Alors que le débat sur l’immigration s’est concentré autour de la question du logement dans les derniers jours, nous apprenions ce matin dans un article de La Presse que la diversité – tant vantée par les groupes pro-immigration – serait en net déclin dans les écoles Québécoise et remplacée par des majorités homogènes d’élèves d’origine immigrante, notamment arabe.
La « diversité » est une chimère
En effet, l’arabe serait la langue maternelle majoritaire dans les écoles montréalaises Pierre-Laporte, Émile-Legault et Antoine-de-Saint-Exupéry. Par exemple, à Pierre-Laporte, il y aurait trois fois plus de jeunes d’origine arabe que de jeunes d’origine québécoise. À Émile-Legault, 427 élèves seraient d’origine arabe, contre 257 d’origine québécoise.
D’autres communautés immigrantes seraient aussi majoritaires dans certaines écoles ou programmes, comme au programme international du Collège Saint-Louis, où 251 mères d’élèves seraient d’origine chinoise, contre seulement 140 mères d’origine québécoise.
Cette nouvelle réalité engendrerait une forme d’exode des élèves d’origine québécoise vers les écoles privées, qui sont toujours à majorité francophone, alimentant encore davantage l’homogénéisation immigrante des écoles publiques et une forme de polarisation des groupes communautaires.
Le fossé culturel se creuse
Cela dit, on apprend dans l’article que ce n’est pas la question linguistique qui cause problème ; la francisation étant largement un succès dans les écoles du Québec. Néanmoins, cette tendance vers la constitution de groupes culturels homogènes qui sont de moins en moins en contact avec la culture québécoise pose le risque d’engendrer des tensions inter-communautaires.
Non seulement les élèves d’origine immigrante ont de moins en moins d’interaction avec des élèves « de souche », mais en plus, le déclin des médiums culturels traditionnels tels que la télévision accentue encore davantage cette disparition du Québec dans la culture de ces jeunes.
Ainsi, c’est toute la question de l’intégration (ou de l’assimilation) à la culture d’accueil qui est chamboulée. On se retrouve dans une situation inverse : les jeunes d’origine québécoise, minoritaires, sont désormais ceux qui doivent s’adapter à la culture majoritaire des jeunes d’origine immigrante.
On ne peut s’empêcher de voir en cela une dynamique similaire à celle que connait la France, où les populations maghrébines, très homogènes dans certains quartiers, sont à l’origine de tensions et de violences grandissantes avec la majorité Française de souche. Cette situation engendrant même l’expression inquiétante des « territoires perdus de la République ».
« Un paquet de jeunes Blancs »
Enfin, pour conclure cet article de La Presse, Louise Leduc y a attaché le court résumé de Garçons, un film de genre, un documentaire de Manuel Foglia qui suit le parcours d’élèves Gaspésiens de l’école secondaire de Matane et de Montréalais de Pierre-Laporte. À un certain moment, les deux groupes font un échange ; les élèves de Montréal se rendant à Matane et ceux de Matane se rendant à Montréal.
Alors que la visite des Montréalais à Matane se passe sans problème, celle des jeunes de Matane à l’école Pierre-Laporte engendre instantanément de l’hostilité : « une jeune fille de Matane racontera s’être fait traiter « de plotte gaspésienne ». Un autre élève dira que dans les couloirs, « ça t’insultait, te traitait de Blanc. »
Si la situation est déjà choquante en soi, la réaction du directeur de l’école, Philippe Lamoureux, est carrément scandaleuse. Dans un euphémisme à peine croyable, il déclarera : « Votre présence semble avoir causé un effet de curiosité. Plusieurs jeunes se sont demandé qui est ce paquet de jeunes Blancs qui débarquent. Je suis désolée de ce que vous avez vu, ils ne sont pas comme cela habituellement. »
« Un effet de curiosité »… Voilà comment un directeur d’école décrit des manifestations décomplexées de racisme dans son établissement. Et que dire de l’expression « un paquet de jeunes Blancs », qui semble cautionner cette manière racialiste de définir des Québécois de souche? Avec ce genre de directeur sans colonne, on doute fort que les élèves soient si différents « habituellement »…
Une tendance qui est loin de s’inverser
Malgré tous les signaux d’alarme lancés dans les dernières décennies à ce sujet, rien ne semble stopper l’obsession migratoire de nos élites politiques.
Le gouvernement Trudeau semble suivre à la lettre les objectifs de l’Initiative du Siècle, qui vise à porter la population canadienne à 100 millions de personnes avant 2100. Pour ce faire, il a signifié en automne 2022 son intention d’augmenter la cible d’immigration permanente. Selon Radio-Canada, « Cette cible, qui s’établissait à 405 000 en 2021, puis à 465 000 en 2022, est maintenant de 500 000 pour 2024. Ce nombre a presque doublé depuis 2014, lorsque le pays avait reçu 260 411 immigrants. »
Mais c’est sans compter les résidents non-permanents, qui étaient estimés au nombre de 2 511 437 à la fin de 2023 alors qu’ils étaient 1 305 206 en 2021.
Pour ce qui est de Legault, il a beau avoir promis de réduire les seuils d’immigration en campagne, mais dans les faits, son gouvernement a accueilli le plus grand nombre d’immigrants dans toute l’histoire du Québec.
Bref, la passivité politique l’emporte et la culture d’accueil s’efface de plus en plus face à l’immigration de masse.