La chose fait beaucoup controverse dans la culture web, les hommes envoyant l’argent étant appelés « simps », par exemple.
Bref, que les actrices porno ne soient pas ostracisées est une chose très raisonnable, mais qu’on tente de nous moraliser et nous rendre coupable de mauvaise foi parce qu’on trouve ce genre d’activité incompatible avec la politique est un pas de trop.