Je me suis entretenu avec le député conservateur et lieutenant politique de Pierre Poilievre au Québec Pierre Paul-Hus. Ce dernier a expliqué la position du Parti conservateur dans les dossiers de l’immigration, de la crise du logement, de l’inflation et du fédéralisme.
Simon Leduc : «Que pensez-vous de la politique d’immigration du gouvernement Trudeau? Il veut accueillir 500 000 immigrants par année.
Pierre Paul-Hus : «La gestion de l’immigration est un bordel au Canada. L’administration Trudeau n’est pas capable de bien traiter les dossiers des immigrants. La crise du logement cause des problèmes dans l’intégration des nouveaux arrivants. Selon moi, il faut tenir compte de la capacité d’accueil afin de déterminer le nombre d’immigrants que le Canada peut faire entrer sur son territoire et cela doit se faire en étroite collaboration avec les provinces.»
Quelle est la politique que le Parti conservateur préconise afin de régler le problème de la crise du logement?
Pierre Paul-Hus : «L’automne dernier, Pierre Poilievre a déposé un projet de loi (le C-356) où il présente ses principales solutions à la crise du logement.
Tout d’abord, c’est la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL), qui octroie les permis pour les prêts des projets immobiliers. Il faut savoir que cela prend des mois à un promoteur immobilier pour obtenir son permis afin qu’il puisse commencer son projet. Dans C-356, on propose un délai maximal de soixante jours à la SCHL pour qu’elle donne une réponse rapide à un projet de construction d’un bâtiment. De plus, on serait prêt à congédier les fonctionnaires qui ne font pas du bon travail dans cette institution bureaucratique.
Ensuite, concernant les villes, on travaillera en collaboration avec le gouvernement du Québec. Un gouvernement conservateur donnerait plus de ressources financières aux villes qui accéléreront la construction. Cela permettrait de hausser la construction de nouveaux logements dans ces municipalités. Dans certaines villes, comme Longueuil, Laval, Montréal et Gatineau, le processus d’octroi de permis de construction est lent. Ces dernières seraient pénalisées sous le plan financier. Alors, on veut encourager la performance dans ce dossier.
Subséquemment, si une ville veut mettre en place un système de transport en commun, elle devra augmenter sa densification. Sinon, cela ne vaut pas la peine de proposer un projet de transport collectif.»
Quelles mesures un futur gouvernement Poilievre mettrait en place afin de lutter contre l’inflation?
Pierre Paul-Hus : «Ce sont les dépenses inflationnistes de Justin Trudeau qui sont responsables de la hausse de l’inflation au Canada. Il faut savoir que la dette du pays a doublé depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux de Justin Trudeau. L’intérêt de la dette va coûter cinquante milliards de dollars par année. C’est 10% des revenus du Canada.
Il faut arrêter de dilapider les fonds publics et d’embaucher des fonctionnaires. On va éliminer les dépenses extravagantes et non nécessaires de Justin Trudeau. On va remettre de l’ordre dans les finances publiques du pays. Cela va nous aider à combattre l’inflation.
Depuis 2015, le gouvernement libéral a embauché 100 000 fonctionnaires de plus et la qualité des services offerts à la population s’est détériorée. Il va falloir faire une révision complète de la composition de la bureaucratie fédérale afin de savoir si les fonctionnaires qui ont été engagés par le gouvernement sont vraiment nécessaires. Sous Trudeau, c’est le bordel dans la fonction publique fédérale et on va devoir remédier à cela.»
Le gouvernement Trudeau pratique un fédéralisme centralisateur. Est-ce que les conservateurs vont prôner une vision décentralisatrice s’ils prennent le pouvoir?
Pierre Paul-Hus : «Un futur gouvernement Poilievre va respecter les fondements de la constitution canadienne. On ne va pas intervenir dans les champs de compétences des provinces et on va s’occuper de nos affaires. Les relations entre le fédéral et les provinces seront bonnes et cordiales sous une administration conservatrice. Contrairement au gouvernement Trudeau qui a des relations toxiques avec les provinces à cause de ses politiques centralisatrices.»
Québec veut plus de pouvoir en matière d’immigration. Justin Trudeau a rejeté les demandes du Québec. Êtes-vous ouvert aux revendications du Québec?
Pierre Paul-Hus : «Il faut que le fédéral respecte l’entente Canada Québec en matière d’immigration. Il faut qu’Ottawa tienne compte de la capacité d’accueillir du Québec. Le gouvernement fédéral doit mieux gérer l’immigration illégale et le nombre de demandeurs d’asile. La politique de Justin Trudeau est catastrophique dans ce dossier et on va devoir réparer les dégâts.»
Si votre parti prend le pouvoir aux prochaines élections, va-t-il respecter la Loi 21 sur la laïcité de l’État du Québec?
Pierre Paul-Hus : «La Cour d’appel a confirmé la validité de la loi 21. C’est une législation qui a été adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. On n’a pas l’intention d’intervenir dans ce dossier, car on veut respecter les champs de compétences du Québec.»