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Peut-on faire une analogie entre la démission de Jacinda Ardern et l’avenir de Justin Trudeau ?

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Traduit de l’anglais. Texte de Tristin Hopper publié le 21 janvier 2023 sur le site du National Post

Jacinda Ardern – la dirigeante néo-zélandaise souvent comparée au Premier ministre Justin Trudeau – a brusquement démissionné mercredi et annoncé qu’elle ne se représenterait pas aux élections.

Il semble s’agir d’un acte d’opportunisme politique. Le soutien au Parti travailliste néo-zélandais d’Ardern a chuté considérablement ces derniers mois, rendant de plus en plus improbable qu’elle puisse rester Première ministre après les élections fédérales d’octobre 2023 dans le pays.

« Pour de nombreux observateurs locaux, l’annonce d’Ardern ne faisait que précipiter l’inévitable », a écrit le Sydney Morning Herald, rapporté de l’autre côté de la mer de Tasmanie, en Australie.

Ardern elle-même l’a expliqué comme en n’ayant pas « assez dans le réservoir ». « Même si j’ai pris beaucoup de plaisir à faire ce travail, je ne rendrais pas service à ce pays et au Parti travailliste si je continuais », a-t-elle déclaré.

En tant qu’île tempérée du Pacifique dont la population est inférieure à celle de la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Zélande est un analogue imparfait de la politique canadienne. Mais il est peut-être intéressant de noter que l’éclat de Mme Ardern s’est estompé en raison des mêmes problèmes auxquels le gouvernement Trudeau est confronté.

Mme Ardern a dû faire face à un fort retour de bâton de la part du public pour sa réponse musclée au COVID. Le logement en Nouvelle-Zélande, qui était déjà très cher avant la nomination d’Ardern en 2017, est devenu inabordable sous son mandat.

Au moment même où M. Trudeau est blâmé pour les réformes de la libération sous caution qui ont provoqué une crise nationale de la justice avec le « catch and release », Mme Ardern a supervisé un pic de crimes violents, dont une grande partie est le fait de délinquants juvéniles. Et le coût global de la vie en Nouvelle-Zélande connaît une forte hausse, à peu près équivalente à celle du Canada.

Les chiffres des sondages qui ont finalement scellé le sort d’Ardern ne sont pas si différents de ceux auxquels est confronté le gouvernement Trudeau.

Tout comme le Parti libéral, le Parti travailliste néo-zélandais a passé les 12 derniers mois à être à la traîne derrière la principale option de centre droit du pays, le Parti national néo-zélandais. En décembre, les Travaillistes ont enregistré leur pire résultat à ce jour, avec 33 % de soutien contre 38 % pour le National.

Ces résultats ressemblent étrangement à ceux d’un récent sondage Nanos, selon lequel les électeurs canadiens soutiennent le parti conservateur à 36 % contre 28 % pour les libéraux.

Toutefois, Trudeau conserve un avantage sur Ardern pour deux raisons.

D’abord, la Nouvelle-Zélande élit ses parlements par un système de représentation proportionnelle.

Alors que Trudeau avait initialement promis d’introduire un système similaire au Canada, son gouvernement a depuis poursuivi la stratégie inverse en exploitant au maximum le système uninominal : lors de l’élection de 2021, les libéraux ont surfé sur une vague de fractionnement des voix pour remporter la victoire avec la plus faible part de soutien électoral de l’histoire du pays. Dans un système néo-zélandais, la victoire en 2021 aurait probablement été remportée par les conservateurs d’Erin O’Toole.

Deuxièmement, le parlement néo-zélandais abrite un caucus de taille respectable pour l’ACT, une sorte de NPD de droite sur lequel on peut généralement compter pour soutenir un gouvernement du Parti national.

En l’absence d’un tel parti au Canada, Trudeau pourrait tout de même voir les conservateurs obtenir une majorité substantielle et rester Premier ministre en concluant un autre accord de confiance avec le NPD.

[…]

Un autre parallèle entre Ardern et Trudeau ? Tous deux semblent avoir attiré des quantités inhabituelles de rage populaire.

Pour Trudeau, cela s’est manifesté sous la forme d’autocollants « f-k Trudeau » quasi omniprésents sur les routes canadiennes, sans parler de la vague de blocages illégaux orchestrés l’hiver dernier par le convoi de la liberté.

Des manifestations anti-mandat similaires – bien que de moindre ampleur – ont eu lieu en Nouvelle-Zélande, et Mme Ardern aurait reçu une quantité de menaces de mort hors du commun pour une personnalité politique néo-zélandaise.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale : https://nationalpost.com/opinion/jacinda-arderns-resignation-trudeau

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